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" Un serpent visite une chapelle "

LE CANARD N° 121 du 1er Décembre 2006
 La scène à laquelle j’ai été témoin il y a un peu plus d’une semaine s’est déroulée dans un village non loin de Dzrekpo à plus de 100 km au Nord-Est de Lomé.
Le dimanche-là donc, le pasteur, de taille courte, teint noir, s’habilla comme le vieux Meka dans " le vieux nègre et la médaille " Malgré la chaleur, il mit la cravate dont le nœud ressemble à une tête de crapaud ; une grosse vieille bible protégée par une couverture à fermeture éclair à la main.
Les fidèles l’attendaient déjà, sous un apatam dont certains pieux qui soutiennent la toiture sont attaqués par les termites. Il arriva, la bible maintenant tenue solennellement de deux mains, collée à la poitrine. Les fidèles, une vingtaine à peine se lèvent. La chapelle est à proximité d’une palmeraie assez dense.
La cérémonie commence. Quelques temps après, les fidèles s’asseyent. Le pasteur se mit à crier littéralement : " Nous sommes les enfants de Dieu. Nous n’avons peur de rien ". Les fidèles répondent en chœur " Amen ". Certains mêmes emportés, se lèvent piétinent le sol avec des coups de pieds sonores. " Nous n’avons peur de rien, même si on nous met dans le feu, nous sortirons ; si on nous noie, nous serons sauvés ". Quelques uns, les yeux fermés, criaient avec cette ferveur de foi que rien ne peut ébranler. Mais… Attendons jusqu’à la fin.
Tout à coup, un grand serpent sortit des palmeraies, fonce sur la chapelle. Le pasteur est le premier à le voir. Il crie : " hé ! Holly Gods fire… Le sang de Jésus sur toi… ". Le serpent redouble de vitesse et arrive à toute vitesse prêt à attaquer. N’en pouvant plus, le Pasteur crie: "Au serpent!.. au Serpent!...", tout le monde détala en trombe. Le pasteur en premier …, laissant la chapelle au serpent qui, comme pour dire qu’il est satisfait d’avoir chassé ceux qui le dérangent dans sa demeure, regagne tranquillement les bois.
Tout comme le serpent, certains fidèles ont regagné directement leur maison. Quelques téméraires sont revenus mais le pasteur est définitivement absent. Déçus eux aussi, ils ont regagné leur domicile. Tout en rentrant, chacun jetait à chaque seconde des coups d’œil vers la palmeraie.
JDM