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Les partis algériens se battent pour leurs idées

Algérie - Politique
Les partis politiques en Algérie présentent leurs arguments en faveur du changement alors que le pays discute d'amendements potentiels à apporter à la constitution.
Les initiatives variées lancées de tous côtés sont un signe de "dynamisme politique", selon Ahmed Yousefi, professeur de sciences politiques.

"Désormais la confrontation se fait au niveau des idées, et c’est-là un grand pas vers la démocratie. C’est une confrontation pacifique enrichissante et une expérience unique", souligne-t-il.

Un groupe formé de partis d'opposition et d'anciens responsables ont présenté leur programme de réformes, le 2 novembre à Alger.

"La transition démocratique à laquelle nous appelons et pour laquelle nous nous mettons à votre service n’a de sens que si le peuple, dans toutes ses composantes, sa jeunesse et ses élites (…) est convaincu de sa justesse et de la sincérité des femmes et des hommes qui l’animent", ont ainsi indiqué les membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD).

Ce groupe réunit, entre autres, le Rassemblement pour la culture et la démocratie, le Mouvement pour une société de la paix, El Islah et Ennahda.

Sur le terrain, la CNLTD s'organise et mène une campagne de sensibilisation auprès de ses membres et de la société civile. Mais son initiative ne fait pas l'unanimité.

Le Front des forces socialistes (FFS), membre de l’opposition parlementaire, s’est ainsi démarqué de cette démarche, en décidant de son côté de préparer une conférence nationale de consensus avant la fin de l’année.

"Dans cette conférence nationale, chaque parti, chaque personnalité, chaque syndicat sera libre d’avoir son point de vue et de faire des propositions. Nous allons venir avec les nôtres, les autres aussi", a expliqué Mohamed Nabbou, secrétaire général du FFS.

Si le parti prône le changement, Nabbou a précisé qu'il serait préférable que les réformes soient conjointement réalisées avec le pouvoir en place.

"Nous avons notre propre stratégie, notre méthodologie de travail et une approche différente", a-t-il indiqué. "Pour notre initiative, c’est une conférence de consensus où le pouvoir doit être associé et doit être un partenaire comme les autres".

Cette approche a amené les partis au pouvoir à adhérer à cette initiative.

Lors d'une conférence organisée le 6 novembre, le secrétaire général du FLN a multiplié les appels au dialogue avec la classe politique et salué le travail accompli par le FFS.

"Le FFS est prêt à dialoguer à condition de ne pas remettre en cause la légitimité du Président Bouteflika élu lors d’une élection neutre et transparente", a déclaré Amar Saadani.

Le dialogue pourra porter sur la situation politique, économique et sociale dans le pays, a-t-il insisté.

Le FLN a récemment lancé un appel au dialogue à l’opposition pour qu'elle prenne part aux consultations sur la révision de la constitution, qui, selon Saadani, est "l’affaire de tous les Algériens".

Les Algériens restent divisés sur la question. Ayem Selimi, médecin, estime que l'Algérie a besoin d'une "opposition mature".

"On ne veut pas revivre l’expérience du FIS dissout qui, pour combattre le pouvoir, avait pris les armes et tué des milliers d’Algériens", a-t-il expliqué.

Pour sa part, Annas Terki, étudiant, pense que les élections ne doivent pas être "un alibi pour justifier la légitimité d’un pouvoir". Il souligne néanmoins que le débat et les actions politiques ne doivent pas sortir du cadre du militantisme pacifique.