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Antoine Randolph parle de son « enlèvement » à Lomé

Togo - Justice
C’est à travers un communiqué de presse rendu public lundi
Communiqué de presse du Docteur Randolph Antoine

Content: Alors que mon séjour paisible de trois mois au Togo arrivait à sa fin et que je me préparais à revenir en France le 22 février, je fus appréhendé au corps à la frontière bénino-togolaise le 19 février à 7h10 TU et conduit à la direction des services de renseignements et de la sécurité intérieure où je fus mis au secret. Ma disparition, équivalant à un rapt, suscita une vive inquiétude de ma famille et de mes proches. Certains amis me cherchèrent dans les cliniques et les hôpitaux de Lomé et même à la morgue.

La délégation d’Amnesty international ne fut pas autorisée à me voir. Mais quelques semaines plus tard, je rencontrai en deux minutes un représentant de la diaspora togolaise lorsque j’étais au parquet. Le consul de France et le médecin du centre médico-social de l’ambassade de France me rendirent plusieurs visites. Je fus officiellement inculpé de « tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat », une accusation bateau que chérissent les dictatures.

Suite à mon arrestation, le pouvoir togolais, embarrassé, confronté à la vague d’indignation générale tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, à la mobilisation très active de la diaspora togolaise dans le monde entier et des réseaux sociaux, à de nombreuses actions et interventions menées par des organisations internationales de défense des droits de l’homme, des démocrates français, surtout alsaciens dont le maire et le barreau de Colmar, accorda, avec soulagement, la demande de liberté provisoire introduite par mes avocats.

J’ai donc pu librement regagner Paris où m’attendaient ma famille et une délégation de la diaspora togolaise et, en suite, Colmar en début de soirée.

Etant en liberté conditionnelle, je ne puis malheureusement pas m’étendre sur cette affaire qui m’oppose au ministère public du Togo afin de ne pas entraver l’instruction en cours…

Aussi voudrais-je remercier vivement toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont œuvré sans relâche pour obtenir ma libération.

Cette affaire n’est en réalité qu’une tempête dans un verre d’eau pour essayer de détourner le peuple des nombreux problèmes saillants, souvent douloureux et insolubles qu’il rencontre au quotidien dans tous les domaines et lui rappeler aussi l’omniprésence de la dictature qui reste vigilante.

A l’heure actuelle, plus de 99% des Togolais veulent le changement ! C’est dire qu’il ne s’agit pas seulement de la libération d’une seule personne mais bien de celle de 7 millions de citoyens pris dans les griffes d’une dictature militaire et familiale d’un demi-siècle, la plus vieille d’Afrique!

Si belle que soit une chaîne, nul ne doit rester esclave où qu’il soit !Mon cas vient de prouver, une fois de plus, que c’est grâce aux efforts conjugués des démocrates et des défenseurs des droits de l’homme que l’on peut faire reculer une dictature et exiger que les droits humains élémentaires soient respectés partout. Ainsi, l’espace de liberté augmentera progressivement dans le monde entier !