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Hypothèque du 2 Février et ses conséquences : L’Etat togolais sacrifie les ex-employés dans leurs droits

LIBERTE HEBDO Numéro 118 du 08 septembre 2006
 Pour les détournements de fonds, la gabegie et autres, bref, la mauvaise gouvernance, plus d’une centaine de Togolais sont licenciés de l’Hôtel du 2 Février. Et pour cause, l’Etat togolais, dans l’organisation du Sommet de l’OUA tenu à Lomé en l’an 2000, a contracté auprès du Groupe Libyen, Libyan Arab African Investment Company (LAAICO) un prêt d’environ 15 millions soit plus de sept (7) milliards de francs CFA.

Dans l’incapacité d’honorer ses engagements, le Gouvernement togolais dans ses gymnastiques a trouvé mieux que d’hypothéquer purement et simplement l’hôtel du 2 Février, jadis vanté et surtout comptabilisé dans les grandes œuvres du feu Général-Président Gnassingbé Eyadéma.

Ainsi, le bradage de ce fleuron par la bêtise humaine a engendré des conséquences plus que dramatiques dans la mesure où les ex-employés licenciés se sont retrouvés avec des " indemnités hors la loi " obtenues certainement par une alchimie qui frise de la corruption.

Aujourd’hui que les carottes semblent être cuites, l’on se demande comment l’autorité de tutelle et ses complices se sont arrangés dans les calculs d’indemnitsé en cas de licenciement collectif, contenu dans la convention collective et le Code du travail en vigueur au Togo.

Les actes posés ici et là dans le licenciement de ces ex-employés de l’Hôtel du 2 Février prouvent à suffisance que tout s’est fait par complaisance et surtout sans vergogne. C’est ainsi, qu’après le fameux licenciement collectif, la majeure partie des reconduits seraient les hommes de mains du nostalgique précédant directeur de (1996 à mai 2002) dont la gestion était catastrophique. Nous reviendrons spécialement sur ce dossier. L’on se rend à l’évidence ici que tout est fait à la tête du client et sans les compétences requises. Dans la mesure où des stagiaires de l’époque sont retenus aux dépens des titulaires et où une gouvernante a détrôné son directeur de département et son adjoint, il y a du sacrilège en la demeure. C’est aussi dire que l’avenir de ce gigantesque fleuron est compromis.

Il faut noter également que, dans cet imbroglio bien entretenu par des profiteurs assermentés, les ex-employés de l’hôtel du 2 Février s’apparentent à un ballon de ping-pong entre la direction de l’hôtel et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) quant à ce qui en est de leurs droits (allocations familiales et les pensions de retraites).

Il faut souligner aussi que contrairement à la lettre de calcul des droits légaux de rupture de contrat elle-même mal libellée du ministère de la Culture, du Tourisme et des Loisirs adressée aux licenciés, les rassurant que : " Enfin, toutes les dispositions sont prises par les autorités compétentes afin que les arriérés des cotisations à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) soient apurés dans le même délai ", l’opération s’est révélée un fiasco puisque selon nos investigations, la société LAAICO SA n’a versé que 54.366.636 FCFA et s’engage à payer les 352.801.528 FCFA restants en trente six (36) traites mensuelles convenues entre elles.

Ainsi, commence le calvaire des ex-employés de l’Hôtel du 2 Février qui ne savent pas à quel saint se vouer à l’orée de la prochaine rentrée académique qui commence dans moins d’une semaine alors que ceux-ci ont dûment cotisé au cours de l’exercice de leur fonction. N’est-ce pas là, un détournement de fonds qui pénalise non seulement les enfants des licenciés mais aussi l’avenir de toute une nation ?

En effet, c’est à l’Etat qu’incombe la responsabilité de cette situation dramatique dans la mesure où l’impunité de crimes économiques est érigée en règle de société dans une nation qui se veut Etat de droit et adhère à la bonne gouvernance que par des beaux discours antalgiques servis à la communauté nationale et internationale.

Tant que la gabegie des ressources servirait aux fêtes et autres qui n’ont pas leur raison d’être et tant qu’il y aura du laisser-aller dans la gestion des sociétés d’Etat à voir l’allure où vont les choses, l’avenir du Togo se voit hypothéqué au millimètre carré. Dossier à suivre.
Didier LEDOUX