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Victoire de Faure Gnassingbé, une obscène filouterie qui blesse la pudeur

Togo - Politique
S’il y a un titre qui décrit mieux Faure Gnassingbé, c’est bien celui de maître-chanteur incontesté doublé d’un chef de bande de malfaiteurs. Ce monsieur a totalement ruiné l’image du pays qu’affectueusement les Togolais appellent “Terre de nos aïeux”. Dans quel autre pays d’Afrique une élection a entraîné autant d’irruptions étrangères? Ou est-elle, la souveraineté du pays que dirige cette clique de funestes affabulateurs ? Ou se trouvent l’orgueil, l’honneur et la fierté du citoyen togolais ? N’est ce pas une infamie lorsque, pour un rendez-vous national qu’est la présidentielle, le pouvoir ait favorisé l’intrusion d’escrocs étrangers de tout calibre? Un Togolais peut-il jouer au Bénin le rôle prébendier que « l’albinos dahoméen », Clément AGANAYI, a joué auprès de la CENI ? La prétendue victoire de Faure Gnassingbé n’a rien de glorieux. Bien au contraire, elle a bafoué l’orgueil national.
Les démocrates togolais font penser aux soldats de l’an deux, porteurs d’un immense idéal, condamnés à lutter sur plusieurs fronts. Ce qui fait leur force, ce qui leur donne la légitime, c’est la justesse de leur combat. A l’occasion d’une élection qui est sensée asseoir la maturité de notre peuple et le rayonnement de sa démocratie, que viennent chercher les chars et les fusils d’assaut dans Lomé et dans les villes de l’intérieur ? Quel est ce pays où, seulement pour quelques jours d’opérations de vote, on militarise des agglomérations urbaines et rurales entières, toutes activités quasi suspendues ?

Il existait depuis un plan du pouvoir visant à réprimer tout mouvement de protestation contre sa victoire frauduleuse. Mais tout compte fait, les dictateurs sont un peu comme des records olympiques. On pense toujours qu’ils sont impossibles à battre. Et pourtant, il vient un jour où ils finissent par se fracasser. Faure Gnassingbé, tout au long du processus, a agité le spectre de la peur, proférant menaces sur menaces, chantages après chantages, pour se donner les moyens de voler tranquillement cette élection qu’il a arbitrairement imposé au peuple. A vrai dire, les soutiens de ce régime vétuste, hormis certains compatriotes cupides qui ne sont que l’ombre d’eux-mêmes au Togo et à l’extérieur, se limitent à un petit groupe d’officiers kabyes des FAT. Le plus zélé, c’est le bougre d’imbécile et idolâtre invétéré des bains de sang, Yark Damhame. Qu’a-t-il de moderne et de civilisé ce président ? Que fait-il différemment de son géniteur qui nous avait, pendant quatre décennies, pollué l’existence? La victoire est au peuple et Faure doit la lui rendre. Le moindre faux pas qui le conduirait à récidiver ne serait-ce qu’un dixième de sa forfaiture de 2005 lui sera fatal.

Le Togo occupe actuellement la première place au rang des peuples les plus malheureux sur terre. La misère qui y règne, d’un genre déshumanisant, est devenue le pain quotidien du Togolais ordinaire. Cette réalité sidérante ne peut être que le résultat de 38 ans de dictature féroce que sont venus prolonger dix ans de gouvernance clientéliste et népotique, de tortures de toutes sortes, des dizaines de milliards de dette pour seulement 100 kilomètres de routes pauvrement bitumées durant deux mandats de cinq ans chacun ! Un des grossiers acolytes du système, le joueur de ballon aux instincts vulgaires, Emmanuel Adébayor, toujours incapable de voir plus loin que le bout de son nez bien que vivant en occident, appelle ça développement. . Cela suffit ! La coupe des Togolais est trop pleine et ils ne peuvent plus en prendre davantage. Coïncidence heureuse ou œuvre divine, c’est au fond des urnes que ce peuple blessé dans l’âme a fait savoir, le 25 avril, son ras-le-bol. Ceci, le jour avant la veille même des 55 ans de son indépendance. Mais la victoire du peuple, une fois encore est confisquée.

Les démocrates togolais ont toujours l’impression d’être seuls au monde. Lequel monde refuse de comprendre que Faure n’est qu’un usurpateur et qu’il était temps de pousser son régime vers une sortie. Pour la petite histoire : lorsque du nord au sud les Togolais se battaient pour arracher de haute lutte l’indépendance, Etienne Eyadéma Gnassingbé, le père de l’actuel président, fut absent. Il ne s’était signalé sur aucun front en pays kabye. Par contre, on sait combien, avec bravoure, courage et le sens élevé de la patrie d’autres kabyès s’étaient battus contre les colons, certains avaient sacrifié leurs vies aux côtés des nationalistes. On peut citer parmi ces dignes familles kabyes des noms comme Palanga, Assih, Louki, Batchassi, Tchédré. Cette parenthèse historique, loin d’être inopportune, veut accessoirement montrer que les Togolais n’ont aucune dette, ni morale ni historique envers la famille Gnassingbé laquelle, conséquemment, n’a d’arguments plausibles à faire valoir pour convaincre l’opinion d’un quelconque droit de propriété sur la terre de nos aïeux.

On voit que le penchant monarchique de ces Gnassingbé débarqués de nulle part pour donner un coup d’arrêt brutal au radieux soleil de notre indépendance n’est rien d’autre qu’une usurpation, un accaparement abusif d’une richesse dont ils n’ont pas participé à la création. Quand après cinquante ans de monstrueuses injustices, des voix s’élèvent pour réclamer que les libertés individuelles et la souveraineté nationale soient redonnées au peuple et, qu’en réponse, Faure sort des chars au lieu de se faire discret et d’obéir aux injonctions du peuple souverain, la pilule devient trop amère, difficile à avaler pour ceux qui vivent au quotidien son affreux régime. Sur la base de quelle légitimé le boucher de 2005 a-t-il eu le toupet de repousser d’un revers de main le projet de la CEDEAO préconisant une transition de cinq ans ? Simplement au nom de son nom ?

Après dix ans de jouissance gratuite du pouvoir d’état, le candidat du RPT/UNIR était obligé, soit de gagner proprement cette élection, seulement si telle est la volonté de notre peuple ou, dans le cas contraire, accepter tranquillement sa défaite et se retirer. Hélas ! Le ténébreux et rapace dictateur serait encore prêt – cela se traduit dans les propos de Yark Mahamane – à verser le sang des Togolais, juste parce qu’il veut continuer allègrement à confisquer la république qu’il veut réduire à un genre ploutocratique d’oligarchie avec le soutien de funestes mains de collabos locaux et étrangers. C’est un outrage public au peuple togolais, c’est inacceptable !


Kodjo Epou