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Le Procureur de la République Blaise Poyodi Essolissam
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Le Procureur de la République Blaise Poyodi Essolissam était face à la presse ce mercredi à son cabinet au Tribunal de Première instance de Lomé. Au cours de cette rencontre, ont été essentiellement abordés les sujets ayant trait à l’affaire des incendies des marchés, à la procédure ouverte contre une trentaine de personnes membres du collectif Sauvons le Togo (CST) soupçonnées d’avoir conduit cette opération, à la libération lundi d’Agbéyomé Kodjo et la suite à donner à la procédure en cours d'instruction.
Selon le Procureur de la République, la « procédure se poursuit normalement à un rythme satisfaisant ». Celui-ci a fait savoir que « le secret de l’instruction et le respect des droits de la défense sont et restent au cœur des préoccupations du parquet », ce qui, a-t-il dit, lui « impose de ne pas dévoiler les éléments du dossier dans le respect des droits des inculpés qui bénéficient de la présomption d’innocence ».
C’est l’évolution de la procédure, a insisté M. Poyodi, qui a motivé la libération d’Agbéyomé Kodjo qui a fait une « demande de mise en liberté provisoire » par le truchement de ses avocats. « Je précise que ce n’est pas un non-lieu qui a été rendu dans le cas d’Agbéyomé. Il reste à la disposition de la justice. Le moment viendra où la justice aura à statuer sur sa culpabilité ou son innocence », a poursuivi le Procureur de la République sur cette question.
D’après celui-ci, la responsabilité individuelle des exécutants est établie et le mode d’exécution est connu. « La responsabilité de ceux qui les ont ordonnés de commettre ces crimes et ceux qui les ont financés est établie. Il s’agit d’une vaste série d’attentats planifiée et mise en oeuvre de façon criminelle. Le but était de créer le désordre en semant le trouble au cœur de la vie économique du pays. Le but était de détruire par le feu des édifices et autres objectifs ciblés sans aucun souci pour les vies humaines et les biens des pauvres commerçantes. Aucune responsabilité ne sera négligée ni écartée », a révélé Blaise Essolissam Poyodi.
Au total, a annoncé ce dernier, dix-neuf (19) personnes ont été entendues au fond, une personne a été mise en liberté provisoire et trois autres placées sous contrôle judiciaire. À ces dernières, a rappelé ce fonctionnaire de l’État, il leur est « interdit de faire des déclarations pouvant gêner l’instruction ». La violation de cette interdiction, a mis en garde M. Poyodi, pourrait entrainer « l’incarcération » des coupables.
Pour terminer, le magistrat a lancé un appel à la classe politique afin de ne pas « utiliser les noms des grandes ONG internationales pour tenter de soustraire les auteurs des poursuites pénales ni de tenter d’introduire la politique dans ce dossier ».
Une trentaine de personnes ont été interpellées dans le cadre de cette affaire et sont détenues.
Olivier A.
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