Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 8:57:29 AM Jeudi, 25 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


LE TOGOLAIS - N°32 - L'actualité du 17 au 23/02/03


Le Togolais vous propose le journal de la semaine au Togo!

Eyadéma adoubé par les réseaux de la Francafrique et ménagé par les médias français a lancé depuis le Pavillon Dauphine à Paris, la campagne pour son élection à vie à la tête du Togo en 2003. Mais c'est sans compter sur la radicalisation des nouvelles forces émergentes, déterminées à lui imposer une alternance politique. C'est le 148éme jour de censure du site letogolais.com au Togo....Bonne lecture



SOMMAIRE
1- Manifestation contre la Francafrique et Eyadéma à Paris
2- Du rififi à la CFD : l’UFC court-circuitée suspend sa participation
3- Echauffourées devant l’ambassade du Togo à Paris
4- Droits de l’homme au Togo : guéguerre entre Agbéyomé Kodjo et Eyadéma
5- Le portefaix, un métier ingrat


DIASPORA

1- Manifestation contre la Francafrique et Eyadéma à Paris

20/02/2003--Plus de 8000 manifestants, venus de tous horizons, ont défilé mercredi 19 février 2003 dans les rues de Paris contre la Franncafrique et le soutien aux dictateurs. Le plus gros des troupes était constitué par les Togolais arrivés de toute l’Europe demander la fin de la dictature d’Eyadéma au Togo.

Les manifestants ont défilé au rythme de slogans tels que "Eyadema assassin" ou encore "Non à la dictature au Togo". C’est à 18 heures 30 qu’a démarré « cette manifestation exceptionnelle »; aux dires de M. François-Xavier Verschave, « cela fait au moins 40 ans que l’on a pas vu autant de monde dans les rues de Paris pour une protestation contre l’ambiguïté de la politique française en Afrique ». Avec un épouvantail à l’effigie du Général et d’un cercueil, les Togolais, en tête du cortège, chantaient les airs togolais implorant la fin de leur calvaire et le départ d’Eyadéma, leur bourreau depuis 37 ans. Les têtes ceintes de bandeaux ou coiffées de casquettes rouges, vêtus de tuniques marquées d’ inscriptions dénonçant le caractère brutal du régime togolais, la « banda » des togolais anima cette manifestation par ses chants et ses danses tout le long du trajet, soit 4 heures de marche de la République jusqu’à l’église Saint-Bernard. Quel fort symbole de cette politique de la France qui soutient un dictateur comme Eyadéma qui, par la modification de la constitution togolaise, vient d’assassiner la République togolaise en instaurant une monarchie avec sa présidence à vie. Cette politique d’exclusion et de répression contraint des centaines de milliers de Togolais à l’exil et grossit pour la plupart le rang des sans papiers en France. Par un geste sacrificiel, l’effigie du dictateur et son cercueil ont été brûlés par les compatriotes entonnant l’hymne national togolais pour conjurer le sort devant l’église Saint-Bernard.

Les responsables de la diaspora togolaise en Europe invitent à nouveau les Togolais et leur donnent rendez-vous le samedi 22 février 2003 à 14 heures, place de la Colombie devant la résidence parisienne du dictateur Eyadéma. Ils exigent toujours son départ en 2003.

La rédaction letogolais.com



POLITIQUE

2- Du rififi à la CFD : l’UFC court-circuitée suspend sa participation

23/02/2003--Il aura fallu moins de quinze jours à la CFD pour porter à sa tête Gilchrist Olympio et, dans un vote de défiance, le contesster sur la stratégie de la coalition des forces démocratiques. En opposition à la volonté de l’UFC, la CFD a décidé d’envoyer des représentants dans la CENI entièrement acquise aux desiderata d’Eyadéma.

Pour mettre le feu au sein de la CFD, Eyadéma a utilisé la roublardise de ses hommes liges. Dans son empressement à organiser des élections avant la mi-avril 2003, il a fait parvenir à la CFD, par l’entremise de Koffi Sama, son Premier ministre, une injonction l’invitant à nommer ses deux représentants à la CENI, Commission électorale nationale indépendante. M. Agboyibor, l’un des vice-présidents de la CFD qui en assurait l’intérim, a transmis la demande à Gilchrist Olympio, président permanent de la coalition, fraîchement désigné par ses pairs. Contre toute attente, lors d’une séance de la CFD présidée par Agboyibor, ce dernier aurait aux dires de l’UFC contrecarré, lors d’un vote à la majorité, la volonté d’une partie des membres de la coalition qui ne souhaitait pas servir de faire-valoir dans des élections gagnées d’avance par Eyadéma. Le 19 février 2003, une lettre, signée par Yawovi Agboyibor, a été envoyée aux autorités togolaises indiquant les noms des quatre représentants de l’opposition à la CENI. Il s’agit de messieurs Ata Messan Ajavon, James Amaglo, Euloge Kodjo Houngbo, Kinam Lardja Henri Kolani. M. Gilchrist Olympio, aurait été mis devant le fait accompli.

Le "comité politique de l'UFC a décidé la suspension de la participation du parti aux travaux de la CFD, en attendant la décision du bureau national". "L'UFC n'est pas d'accord au sujet de l'acte posé par la CFD en envoyant des noms à la CENI", a déclaré le secrétaire général du parti, Jean Pierre Fabre. La mise en place de la CFD avait aplani les ambitions divergentes et le seul objectif était de mettre en commun les énergies de chaque parti membre pour lutter efficacement contre le dictateur Eyadéma. Cette initiative était bien perçue et répondait au vœu des Togolais qui recherchaient un cadre consensuel pour mener à bien leur combat. C’est la stupéfaction pour les observateurs de la vie politique togolaise au regard des batailles de chiffonniers que se livrent les politiciens togolais à la veille d’un tournant historique pour le pays. Les institutions tripatouillées par Eyadéma et son code électoral excluent Gilchrist Olympio de la course aux présidentielles. Cette décision de la CFD qui a pour conséquence la mise à l’écart de l’UFC, est-elle une stratégie favorable pour permettre une alternance réelle au Togo? La question est de savoir si oui ou non l’opposition doit participer aux élections présidentielles de 2003? Et à quelles conditions?

L’émotion est grande dans la communauté togolaise sur les tergiversations, la guerre des chefs et le flou de la stratégie de la CFD pour mettre en échec tous les mécanismes de fraude massive mis en place par le général Eyadéma pour se garantir une victoire certaine et une présidence à vie à la tête du Togo. Yawovi Agboyibor, Edem KODJO, Dahuku PERE, Bob AKITANI et consorts seront-ils aptes à relever le défi et pourront-ils venir à bout d’un hold-up électoral que même Gilchrist Olympio avec une victoire écrasante, n’a pas su empêcher aux élections présidentielles de juin 1998.

La rédaction letogolais.com



3- Echauffourées devant l’ambassade du Togo à Paris

20/02/2003--Le mercredi 19 février 2003, des jeunes compatriotes togolais venus d’Allemagne, ont été arrêtés à la suite d’une manifestattion improvisée devant l’ambassade du Togo. M. Isidore Latzoo du CTR, également sur les lieux, fut passé à tabac par des hommes de mains du général Eyadéma.

Le ton de cette après-midi de mobilisation et de protestation des Togolais à Paris a été donné par une trentaine de jeunes Togolais partis vers 15H30, en marge de la manifestation de la Place de la République, à l’assaut de l’ambassade du Togo, 8 rue Alfred Roll dans le 17° arrondissement de Paris. Ils ont été accueillis par des militants RPT, venus selon nos sources bien informées, de Marseille ou de Lomé. Ils ont également buté sur la dizaine de cars des forces de l’ordre, des CRS, qui quadrillaient les environs. Après quelques échauffourées, les vaillants opposants togolais furent menottés et embarqués dans les cars des CRS. Isidore Latzoo, le responsable du Comité de résistance togolais, le visage tuméfié, venu à la fin de la manifestation nous raconte cette échauffourée. « Averti de l’arrestation de mes compatriotes pour la plupart venus d’Allemagne, je suis allé sur les lieux pour prendre de leurs nouvelles. Je fus assailli par une dizaine de malabars armés d’arme blanche ( coups de poings américains et couteaux) visiblement arrivés de Lomé qui m’ont molesté et roué. Ils semblaient tous drogués, j’ai reconnu un certain AZEMKPO, un des hommes de mains du RPT. Je n’ai dû ma survie qu’à l’intervention tardive des policiers en faction devant l’ambassade qui ont assisté à mon passage à tabac sans réagir dans un premier temps. Je fus ensuite interpellé, menotté, embarqué dans leur car, où étaient entassés mes jeunes compatriotes qui, surpris, m’ont accueilli avec des applaudissements. Nous fumes tous envoyés au commissariat du 17° arrondissement rue Truffaud . Nous avons été libérés au compte-goutte vers 19 heures 30 après deux heures de détention».

Nous reviendrons plus en détail sur cette affaire avec le témoignage direct des initiateurs de cette protestation devant l’ambassade du Togo. Selon nos informations, ils seraient tous repartis pour l’Allemagne par cars dans la nuit.

La rédaction letogolais.com



4- Droits de l’homme au Togo : guéguerre entre Agbéyomé Kodjo et Eyadéma

18/02/2003--La Commission du développement et de la coopération du Parlement européen dirigée par Joaquim Miranda a prévu d’organiser lee Mercredi 19 février à 11 heures à Bruxelles une réunion en forme d’échanges de vue sur la situation des droits de l’homme au Togo, les élections législatives d’octobre 2002.

Ainsi, des invitations furent lancées à des organisations non-gouvernementales (l’ACAT –Association des chrétiens pour l’abolition de la torture), aux autorités togolaises, à l’universitaire française –Claude-Hélène Perrot, ainsi qu’à l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo. Cependant, l’annonce de la participation de M. KODJO a provoqué une extrême fébrilité de la dictature qui a d’abord menacé et intimidé le représentant de l’ACAT à Lomé, et ensuite exercé un chantage et de fortes pressions sur les organisateurs de cette rencontre à Bruxelles en vue d’empêcher l’audition de l’ancien Premier ministre. Alors qu’il avait reçu une invitation en bonne et due forme, le secrétariat de M. Joaquim Miranda, président de la Commission développement a écrit M. Kodjo pour annuler son invitation, sans aucune justification….Nous avons donc sollicité les organisateurs de cette rencontre, le président de la Commission, Joaquim Miranda et Mme Sanders-Ten Holte, ce jour pour en savoir un peu plus. M. P. Friedel secrétaire de la Commission nous a confirmé : les menaces et les intimidations du régime Eyadéma sur le représentant de l’ACAT-TOGO. Le Président de l’ACAT-Togo fut harcelé par les ministres togolais de la défense et de la communication pour ne pas nuire aux efforts du régime qui « s’efforce de reprendre sa coopération avec l’Union européenne » Du reste, a ajouté M. Friedel, M. Bigah Koffigan (Président de l’ACAT-Togo) a du fuir le Togo et se mettre à l’abri…M. Kodjo Agbéyomé avait été sollicité pour exposer son point de vue sur les droits de l’homme au Togo, mais suite à des pressions politiques d’un très haut niveau et à des marchandages, la participation de M. Kodjo fut annulée.

En dépit de notre insistance pour savoir le degré d’influence de la dictature togolaise sur l’institution parlementaire européenne, M. Friedel s’est contenté d’évoquer une possible rencontre entre M. Kodjo et la vice-présidente de la Commission, Mme Sanders-Ten Holte, en marge de la réunion de mercredi 19 février 2003. A la lumière de ces faits, il apparaît clairement que le refus d’entendre M. Kodjo alors qu’il avait été sollicité, ressemble à une capitulation des organisateurs. L’indignation est au comble quand on sait que le Parlement européen est une institution souveraine, respectable et garante des traditions de liberté et des droits de l’homme. Nous constatons qu’il n’est point question d’auditionner les représentants de la CFD, de la diaspora togolaise, ni les acteurs majeurs de l’opposition togolaise lors de cette commission. Le cri des victimes du régime Eyadéma sera-t-il entendu dans les meilleurs conditions. Surtout celui de Marc Palanga, président fédéral de l’UFC Kozah et ses amis détenus arbitrairement à Kara depuis 9 février 2003 dans les geôles d’Ernest Eyadéma, le fils Eyadéma.

Les parlementaires européens doivent nécessairement entendre, les réels témoins et les victimes de la dictature. Les Togolais qui luttent contre ce régime totalitaire qui les opprime, veulent avoir la preuve que les diktats de Gnassingbé Eyadéma ne s’exercent pas dans des terres de vieilles traditions de liberté et de droit de l’homme.

La rédaction


SOCIETE

5- Le portefaix, un métier ingrat

22/02/2003--Au grand marché de Lomé, plusieurs jeunes filles exercent le métier de portefaix. Venues dans la capitale chercher de quoi ssurvivre et la tête pleine de rêves, ces jeunes filles appelées « agbatéto » déchantent rapidement devant la dure réalité des conditions de vie et de travail en ville.

Les portefaix sont des travailleurs isolés aux revenus déplorables totalement inorganisés. Leurs seuls interlocuteurs sont les commerçants des marchés qui sont de véritables exploiteurs. Le métier de portefaix est exercé dans la plupart des cas par des jeunes filles issues de familles pauvres des localités avoisinantes de la capitale. Elles viennent des villages dont les sols arides n’offrent pas l’opportunité de pratiquer une activité agricole. Elles n’ont eu ni la possibilité d’aller à l’école ni les moyens de faire l’apprentissage d’un métier. Leur rêve est souvent de se constituer un pactole pour apprendre un métier ou créer un petit commerce. Elles louent donc leurs bras pour le transport des marchandises d’un lieu de stockage aux lieux de vente pour quelques clopinettes. Rares sont celles qui arrivent à assouvir ce rêve car les revenus des portefaix sont vraiment maigres. Pour les commerçants, elles sont devenues un palliatif aux taxis de villes, aux pousse-pousse, etc.. Mal payées les « agbatéto » subissent d’insupportables humiliations de la part de leurs donneurs d’ordre. Quel que soit le temps, elles croupissent sous des poids de plusieurs dizaines de kilos de marchandises. Le grand marché est à la fois leur lieu de travail et leur dortoir car la nuit tombée, elles doivent trouver un gîte. Moyennant 150 ou 200 FCFA, elles s’entassent à 5 personnes dans de miteuses chambrettes gérées par des propriétaires véreux des alentours du marché. Celles qui n’ont pas eu la chance de suffisamment bien gagner leur journée sont obligées de se prostituer la nuit pour se nourrir et s’offrir un lit. Ces jeunes adolescentes après des rapports souvent non protégés se retrouvent enceintes ou avec des maladies vénériennes. Les portefaix sont forcément dans des situations pour lesquelles ni l’Etat ni les ONG n’ont prévu de solutions immédiates. La vie est dure en ville, c’est l’échec garanti pour ces jeunes filles sans défense

Survivre dans la situation actuelle du Togo n’est pas chose aisée, mais il est urgent de préserver ces jeunes filles. La solution serait de freiner l’exode rural en créant des structures adéquates dans leurs villages d’origine.

La rédaction letogolais.com



WWW.LETOGOLAIS.COM : L'ACTUALITE TOGOLAISE EN LIGNE