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LE TOGOLAIS - N°52 - L'actualité du 24 au 30/11/03

 SOMMAIRE
1- Interview M.GNININVI : « Il faut dégager une solution qui tienne la route »
2- Une marche d’étudiants dispersée à Lomé
3- Championnat D1 : résultats de la 13è journée


POLITIQUE

1- Interview M.GNININVI : « Il faut dégager une solution qui tienne la route »

23/11/2003--Propos recueilli le 23/11/03 par la rédaction letogolais.com

LETOGOLAIS.COM : Monsieur le Professeur, vous êtes un paradoxe dans le paysage politique togolais : un fort capital de sympathie et un très faible impact de votre parti. Notre appréciation vous convient-elle ?

LÉOPOLD GNININVI: J'ai souvent entendu ce jugement. Il doit donc comporter une part de vérité. Les Togolais sont friands de rêve et de merveilleux; la CDPA a peut-être tort de trop vouloir expliquer et convaincre au lieu de se contenter de séduire et de faire rêver. Néanmoins, je dois vous dire que cette remarque est prise en compte dorénavant. Sans donner dans la démagogie et la fanfaronnade, la CDPA est à présent bien implantée partout sur le territoire national et est en train de se doter d'un appareil électoral compétent, motivé et suffisamment proche de la base. Dès que les bulletins de vote commenceront à avoir un sens au Togo, la CDPA démontrera à tous son poids électoral réel. Je pense à la jeunesse des années 90 et à nos héros de l'époque Doglo et Logo entre autres. Malheureusement, la répression en a éloigné bon nombre du terrain d'où un affaiblissement passager du parti au sein de la population. Nous sommes en train de tout remettre en ordre.

LETOGOLAIS.COM : A votre honneur, des prises de positions fermes et clairvoyantes. Mais vous avez la réputation d’être un homme d’antichambre en embuscade. Cette attitude ne manque-t-elle pas d’efficience ?

LÉOPOLD GNININVI: Il faut donc relativiser ce constat de paradoxe entre le capital sympathie dont je jouis et la prétendue faiblesse de l’impact de mon parti. Pour ma part, je suis porté à penser que je ne suis que le reflet de mon parti. On a l'habitude d'évoquer plusieurs facteurs pour étayer cette description de ma personne :
- l'origine professionnelle, un enseignant est souvent un homme discret, plus préoccupé par la tâche que par sa personne,
- mon passé de syndicaliste, c'est - à dire celui qui milite pour la cause de la profession plutôt pour un avancement personnel
- les circonstances de la naissance de la CDPA et la motivation de ses premiers fondateurs : discrétion et collégialité. La CDPA est créée et doit exister pour une cause et non pour la seule promotion de son premier responsable du moment.
Qu'est-ce qui a déteint l'un sur l'autre ? Ma personne ou le parti ? Je n'en sais rien. Si tout cela est vrai, il n'en demeure pas moins vrai que la nature profonde de notre lutte actuelle exige, en outre, une approche réfléchie pour ne pas faire inutilement des vagues. Faut-il être plus visible ? Assurément oui. Je compte donc sur le concours de tous nos militants et sympathisants, anciens et nouveaux, pour nous départir de notre traditionnelle discrétion et nous ouvrir davantage. Nous devons savoir que le suffrage universel donne une voix aussi bien à celui qui a tout compris qu'au plus inconscient politiquement

LETOGOLAIS.COM : Une polémique se développe souvent sur la représentativité des partis politiques au Togo. Qu’en pensez-vous ? Que pèse réellement la CDPA sur l’échiquier politique togolais ?

LÉOPOLD GNININVI: Est-ce que je peux le savoir ? Qui peut savoir réellement le poids de son parti alors que la balance de pesée est volontairement trafiquée ? N'est-ce pas un paradoxe que les mêmes se plaignent de la non fiabilité des résultats proclamés pour les élections, et les mêmes les utilisent comme référence. J'ai un baromètre plus objectif, c'est le capital de confiance et de sympathie que vous évoquez pour ne même pas parler de sondage. Dans tous les cas, quand les bulletins de vote commenceront à être respectés au Togo, chacun sera fixé. Pour le moment, c'est comme si la Suisse se vantait d'avoir la meilleure marine du monde. A quoi ont servi les partis de l'échiquier politique jusqu'à présent, sinon à prendre date ? Je trouve cette polémique sans objet. Rappelez-vous la célèbre formule du grand écrivain nigérian Soyinka : « Le tigre ne se promène pas en proclamant sa tigritude. »

LETOGOLAIS.COM : Vous qui êtes l’un des artisans de la victoire de Bob AKITANI aux présidentielles de juin 2003, quel diagnostic faites-vous de la situation politique au Togo depuis ces élections?

LÉOPOLD GNININVI: Je suis heureux que vous au moins ayez cet avis. Je dois dire que M. Bob Akitani lui aussi a été de cet avis. Mais, n'exagérons rien, nous avons seulement préféré consolider les chances de l'un des nôtres plutôt que de perdre tous. Nous aurions appelé à voter pour n'importe lequel des nôtres s'il avait été en tête dans nos sondages. C'est un geste de démocrates convaincus que nous avons posé collégialement mais cela n'a pas été sans douleur pour nos propres militants et sympathisants. Surtout que certains ont vite fait de dire que c'est un aveu de faiblesse électorale du parti. Nous demandons à nos militants de ne pas trop s'offusquer de cela. Les mauvaises langues fleurissent partout, surtout en situation de concurrence partisane. A charge pour eux de se remettre au travail pour que nous relevions le défi le moment venu. La situation politique actuelle est très préoccupante. Nos institutions peuvent-elles se révéler suffisantes pour gérer sans heurt une transition en cas de vacance inopinée du pouvoir ? Le Togo ne court-il pas le risque d'une turbulence ? Les uns cherchant à s'accrocher à des avantages acquis et les autres voulant rétablir un minimum de justice et de légitimité dans le pays ? L'instabilité plus ou moins grave n'est - elle pas le tribut à payer après tout règne long, trop long ? L'ex-Zaïre, la Côte d'Ivoire sont là pour nous le rappeler. Par rapport à ce danger, le reste demeure certes important mais relativement dérisoire, je veux parler des inévitables querelles internes, qui sont le lot inhérent à toute opposition dans le monde. Je veux aussi parler des gesticulations autour d'élections locales qui ne vont convaincre personne pas plus côté opposition que côté pouvoir, à plus forte raison, la communauté internationale.
Le Togolais moyen se demande donc si la galère va continuer à perpétuité ou même pire, si elle va se muer en empoignades sanglantes avec risque d'éclatement du pays.

LETOGOLAIS.COM : Beaucoup d’observateurs de la vie politique togolaise estiment que l’ambition personnelle des leaders de l’opposition est l’une des causes du maintien au pouvoir d’Eyadéma. L’opposition togolaise peut-elle se passer d’une remise en cause ?

LÉOPOLD GNININVI: Sans doute, l’ambition d’un leader politique d’accéder au pouvoir est tout à fait légitime. Cependant, force est de reconnaître que dans le cas du Togo, les leaders sont entrés trop tôt en compétition en tant que concurrents. Les conséquences sont là. Il faut en tirer les leçons. Mais j'ai l'habitude de minimiser et de relativiser ces petites querelles. Elles sont dans l'essence même du multipartisme, d'ailleurs, est - ce qu'on ne s'empoigne pas dans les coulisses d'un parti unique surtout à la veille d'une succession ?
Côté psychologique, tout militant convaincu et à plus forte raison, un leader qui lutte contre une dictature possède quelque part une personnalité (un ego) proéminente, possessive et souvent exclusive.
Côté idéologique, généralement, chacun est convaincu de la supériorité de son analyse et de son point de vue. Or, il ne s'agit que de point de vue, c'est-à-dire du point où l'on se place pour regarder les problèmes. De la droite, la vue n'est pas la même que de la gauche. Du bas ou du haut, également pas. Au delà de ce constat général, nous demandons seulement à nos camarades de lutte de ne pas perdre de vue l'objectif commun qui est d'abord d'établir dans notre pays un régime politique viable et porteur de sécurité et de progrès pour le plus grand nombre. Si chacun pouvait prendre conscience de ces deux dangers alors il y aurait plus de modestie et de tolérance.
Vous parlez de remise en cause ? Soit, mais les dérives que l'on a observées sont-elles simplement accidentelles et donc réparables ? Ou traduisent - elles plutôt la véritable personnalité de leurs auteurs ? Auquel cas, il nous serait difficile de les faire refaire par leurs mères.

LETOGOLAIS.COM: Croyez-vous à la nécessité de l’émergence d’une force alternative d’opposition ? Qui sont les cadets des leaders de l’opposition ?

LÉOPOLD GNININVI: Je crois à tout ce que l'on veut car le plus difficile, ce n'est pas de croire ou de ne pas croire mais d'agir et de réussir. Jadis en 1993, j'avais déclaré : "le COD2 ne revendique plus le monopole de la direction de la lutte"; c'était un appel à l'émergence de forces nouvelles. L'on a vu fleurir des initiatives sans lendemain. Des circonstances nouvelles révèlent des acteurs nouveaux mais cela se fait rarement par recrutement sur concours. Pour ma part, j'appelle à une plus grande cohésion de l'existant et des nouvelles bonnes volontés autour de l'essentiel.

LETOGOLAIS.COM : Gilchrist Olympio « demande » aux Togolais et aux partis de l’opposition un blanc-seing pour faire cesser la dictature d’Eyadéma. Cette option d’un « bloc de l’opposition » est-elle possible et opérante dans le paysage politique actuel du Togo ?

LÉOPOLD GNININVI: Une telle demande n'est pas parvenue au niveau de la CDPA. En tout cas, elle demande une reformulation pour être recevable. A la CDPA, je m'excuse de devoir le dire, nous raisonnons davantage en considérant les idées et les rapports de forces avant les sigles ou les personnes. Mais, je dois éviter de glisser sur le terrain de la polémique et je m'arrête là car dans la forme comme dans le fond une telle demande ainsi formulée appelle beaucoup de remarques.

LETOGOLAIS.COM : Que pensez-vous des 7 propositions de Gilchrist Olympio pour une sortie de crise au Togo ?

LÉOPOLD GNININVI: Elles sont dans la lignée des propositions jadis formulées par le COD2 ou par d'autres forces politiques. Dommage que n'ayons pas été alors ensemble pour les défendre. En tout cas, ces propositions ne sont pas choquantes, elles peuvent être complétées et améliorées. Ceci aurait pu être fait avant leur proclamation devant l'Union Européenne. Mais ne regrettons rien.

LETOGOLAIS.COM : Apparemment, la victoire de Bob AKITANI est classée en perte et profit…

LÉOPOLD GNININVI: Le risque était évident, c'est pour cela que nous aurions tant voulu aborder ces élections derrière un seul candidat pour mettre la force de toute la population derrière ce candidat.

LETOGOLAIS.COM : N’est-il pas paradoxal pour l’opposition togolaise de vouloir favoriser un dialogue avec le dictateur Eyadéma alors qu’elle est totalement divisée (voir la CFD) ?

LÉOPOLD GNININVI: Non, je vois un paradoxe plus grand. N’est - il pas paradoxal qu'on cherche à dialoguer alors qu'on est complètement désorganisé et affaibli ? Il y a quelques années, nous aurions été en meilleure posture de négociation. Mais, il y a une nouvelle donnée jusque-là imprévue. Des contraintes matérielles, indépendantes de nous tous, vont peut-être nous pousser à rechercher ensemble, pouvoir comme opposition, une voie pour éviter le chaos à notre pays. L'opposition a là une opportunité pour mettre ensemble ses capacités d'innovation et de propositions afin d'éviter d'être surprise.

LETOGOLAIS.COM : De quelle façon allez-vous faire venir Eyadéma à la table des négociations et lui faire respecter ses engagements (voir accord-cadre de Lomé)?

LÉOPOLD GNININVI: Oui la question devait normalement se poser sans la donnée nouvelle dont je parle.

LETOGOLAIS.COM : Il règne actuellement au Togo un véritable climat d’incertitude: la nomination d’un fils Eyadéma comme ministre est le présage d’une monarchie républicaine au Togo. Très concrètement, que faire ou comment procéder pour hâter l’alternance au pouvoir dans le pays ?

LÉOPOLD GNININVI: C'est là que se précise l'urgence pour que l'opposition se retrouve et jette un voile pudique sur le passé de fanfaronnades, d'entourloupettes et de délations. Il faut dégager une solution qui tienne la route. Les forces politiques vont–elles privilégier de régler d'abord leurs propres comptes ? Ce serait suicidaire pour elles-mêmes et pour tous les Togolais.

LETOGOLAIS.COM : La constitution togolaise est constamment « tripatouillée » par le RPT pour le bénéfice d’Eyadéma et sa clique, est-on dans un Etat de droit au Togo ?

LÉOPOLD GNININVI: J'ai parlé des institutions togolaises, dont la Constitution, comme d'un habit léonin taillé à la mesure d'une personnalité mais trop ample pour quiconque d'autre, fils du père ou non. Ces institutions sont en elles-mêmes, porteuses de violences à moyen terme. Sommes-nous dans un Etat de droit au Togo ? Je retournerais la question. Va-t-on surtout pouvoir entrer bientôt dans un Etat de droit ? Telle est la plus grosse question. A nous tous de nous y atteler.

LETOGOLAIS.COM : nous vous remercions

Propos recueilli le 23/11/03 par la rédaction letogolais.com


SOCIETE

2- Une marche d’étudiants dispersée à Lomé

25/11/2003--Plusieurs groupes d’étudiants ont manifesté le 24 novembre dernier sur le campus universitaire de Lomé. Ils réclamaient la ddiminution des frais de scolarité et la révision de la date de clôture des inscriptions sur le campus.

Le matin, un groupe muni de sifflets a fait irruption dans les amphithéâtres pour en faire sortir les étudiants; un rendez-vous a été donné devant la Direction des Affaires Académiques et de la Scolarité (DAAS). Là, les étudiants se sont heurtés à une gigantesque meute d’agents de sécurité dépêchés sur les lieux qui les ont obligés à se disperser. Pendant ce temps, un autre groupe s’organisait dans la ville en direction du Rectorat de Lomé situé dans l’enceinte du lycée de Tokoin, il a été rattrapé et dispersé à coups de matraques. Un dernier groupe a réussi à atteindre le Rectorat mais il n’a pu agir car contraint de rebrousser chemin. La manifestation a occasionné beaucoup de blessés et d’interpellés dans les rangs des étudiants. Finalement, les autorités ont établi un communiqué prorogeant le délai de clôture des inscriptions au campus universitaire du 28 novembre au 31 décembre 2003, faute de quoi une majoration de 50% serait observée sur tous les frais d’inscriptions. Les autorités rectorales ont maintenu ces frais d’inscriptions à l’Université beaucoup trop onéreux pour la bourse des étudiants. La semaine dernière, une délégation d’étudiants avait souhaité rencontrer le chef de l’Etat qui a décliné l’audience. On se souvient que dans le passé il avait ordonné la diminution de moitié des frais d’inscription. Déçus et humiliés, les étudiants ont dû recourir à la réclamation de leurs droits par ces manifestations violentes. « Elles ne s’arrêteront pas tant que les autorités voudront que des milliers de nos camarades restent à la maison » a lancé un organisateur de la dernière manifestation.

La rédaction letogolais.com


SPORTS

3- Championnat D1 : résultats de la 13è journée

25/11/2003--Dyto de Lomé prend le large au classement de ce championnat grâce à son succès face à Maranatha battu à domicile 1 but contrre 2 lors de la 13è journée.
Les autres résultats : Asko bat Agaza (2-1) ; Abou Ossé-Etoile Filante (3-0) ; Gomido-Ifodjè (2-1) ; Sémassi-As Douanes (0-0) ; As Togo Port-Sara FC (1-1) ; Togo Télécom-Kakadl (1-1) ; Doumbé-Ac Merlan (0-0).
Le samedi 22 novembre 2003, les ½ finales de la coupe Bella Bellow ont été jouées à Lomé. Cette coupe réservée au football féminin concerne les sélections de toutes les ligues du Togo. Les sélections féminines de Kara et de Lomé ont pris des options pour la finale en attendant les matches retour prévus ce samedi sur le terrain d’Agoenyivé. La sélection de Kara a disposé de celle des Plateaux 3 buts à 0 tandis que Lomé dominait facilement son homologue de Kloto sur le score de 7 buts à 0.

La rédaction letogolais.com



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