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Tout pour certain, rien pour les autres. La confusion s’est emparée des forces de sécurité

AGNI L’ABEILLE Numéro 99 du 12 septembre 2006
 Togo, Terre de nos Aïeux, l’or de l’humanité, dans l’unité nous voulons te servir, ainsi s’exclame-t-on lorsqu’il s’agit de réciter comme des perroquets l’hymne national. Qu’on soit riche ou pauvre, du nord ou du sud, de l’est ou de l’ouest, enfant ou adulte, paysan ou fonctionnaire, cadre moyen, subalterne ou supérieur, etc… qui qu’on soit nous sommes appelés à bâtir notre patrie. Mais dans ce petit rectangle qui représente le Togo, la vie est souvent invivable. A peine, faisons-nous 5 millions de citoyens togolais avec en majorité des non instruits qui ne demandent qu’à vivre en paix. Cette frange de la population n’a jamais rien demandé à l’administration pour sa survie.

Malgré les conditions de vie plutôt précaires de celle-ci, des familles consacrent leur minimum vital pour l’éducation et l’instruction de leurs enfants dans l’espoir que ceux-ci, un jour change le cours de vie de la famille ou mieux porter haut le nom de la famille comme cela se dit. Dans cette logique, un vieux père déclarait " je n’ai pas attrapé les vers de terre pour que mes enfants le fassent aussi " (le vieux voulait tout simplement dire " je suis paysan mais mes enfants ne doivent plus l’être "). Mais, les réalités sur la terre de nos aïeux sont autres. Ceci dit, si ton père n’a pas été avocat, juge, médecin, ingénieur etc il ne faut pas espérer l’être. Ainsi, ces jeune intellectuels de modestes ou pauvres familles sont laissés à eux-mêmes, condamnés pour la plupart quelle que soit la formation à finir dans l’enseignement ; métier noble qu’au Togo, on considère comme le dernier.
Ainsi, une minorité a embrigadé tous les pouvoirs pour d’abord se servir, ensuite servir ses enfants et enfin servir les proches parents et je ne sais encore. Mais, est-ce que le Togo est la propriété à quelqu’un ? Sinon, comment, expliquer que dans ce Togo chéri, l’on ne réussisse à aucun concours si on n’a personne quelle que soit son intelligence. Pour réussir aux divers examens de recrutement d’officiers des FAT, il faut être descendant d’un officier supérieur, et même pour le simple recrutement d’éléments, il faut d’abord être recommandé par un colonel, un commandant au mieux. En témoigne les derniers recrutements d’élèves policiers, gendarmes et forestiers. Quelles malédictions ? Le pire, c’est ce qui se passe au sein des forces de sécurité. La vie n’est pas du tout rose pour ceux-ci quand on sait que malgré le maigre salaire d’une quarantaine de mille pour la grade de première classe, certains soldats n’atteindront pas le grade du simple caporal avant d’être admis à la retraite après 20 ans de carrière. Ces derniers sont-ils autant fainéants ? Aujourd’hui, ne va pas en Côte d’Ivoire qui veut, mais plutôt celui qui est petit frère, neveu, cousin, chauffeur ou escorte de tel ou tel officier. Pourquoi pas les autres se demandera-t-on.

Mais non, pourquoi penser à eux puisqu’ils n’ont personnes pour plaider leur cause, car on revient de la Côte d’Ivoire avec les sous des Nations Unis.

Auparavant, aller en Haïti était réservé aux petits policiers. Dès que les premières vagues sont revenues pleins de sous, c’est devenu une mission réservée aux officiers de police, mais aussi, pas ceux qui n’ont personne. Nul n’ignore que pour les policiers, gendarmes et douaniers, pour réussir dans sa carrière, il faut faire au moins une fois la frontière ou la brigade motorisée. A ces postes, on fait fortune en l’espace de quelques mois : c’est pourquoi ce n’est pas également tout le monde qui a droit à ces postes. Mais depuis quelques semaines, une confusion totale s’est emparée des forces de sécurité. Suspension provisoire ou annulation des affectations ? L’on ignore le reste. En effet, comme de coutume, les affectations dans ces corps étaient attendues pour août, elles arrivèrent mais à la police seule. Les officiers ont été mutés de leurs postes de frontières. Certes pour les officiers ce fut une bonne chose car jusqu’à mourir ils ne finiront pas les liasses accumulées. Mais alors, et ces policiers qui font plus de cinq ans à ces endroits, gèrent-ils des entreprises familiales ? Nous ignorons le contenu de leur règlement et statut mais nous osons croire que ceux-ci ne prédisposent pas certains à l’aisance. Nous en appelons à la conscience des autorités de ces corps afin que des chances égales soient données à tous les agents car le Togo appartient à nous tous.