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La modernisation de la justice togolaise, une farce?

Togo - Justice
C’était la consternation à la Cour d’appel de Lomé le 13 Avril dernier. Devant le manque de matériel adéquat pour procéder à une analyse d'ADN, un accusé est condamné à 12 ans de réclusion criminelle alors qu’il continue de clamer son innocence. Pour son avocate, l’accusation n’a pu, 10 ans durant, apporter des preuves des allégations pesant contre son client et ce, pour "manque d’équipement scientifique au niveau de la police judiciaire".
L’Affaire remonte en 2006. Assigbe Dodji est accusé d’assassinat d’un voisin. En effet, le prévenu reconnaît avoir eu des altercations au cours desquelles il a proféré des menaces de mort à l'encontre de son voisin. Le lendemain de la dispute, l’homme est mortellement agressé dans sa chambre, puis est décédé des suites de cette agression. Assigbe Dodji est rapidement appréhendé par la police et mis en détention.

Depuis les enquêtes préliminaires jusqu’au procès, l’homme a toujours plaidé non coupable. Toutefois, les témoignages rapportent que la victime se serait également disputé avec un autre individu qui aussi avait proféré des menaces de mort et avait d’ailleurs pris la clé des champs dès l’annonce de son décès.

Pour la justice, une chemise tâchée de sang aurait été retrouvée au domicile de nommé Assigbé Dodji. Ce dernier reconnaît la main sur le cœur que la chemise lui appartenait, mais que les tâches évoquée n’étaient guère des tâche de sang, mais plutôt de l’argile puisqu’à la veille des événements, il aurait travaillé de l’argile dans le cadre des travaux de construction.

C’est là que devraient intervenir les laboratoires pour détecter si c’était du sang sur la chemise ou si c’était le sang de la victime. Chose plus curieuse, la chemise s’avère introuvable.

Pourtant, les jurés reconnaissent le prévenu coupable des charges retenues contre lui et l’envoient à 12 ans de réclusion criminelle.

Selon l’avocate de la défense, pendant 10 bonnes années de privations de liberté de son client qu’elle sait innocent, l’accusation n’a pu rassembler les preuves nécessaires à la condamnation. Il y aurait donc injustice.

Selon les propos d’un des gendarmes au micro de Radio Lomé, les forces de sécurité font ce qu’elles peuvent avec les maigres ressources techniques mise à leurs dispositions pour de pareilles investigations.

Et si Assigbe Dodji était vraiment innocent, c’est que la justice aurait non seulement condamné injustement un citoyen qu’elle devait protéger pendant que le vrai criminel serait dans la nature.

Et si la justice togolaise n’a pas les moyens de faire une analyse de sang ou d’ADN, de quelle modernisation de la justice parle-t-on à longueur de journées ?

A.L