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Uriner sur les pavés, un scandale d’anticivisme

Togo - CHRONIQUE - Autres
C’est bien connu que les Togolais ont pris l’habitude d’uriner dans la rue. Partout où cela leur semble possible. Mais le pire est déjà arrivé : uriner sur les pavés, même les plus propres. C’est un scandale d’incivisme et de refus de salubrité.
Ce sont les pavés de la belle bretelle reliant les carrefours Bè-Kpota et Amina qui sont les victimes des actes horribles. Là, on constate avec consternation que des gens urinent sur les pavés frais et encore assez propres. Bien contre le mur, les indélicats se livrent à leur forfait sous le regard médusé des passants. « Je ne sais pas quand cela se fait, explique un riverain qui fait du commerce de nuit sur les lieux. Je découvre tout simplement chaque jour qu’on urine ici », a-t-il ajouté.

Les places publiques, la plage de sable fin de la ville n’échappent pas à la règle. Jusqu’à un passé récent, les plages étaient des toilettes publiques sauvages où quiconque pouvait aller se débarrasser de ses souillures internes. L’aménagement desdits lieux et peut-être l’installation de kiosques-toilette ont réfréné le phénomène. La place Anani Santos, avant sa transformation en parc d’attraction, était méconnaissable car elle était sale, souillée et puante. « C’est une mauvaise habitude qu’on a pris à Lomé d’uriner partout sans en ressentir de la gêne. Il faut une sensibilisation bien conçue et bien conduite pour espérer mettre fin au phénomène » a confié un agent de la mairie de Lomé.

Pour cet agent, la mairie dans sa configuration actuelle n’a pas les moyens matériels et financiers pour s’attaquer au mal. « Déjà, elle n’arrive pas à assurer la propreté de la ville au plan du balayage régulier ; lui demander de lutter contre ceux qui urinent dans la rue, c’est lui demander de cueillir une étoile avec ses mains » souligne-t-il.

La solution ? Pour mettre fin au fléau qui suppose des conséquences environnementales insoupçonnées : odeurs pestilentielles, risques de contamination et diverses sortes, il faut que très vite « la décentralisation soit effective afin que les mairies d’arrondissements légitimes parce qu’élues s’attaquent au fléau par des actions de proximité », a indiqué M. Philippe, spécialiste en environnement et décentralisation.
En attendant, il revient à chaque citoyen de comprendre qu’il n’est pas bon d’uriner dans la rue et surtout sur les pavés réalisés à coups de milliards de francs.