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Remous au Port Autonome de Lomé : Les transitaires togolais grincent les dents contre COTECNA et CNCT

AGNI L'ABEILLE Numero 95 du 16 août 2006
 Une situation fétide prévaut depuis quelques semaines dans les opérations de transit des marchandises au Port Autonome de Lomé (PAL). Diverses taxes et non les moindres sont distribués par des commissaires togolais créant ainsi un climat insupportable au sein de la communauté des commissionnaires togolais. Ces taxes, la plupart inutiles sinon fictives, selon les transitaires, aggravent dangereusement le devenir de l’évolution du Port Autonome de Lomé. Beaucoup parlent d’une politique malsaine à faire fuir les opérateurs économiques et à pénaliser davantage le petit consommateur togolais.

Parlant effectivement de la création fantaisiste de ces taxes, il faut relever notamment celles liées au Bordereau de Suivi de Cargaison communément appelées BSC et au scannage des conteneurs assuré par COTECNA, une inspection de vérification des valeurs.

S’agissant du premier c’est-à-dire du BSC, il est utile de préciser ici que c’est un document qui normalement est établi à l’embarquement des conteneurs c’est-à-dire à l’expédition. Si ce Bordereau venait donc à manquer à la destination du conteneur, une taxe de 9.000 F CFA pénalise ce conteneur et c’est le Conseil National des Chargeurs du Togo qui s’occupe de cette pénalité au Port Autonome de Lomé. Mais depuis un certain temps, on ne sait par quelle gymnastique le Conseil National des Chargeurs du Togo a, de façon vraiment exagérée, augmenté cette taxe qui prend aujourd’hui la valeur de 75.000 F CFA soit plus de 80%. Les transitaires togolais n’auraient pas à subir ces genres de pénalités si toutes les marchandises sont importées de l’Europe où tous ces pays établissent le BSC au départ des conteneurs. Mais l’amère réalité aujourd’hui est que la majorité des conteneurs qui atterrissent au Togo, proviennent des pays d’Asie où le Conseil n’a pas de représentation pour s’occuper de l’établissement du Bordereau Suivi de Cargaison. Le transitaire à l’arrivée donc de ces conteneurs venant de l’Asie est anarqué par cette taxe que tout le monde trouve trop exorbitante.

La seconde escroquerie qui fait encore pleurer le transitaire togolais est celle que lui afflige COTECNA à propos des scannages. Le transitaire est amené à payer 70.000 F CFA par conteneur pour ce service qui logiquement relève de la responsabilité de l’Etat. Lorsque les Etats procèdent à ce que nous appelons la vérification des conteneurs à leur arrivée pour éviter l’importation illégale de certaines marchandises telles les armes, la drogue et autres, c’est pour protéger les citoyens qui doivent permanemment bénéficier de ce droit. C’est le devoir d’un Etat de procéder ainsi.

Au Togo, COTECNA qui est chargé de ce service, est en contrat avec l’Etat togolais qui lui paie la prestation de ce service. Ce n’est pas le transitaire et pour finir le petit consommateur qui doit payer à la place de l’Etat ce service exigé par les instances internationales. Au port de Téma au Ghana par exemple, les scanneurs sont placés à l’embarquement des conteneurs c’est-à-dire au quai. Et c’est l’Etat ghanéen qui a toute la charge financière de ce service. Au Togo, non seulement ce sont les transitaires qui prennent en charge cela mais aussi sont fortement pénalisés avec ce payement de 70.000 F CFA par conteneur. D’ailleurs cette taxe exigée par COTECNA paraît surabondante étant donné qu’en amont une taxe équivalente à 0,75% de la valeur douanière des marchandises, le RIV (le Relevé d’Identité et de Vérification), est prélevé et reversé à CONTECNA.
Pire cette opération se fait avec une lenteur impossible parce que assurée par de vieilles machines qui tombent souvent en panne après quatre ou cinq conteneurs. Et ce sont là aussi des activités portuaires qui sont mis au ralenti.

Cette situation déplorable a fini par mécontenter les transitaires togolais qui ont commencé par manifester leur ras-le-bol. Aux dernières nouvelles, une délégation de transitaires aurait rencontré les autorités de la douane pour chercher ensemble une solution immédiate à cet état de choses.

Mais pour l’heure, il est permis de se demander où vont toutes ces fortunes dérobés aux consommateurs togolais et à qui elles profitent ?

Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions.

Mohamed