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Locales : Recensement sur fond de graves dysfonctionnements

Togo - Politique
Véritables soucis techniques ou volonté manifeste d’empêcher un grand nombre de personnes, surtout des militants de l’opposition, de se faire enrôler lors de ces trois jours (seulement) de recensement ? La question vaut en tout cas son pesant d’or quand on voit un peu l’équipement des Centres de recensement et de vote (CRV) et le comportement de certains Opérateurs de saisi (OPS) à travers tout le pays.
En effet, le recensement électoral dans le cadre des élections locales du 30 juin prochain, a démarré ce jeudi 16 mai sur le territoire. Un tour dans quelques Centres de recensement et de vote (CRV) hier a fait constater des anomalies graves qui ont mis en colère les populations sorties nombreuses pour se faire enregistrer. Dans de nombreux CRV, les problèmes sont presque les mêmes. Retard dans la mobilisation des matériels de travail, machines régulièrement tombées en panne, lenteur dans l’enregistrement des noms, absence de groupes électrogènes pour alimenter les machines, etc.

Ce qu’on note au premier jour de ces opérations, c’est qu’il y a eu une forte mobilisation des électeurs dans les centres de recensement et de vote, contre un faible déploiement des matériels. Ce qui fait dire aux observateurs que les populations ont entendu, comme en 2018, l’appel de l’opposition à aller, cette fois-ci, se faire enrôler.

Mais les dysfonctionnements dans les centres de recensement ne facilitent pas la tâche à la population. Sur les listes les plus performantes hier, on ne peut noter qu’une trentaine d’inscrits.

« Je suis venu ici très tôt le matin pour pouvoir me faire enregistrer rapidement. Mais il est maintenant 10 heures, je risque de ne pas le faire, puisque l’opération se fait trop lentement. Vous voyez, devant moi, il y a au moins 15 personnes. La machine met 20 min pour enregistrer chaque personne. Certains ont passé plus de 20 min devant l’opérateur de saisi. Il y a donc moins de 3 personnes qui ont leur carte en 1 heure. Donc à peine 20 personnes seront enregistrées pour cette première journée », nous démontre un jeune homme dans un centre à Bè.

Beaucoup de CRV ont été supprimés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). L’institution n’a affecté qu’un seul kit dans les centres qui fonctionnent. Ce qui ralentit énormément l’opération. « En décembre dernier, il y a eu un recensement. Nous avons enregistré une participation massive des électeurs. C’est la raison pour laquelle la CENI a décidé de déployer seulement un seul kit par centre. Vu la mobilisation, nous allons rendre compte à la CENI qui va aviser. Soit on va augmenter le nombre de kits, soit on va prolonger les opérations », a indiqué un membre de la Commission électorale locale indépendante (CELI) qui a fait un tour dans les centres hier.

En dehors des machines qui sont extrêmement lentes et tombent en panne, c'est le comportement des OPS qui surprend plus d’un. On a l’impression que ces OPS découvrent pour la première dans leur vie un ordinateur. Ils mettent beaucoup trop de temps à entrer les données dans les machines, ce qui retarde l’enregistrement des électeurs qui sont souvent à bout de patience.

Parfois, les OPS annoncent aux électeurs la panne de l’imprimante, alors que ces derniers ont déjà passé des heures et des heures à attendre. Certains de ces opérateurs de saisi n’hésitent même pas à dire aux gens qu’il faut 2 jours pour réparer les imprimantes. Ce qui amène les électeurs à repartir à la maison sans se faire enregistrer. D’autres OPS avouent qu’ils ont reçu des consignes pour refouler ceux qui arrivent dans les centres avec des cartes d’identité expirées.

Devant cette situation, l’opposition ne manque pas de dénoncer un complot du régime RPT/UNIR qui veut empêcher les militants de l’opposition de se faire enrôler. C’était d’ailleurs prévisible. Des informations ont circulé à cet effet en début de semaine. Nos confrères du quotidien Liberté en ont même fait cas. Les pannes, les dysfonctionnements et autres tentatives d’empêcher les gens à se faire enregistrer est une orchestration du régime dans le but de décourager les militants de l’opposition dans ces opérations.

C’est pourquoi des voix s’élèvent déjà pour une prolongation du délai du recensement. Les trois (03) jours sont trop insuffisants.


I.K