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Interdiction des stations illégales : Les passagers et commerçants lourdement pénalisés par la nouvelle mesure

Le CANARD N° 107 du 11 Août 2006
  Depuis quelques temps, toute personne, tout passager qui voyage à l’intérieur du pays est tenu de se rendre à l’une des gares routières de Lomé à savoir Agbalépédogan, Akodesséwa, et Kodomé pour embarquer. Cette mesure prise par les conducteurs de transport en commun et leurs syndicats de concert avec les autorités municipales vise à lutter contre les stations pirates, le manque criard de passagers dans les gares routières, la vente des tickets à des lieux non autorisés. Certains responsables syndicaux estiment que " cette politique permet de retrouver facilement les colis et autres effets perdus et aussi de couper l’herbe sous le pied de certaines voitures personnelles qui chargent les passagers au bord des routes".

Pour s’assurer de la bonne application de cette décision, les policiers effectuent quotidiennement des descentes dans les endroits dits interdits pour infliger des amendes aux chauffeurs recalcitrants qui essayent d’enfreindre à la loi. L’interdiction des stations non autorisées par l’Etat a bouleversé les habitudes de voyage des Loméens. Aller prendre des bus dans les stations légales n’est pas une mauvaise chose. Cependant Lomé ne cesse de s’agrandir et les trois gares routières sus-mentionnées n’arrivent pas à desservir les populations d’où l’urgence d’en créer d’autres.

Un habitant qui est à Agoè ou à Togblékopé par exemple et qui veut se rendre à Tsévié est obligé de revenir à Agbalépédogan pour prendre un bus, ce qui lui crée des dépenses supplémentaires et inutiles en ces périodes de récession économique aiguë où tout le monde tire le diable par la queue.
Il en est de même pour les citoyens qui sont à Baguida, Avépozo, Kpogan qui vont à Anèho. Ils doivent revenir sur leur pas et embarquer à Akodésséwa. Bref tous ceux qui habitent loin des gares routières surtout les femmes commerçantes sont lourdement pénalisées.

Au retour à Lomé, les passagers sont convergés vers les mêmes stations où ils doivent prendre des taxis ou des Zémidjans pour rentrer. Tous ceux que nous avons rencontrés à Agbalépédogan fustigent cette décision.

Certains se plaignent de la longue attente à la gare et surtout les tracasseries pour obtenir le ticket d’enregistrement et le manque d’égard de certains chauffeurs à leur endroit. " Tout le monde souffre de cette mesure mais nous les femmes commerçantes nous souffrons plus. Alors qu’on est pressé pour se rendre au marché on est obligé d’attendre que le bus soit pleinement chargé . Parfois, on passe des heures à la gare routière ", explique une revendeuse de maïs.

Sa voisine, elle, relève le manque de respect de certains chauffeurs et leurs apprentis à leur endroit. " Imagine une mère de famille qui se fait proprement insulter par un apprenti, se faire traiter d’un moins que rien. Ç’est énervant " s’indigne-t-elle avant d’ajouter " tout est à revoir "

En outre, il n’est plus permis aux passagers de discuter du prix du trajet, de demander des remises. Les passagers indiquent qu’à ce propos les chauffeurs et les syndicats sont intransigeants.
" Ou tu as la somme requise et tu voyages ou tu ne l’as pas et tu ne voyages pas ", martèle un jeune homme qui nous raconte sa mésaventure à la gare. Il dit qu’il n’a pas été autorisé à monter à bord du bus pour Tagbligbo parce qu’il n’avait que 1000 FCFA alors que le tarif normal est de 1200 FCFA.

Rappelons que l’obligation faite à tous les chauffeurs de charger leurs passagers aux gares routières a été imposée entre-temps par Emmanuel Gnassingbé qui faisait des rodéos sur les routes et brimait tous les chauffeurs qui ne s’y conformaient pas. Mais cette politique n’a pas fait long feu.