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LE TOGOLAIS - N°38 - L'actualité du 07/04/03 au 20/04/03


Le Togolais vous propose le journal de la semaine au Togo!

Pendant que la coalition des forces démocratiques (CFD) tarde à désigner son candidat, tout est prêt pour la campagne du dictateur Eyadéma, candidat à sa succession: affiches, posters, tee-shirts. Le slogan choisi par son équipe de campagne est « Eyadéma, homme de paix, le meilleur choix c’est la continuité dans la paix». 36 ans de dictature ne semble pas assez. C'est le 204iéme jour de censure du site letogolais.com au Togo….Bonne lecture

SOMMAIRE
1- Le 14 avril 1967: Eyadéma prenait le pouvoir au Togo
2- Le torchon brûle-t-il entre Eyadéma et l’ambassadeur de France ?
3- Affaire Amédégnato: procès des journalistes reporté
4- Hommage à Toyi le zémidjan


POLITIQUE

1- Le 14 avril 1967: Eyadéma prenait le pouvoir au Togo

14/04/2003--Le 21 novembre 1966, un soulèvement populaire est organisé par des éléments du C.U.T. avec la complicité et le soutien d'unne fraction de l'armée, il exigea la démission du gouvernement GRUNITZKY-MEATCHI. L'intervention de l'Ambassadeur de France au Togo, Claude ROSTAIN, fait basculer la situation. Les tractations qu'il entreprend sur les instructions du gouvernement français avec les secteurs de l'armée impliqués dans la préparation du putsch -dont Eyadéma lui-même- ont débouché sur la répression du soulèvement par ceux-ci. Mortellement blessé, le gouvernement GRUNIZTKY fut néanmoins maintenu au pouvoir; MEATCHI démissionné de la vice-présidence mais conserva au gouvernement un portefeuille ministériel. Il fut demandé à Nicolas Grunitzky, qui voulait démissionner ce jour-là, de rester au pouvoir jusqu’au 13 janvier suivant où un nouveau coup d’Etat mit à bas ce gouvernement et porta au pouvoir une junte militaire. C’est ce qui explique le caractère très “courtois” que prit le coup d’Etat du 13 janvier 1967 qui fut en réalité l’exécution d’un arrangement préalablement conclu au cours duquel se fit une passation de pouvoir d’une équipe à une autre.

Le 13 janvier 1967, à une heure du matin, le "Lieutenant-Colonel" Etienne EYADEMA, chef d'Etat major de l'armée togolaise et quelques officiers pénétraient au domicile de Nicolas GRUNITZKY, président de la République, qui avait réuni en Conseil chez lui -circonstance ô combien étrange !- tous ses ministres. Ils se séparaient au bout de quatre heures d'une discussion marquée comme l'indiquera plus tard GRUNITZKY d'"une entière franchise et cordialité" et pendant laquelle ils se sont mis d'accord sur la "passation" du pouvoir à l'armée. Peu après, à 5 H 30, EYADEMA déclara sur les ondes de la Radio Nationale qu'il avait décidé au nom de l'armée de prendre le pouvoir et d'en écarter GRUNITZKY. Il annonça en outre un train de mesures d'exception :suspension de la constitution, dissolution de l'Assemblée Nationale, organisation d'élections libres et démocratiques dès que possible, instauration du couvre-feu de 20 H à 5 H. Plus tard sera annoncé la dissolution des conseils de circonscription et des conseils municipaux. A 6 H 45, une nouvelle entrevue eut lieu au domicile de GRUNITZKY, président de la République déchu annonça à son tour à la Radio sa démission dans une intervention dont on retiendra cette phrase célèbre rentrée dans l'histoire : "Je pars la tête haute, car durant 4 ans, j'ai servi cette politique de réconciliation et d'union". Le 11ème coup d'Etat de l'Afrique indépendante depuis l'assassinat d'OLYMPIO en 1963 venait de se terminer. Comme on peut le constater, il s'agissait en réalité d'une passation à l'amiable du pouvoir - vraisemblablement planifié à l'avance- des mains d'un défenseur à l'autre de la même cause :celle des intérêts de l'impérialisme français. Le 14 Janvier, un comité dit de "Réconciliation Nationale" présidé par le Colonel Kléber Dadjo (plus ancien et plus élevé en grade de l'armée) se mit en place sous le contrôle d'Eyadéma. Ce comité jouait le rôle de gouvernement. Il comprenait en outre Boukari DJOBO, Barthélémy LAMBONY, Alex MIVEDOR, Benoît MALOU, le Docteur Alex OHIN, Paulin EKLOU, et Benoît BEDOU. Il avait pour tâche de préparer des élections législatives dans un délai de 3 mois, élections qui n'auront jamais lieu. De fait sera mis en place un régime d'exception, le pays étant gouverné en dehors de tout contrôle du peuple par ordonnances et décrets jusqu'à la mise en place d'une constitution anti-démocratique en 1979 soit 12 ans plus tard.

Le 14 avril 1967, EYADEMA prenait tous les pouvoirs en mains par 2 ordonnances ( ordonnances N° 15 du 14 Avril 1967 portant désignation du Président de la République et ordonnance N° 16 de la même date portant dissolution du Comité de Réconciliation Nationale et formation du gouvernement). Quelles étaient les raisons de ce retournement ? Il s'agissait en réalité d'une décision des français qui, ayant tout misé dès le départ sur EYADEMA décidait que ni DADJO, ni BODJOLE n'avaient plus leur place dans le dispositif monté pour constituer de toutes pièces un appareil d'Etat. Tout devait donc s'ordonner autour d'un seul homme pour éviter le renouvellement des crises qui, jusque-là, déchiraient les différentes fractions de la bourgeoisie togolaise voire de l'armée.


* Pour référence nous vous invitons à lire l’histoire du Togo en deux tomes de Godwin TETE , la palpitante quête de l’Ablodé et L’assassinat de Sylvanus Olympio., ainsi que la Francafrique de François Xavier Verschave.



2- Le torchon brûle-t-il entre Eyadéma et l’ambassadeur de France ?

10/04/2003--Eyadéma serait de plus en plus dans le collimateur des conseillers du Président Chirac. Selon des sources bien informées, lee dictateur togolais aurait demandé le rappel de l’Ambassadeur de France au Togo, Jean-François Valette.

En effet, ce dernier s’inquiète du caractère explosif de la situation politique au Togo et aurait informé ses supérieurs de l’urgence à agir, c’est-à-dire accompagner les aspirations profondes du peuple togolais au changement. L’ambassadeur estimerait que la situation devient d’autant plus risquée que de véritables incertitudes planent sur l’état de santé physique et mental de Gnassingbé Eyadéma. Telles sont les raisons du courroux du dictateur togolais. Comme on le remarque, les relations entre l’Ambassadeur Valette et le gouvernement togolais sont très compliquées. M. Valette, rappelons-le, fut l’objet d’attaques dans les médias gouvernementaux en janvier 2001, quand en toute bonne foi, il voulut proposer les services de son administration pour commander les cartes électorales. Eyadéma s’entête à ne pas prendre en compte les réprobations des dirigeants français contre ses élections bidons de juin 2003 et ses prétentions pour une présidence à vie.

En s’inspirant du nouveau leitmotiv de la France, le quai d’Orsay entend ne plus cautionner les dictateurs qui se maintiennent par la force des baïonnettes et par des élections truquées.

La rédaction letogolais.com


SOCIETE

3- Affaire Amédégnato: procès des journalistes reporté

18/04/2003--Le procès des deux journalistes de l’hebdomadaire togolais l’Evènement directement cités dans l’affaire qui les oppose à la famille Amédégnato Vigniko initialement prévu pour le 16 avril 2003 a été reporté au 7 mai 2003 pour paiement d’une caution par la partie plaignante.

A l’ouverture de la séance le 16 avril 2003 à 9h25 au parquet de Lomé sous la présidence du juge Wiyao, les débats ont porté sur les questions de procédure pendant une trentaine de minutes. La partie civile (absente) était représentée par le cabinet de Me Tchalim tandis que M. Hégbor, Sokpoh, Lawson étaient chargés du dossier des journalistes. Ces derniers ont réclamé une caution de 5 millions (5.000.000) de francs pour l’ouverture du dossier, ce qui est normal dans une citation directe alors que la partie civile réclamait un Franc symbolique (1 F) Après concertation, le juge a décidé d’une caution de 500.000 F que la partie plaignante doit verser dans un délai de deux semaines. Le procès a donc été reporté au 7 mai 2003. .
Ce qui oppose les deux parties paraît anodin et aurait pu se résoudre par un droit de réponse en bonne et due forme. M. Vigniko Amédégnato, enseignant puis inspecteur de l’éducation nationale, ancien Ministre togolais de l’information, ancien Secrétaire Général du RPT, était presque tombé en disgrâce et décédait le 16 mars 2003 dans un dénuement total. Ce même jour, l’ancien Ministre des affaires étrangères, feu Koffi Panou, décédait également. Ce même week-end Patassé fuyait la Centrafrique. Le journal avait donc fait une analyse en liant tous ces évènements en un seul week-end. La famille Amédégnato Vigniko s’est estimée diffamée lorsque l’Evènement a constaté et décrit dans une de ses éditions les conditions déplorables dans lesquelles ce dignitaire du régime en place vivait avant sa mort. La famille n’aurait pas aimé que l’on écrive que le père, de son vivant ancien dignitaire, avait été politiquement oublié, financièrement démuni et socialement diminué. Une plainte a été déposée par cette famille la semaine dernière contre Philip Evényo, Directeur de publication et Dimas Dzikodo, Directeur de la rédaction ainsi que le journal lui-même. Les avocats des victimes ont estimé qu’il n’était pas possible dans un régime démocratique que des individus citent directement le quatrième pouvoir au tribunal sans respecter les procédures élémentaires. Ce serait un précédent dangereux. C’est pour cela que la caution a été exigée.

En attendant le 7 mai 2003, plusieurs témoins (même des parents et des proches) de la famille sont disposés à témoigner sur les dernières conditions de vie de M. Vigniko Amédégnato.

La rédaction Letogolais.com



4- Hommage à Toyi le zémidjan

16/04/2003--Plusieurs zémidjans, conducteurs de taxis-motos du quartier Nyékonakpoè à Lomé, ont rendu, mercredi 16 avril 2003, un dernieer hommage à Toyi lâchement assassiné par des inconnus qui ont volé sa moto.

La manifestation fut spontanée et pacifique. Munis d’une casquette et de bandeaux rouges, les zémidjans et sympathisants ont sillonné à vive allure et phares allumés les quartiers Nyékonakpoè, Kodjoviakopé, Hanoukopé, Adjololo et les environs pour marquer leur solidarité à leur sympathique camarade Toyi. Ils se sont retrouvés au lieu du culte avant de se diriger au quartier Agoenyivé (7kms dans la banlieue de Lomé) où Toyi sera inhumé. Toyi qui abordait la trentaine et exerçait le métier de conducteur de taxi-moto depuis plusieurs années était basé à Adjololo, à quelques mètres de la frontière ghanéenne. Il était en train de travailler quand, dans la nuit du 10 avril 2003 vers 20H30mn, son client a tiré sur lui plusieurs balles mortelles dans le cou, aux bras et au dos avant de voler sa moto. Tout cela s’est passé à la barbe du cordon de sécurité situé à quelques mètres de là. Ce fut la désapprobation au sein de la corporation et parmi tous les amis de Toyi. Ce n’est pas la première fois qu’un zémidjan perd la vie dans le cadre de son métier mais celle-ci en est une de trop alors que le gouvernement avait promis d’assurer une plus grande sécurité dans ce secteur d’activités.

Le togolais.com



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