Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 7:58:38 PM Jeudi, 25 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Antoine Randolf a regagné la France, retour sur l'affaire!

Togo - Justice
Enlevé à sanvi Condji (frontière du Togo avec le Bénin), le franco-togolais Antoine Randolf aura passé gratuitement 33 jours de détention. Les différentes mobilisations au Togo et à l’étranger auraient eu raison du régime togolais qui a obtempéré, procédant à la libération provisoire de l’homme qui a finalement regagné sa famille à Colmar ce 22 mars 2016.
Selon l’annonce du site d’information de la région d'Alsace, Docteur Antoine Randolf a dû écourter son séjour en terre togolaise. Et pourtant, tout était bien parti pour un bon séjour du vétérinaire respecté de Colmar, retraité depuis 2013.

Sa mésaventure en terre natale commence un matin de bonheur à Sanvi Condji alors qu’il venait de traverser la frontière béninoise.

"Lorsque j’ai présenté ma carte d’identité, on m’a appris que je faisais l’objet d’un avis de recherche." raconte-t-il à nos confrère d’Alsace, ajoutant qu’il avait ensuite été conduis en détention "sans motif ni mandat d’amener ".

Des pressions dans tous les sens – une forte puissante mobilisation

Le barreau du Togo n’a pas tardé à lancer l’alerte en collaboration avec l’ordre des avocats de la cour d’appel de Colmar en France. S’en suivirent, les condamnations et pressions de la classe politique de l’opposition ainsi que des organisations de la société civile togolaises, en passant par le Quai d’Orsay qui a bien évidemment exigé des explications sur cette détention qui avait pris toutes les couleurs d’un enlèvement.

Mais la mobilisation de la diaspora togolaise en France n’a pas été du reste. Tout ce bloc a pu avoir raison des bourreaux de Lomé qui ont dû ouvrir les geôles sous couvert d'un motif de "liberté provisoire" car disent-ils, le dossier "est en instruction".

La dent des Gnassingbé contre Randolf, une vieille histoire

Le feuilleton de la chasse aux sorcières commence dans les années 1980. Alors que le feu Général Eyadéma tenait le Togo d’une main ferme, le docteur Antoine Randolf s’insurgeait contre le régime et se dressait du côté de l’opposition. Une position kamikaze qui lui vaudra un enlèvement, suivi de torture trois jours durant avant d’être révoqué de son poste dans la fonction publique. Avec sa femme, il va se réfugier en France dans la région de Colmar d’où cette dernière est originaire. Nous sommes alors en mars 1985.

Randolf y refait remarquablement sa vie dans une carrière de Médecin vétérinaire avant de prendre sa retraite en 2013, retraite dont il voulait jouir en terre natale n’eût été la poursuite dont il est victime.

Une méthode héréditaire et bien conservée

En février 2005, le Baobab togolais tombe. Le jeune pouce qui le remplace dans une posture très controversée qualifiée de "monarchique" tente alors de rassurer les uns et les autres, arguant qu’il n’était pas son père.

11 ans après, le record de détentions arbitraires a largement démenti cette promesse.

Partout à Lomé, on dénonce des arrestations intempestives à l’affût d’emprisonnements. Des hommes politiques du pouvoir comme de l'opposition, des journalistes et des activistes de la société civile et même des membres de la famille présidentielle... tous passent dans le filet du vieux régime.

On a l’habileté de coller rapidement "une accusation" à toute personne dont la tête ne plaît pas au régime. Et la justice à double vitesse est rapidement mise en scelle pour finir le travail.

Le Cas Randolf

Le colmarien de de 74 ans est quant à lui, accusé d’avoir "préparé une action de déstabilisation de l’État togolais" et de vouloir recruter "d’anciens rebelles de Côte d’Ivoire". Une sorte "d'atteinte à la sûreté de l’Etat". Un chef d'accusation bien connu des Togolais.

Bien évidemment, docteur Randolf plaide non coupable devant ces accusations qu’il qualifie de "tissu de mensonges". D’ailleurs, l’homme aurait abandonné son manteau de politicien depuis sa retraite prononcée en 2013.

Antoine Randolf aura le mérite d’avoir échappé de justesse et au père et au fils, puisque dorénavant, en lieu sûr aux cotés de ses enfants, des compatriotes togolais et des autorités à Colmar qui n’ont eu aucun mal à l’accueillir à son arrivée, Mardi en Alsace.

A.L