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Droits de l'homme, gouvernance et économie au menu des journaux camerounais

Cameroun - Societe
La récente sortie du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, au sujet de prétendues exécutions de citoyens nigérians par l’armée mais aussi des sujets à coloration économique et axés sur la mal gouvernance dominent le menu des journaux camerounais parus lundi.

Le gouvernement de la République du Cameroun a apporté, jeudi dernier, un démenti formel et catégorique aux allégations faisant état de prétendues exactions commises par les forces de défense, lors des opérations de ratissage effectuées aux abords de la frontière avec le Nigeria dans la région de l'Extrême Nord.

Au cours de celles-ci pas moins de 150 villageois de nationalité nigériane auraient été exécutés, leurs habitations incendiées et leurs biens pillés et dérobés en territoire nigérian, selon le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT).

«L'armée camerounaise une fois de plus accusée d'exactions», confirme son confrère privé Emergence, qui relaie des accusations portées par la presse américaine et confirme le nombre de 150 exécutions sommaires.

La même publication, concernant toujours la guerre contre la secte islamiste Boko Haram, indique par ailleurs que plus de 800 membres de ce mouvement terroriste sont actuellement détenus à la prison de Maroua (Extrême-Nord), prévue en réalité pour accueillir 350 prisonniers et qui en compte désormais 1513.

Dans le bihebdomadaire La Météo, c'est le directeur général de la Cameroon Water Utilities (CAMWATER, société de patrimoine), Jean Williams Sollo, qui «est allé se mettre à genoux à Paris devant Franck Biya», du nom du fils aîné du président de la République.

En effet, apprend-on, acculé par les affaires, l'homme a «usé de subterfuges» pour se retrouver, dans la capitale française, face à un personnage qu'il croit capable de lui procurer à la fois longévité au poste et immunité judiciaire.

«Pour ceux qui suivent la chronique des faits divers à la CAMWATER, il va de soi que l'homme, comme un gangster pris en tenaille, a décidé de jeter ses dernières forces dans la bataille pour se sortir d'affaire », écrit La Météo.

‘'Mais, ajoute-t-il, la gangrène à l'état avancé, au sein de la société dont il a la charge, semble si profonde que le salut ne pourrait vraisemblablement pas venir de quelques coups foireux, d'opérations de charme ou encore d'une savante campagne cachottière.»

Dans cette problématique de mal gouvernance généralisée, c'est encore Issa Tchiroma Bakary, constate Mutations, estimant que «la corruption est universelle» et non le monopole du Cameroun, qui est pris à partie par le président de la section nationale de Transparency International (TI), l'avocat Charles Nguini. Pour ce dernier, cette communication qui insiste pour le vote d'une loi anti-corruption dans le pays «est contreproductive».

Victimes de ce phénomène, les exploitants de bois, selon Le Jour, n'ont pas attendu la fin de cette polémique liée au dernier classement de TI, qui fait du Cameroun le 2ème pays le plus corrompu d'Afrique après le Liberia, pour interpeller le gouvernement sur les ravages de cette gangrène particulièrement dans les régions de l'Adamaoua et de l'Est.

Dans Mutations, c'est l'archevêque de Yaoundé, Jean Mbarga, qui décrie justement la misère et la corruption rampantes à travers le pays.

Dans son homélie de Noël rapporte la publication, l'homme d'Eglise a déclaré que «les Camerounais ne vivent pas, mais ils survivent. Nous devons prendre conscience que la misère est notre premier ennemi, et la corruption en est l'arme la plus redoutable. Que l'action économique se dirige dans les quartiers, les villages, etc. pour soustraire les populations de ces gangrènes».

Sur le front de l'économie, justement, CT consacre sa couverture à la ventilation du budget 2016, équilibré en recettes et en dépenses à 4 234,7 milliards FCFA et dont les dépenses intègrent notamment les contraintes sécuritaires liées à la guerre contre Boko Haram.

Sont également prises en compte les bandes armées venues de la République centrafricaine du côté de l'Est, dans un contexte marqué par la réduction du train de vie de l'Etat.