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Ce que je pense



Le 16 Août 2002 après dix semaines de détention à la prison civile de Lomé, suite à une plainte pour motif de « diffamation et de publication d’informations contraires à la vérité dans le but manifeste de manipuler les consciences », plainte portée contre notre publication par le Colonel Ernest Gnassingbé, nous avons recouvré notre liberté. Aujourd’hui un an après, je revoie, avec un léger retour en arrière, ce que fut pour moi cette expérience dans l’environnement carcéral togolais. Avec le temps j’ouvrirai grandement les pages pour faire découvrir, à ceux qui ne le savent pas, ce qu’est la prison civile de Lomé. Pour l’heure, je voudrais simplement m’interroger sur ce qui peut amener les pouvoirs politiques à prévoir des peines d’emprisonnement contre des journalistes qui n’ont que leur voix et leurs plumes pour dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.

Porter une information à la connaissance d’une population, certes cela peut comporter des risques et nous avons encore en mémoire ce que la célèbre radio Rwandaise “les Milles Collines” a fait au monde civilisé. Cependant, comment des peccadilles ou parfois des informations mal traitées peuvent conduire des journalistes à aller partager des geôles avec des assassins de renommée internationale, des escrocs et autres bandits de grands chemins, des petits voleurs de moutons, etc. … En plus, l’arrestation et l’incarcération d’un journaliste, au lieu de donner la preuve que les tenants du pouvoir gèrent bien leur pays et protègent les libertés publiques, soulèvent bien plutôt contre ces pays l’indignation internationale et font durcir les positions aux puissances internationales quant à leur assistance à nos pays surtout ceux en difficulté de démocratisation. Les premiers responsables de nos Etats sont alors traités de prédateurs de la liberté de presse ce qui discrédite nos pays aux yeux de l’opinion internationale. Est-ce cela que nous voulons pour nos pays ? Je ne le pense sincèrement pas. Les Pays à civilisation avancée ont su, quant à eux, assainir leur rapport avec la presse temps que les tenants des pouvoirs en Afrique pensent sérieusement à la méthode la mieux à même de rendre beaucoup plus sain leur rapport avec la presse. Chacun aura à y gagner et nos Pays ne s’en sortiront que grandis.

A l’occasion de ce premier anniversaire de notre mise en liberté en liberté provisoire, nos pensées vont en direction de ceux avec qui nous avons eu à partager ces moments d’intenses émotions, moments faits parfois de questionnements et de méditation. Nos pensées vont vers M. Tsikplonou Directeur – fondateur d’école, l’Ancien Maire de la ville de Lomé Amouzouvi Akakpo, Mr Ferdinand AFFOGNON du Grand Marché de lomé, Prosper AKPOTSUI de GMC, WILSON de Colina, Albert HOOMEY de l’ASECNA, TCHODIE du Trésor, FONGBEMI l’Ancien Directeur de TOGOPHARMA, … et surtout en direction d’un frère et amis Guy dont nous préférons taire le nom pour des raisons que ce frère comprendra sûrement. Nos sincères pensées vont en direction de tout ceux qui nous ont soutenus aussi bien matériellement que moralement tant à l’intérieur que de l’extérieur de cette prison de Lomé dont nous aurons le temps de parler.
Enfin un grand merci à tous les avocats du barreau de lomé qui ont été à nos côtés pendant tout ce temps et plus spécialement à Mes Dodji DAPEVON et Alexis AQUEREBURU qui, en plus des fréquents soutiens moraux et financiers qu’il nous ont régulièrement porté, ont utilisé leurs précieux temps, qu’il pouvaient mettre à profit pour s’occuper de dossiers beaucoup plus rentables, pour nous défendre en imposant le droit et parvenir à convaincre la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de lomé qui n’a pas trouver à redire face à la clarté de la demande de mise en liberté introduite par les avocats et acceptée d’abord par la doyenne des juges d’instruction le juge AKPENE à qui nous disons également merci. Merci enfin pour tous les juges qui ont été impliqués dans notre dossier et même à notre plaignant.

Basile AGBOH