Invité par africatopsports à se prononcer sur l’actualité relative aux Eperviers, le longiligne ex-défenseur se confie sans porter de gang, comme toujours. Il a répondu à plusieurs questions; et en bon défenseur, il a taclé les uns et mis la pression sur les autres.
Sans complaisance
L’arrivée de Claude Le Roy, estime-t-il, est une bonne chose pour l’évolution de ses ex-partenaires en sélection. « A Lomé, (lors du match Togo-Tunisie du 29 mars dernier), je ne me rappelle pas avoir vu cinq passes d’affilée, ce qui est indigne d’une équipe nationale de football. La composition de départ était fantaisiste à l’image de Farid Zato mourant physiquement après 20 minutes et de Fo Doh Laba dont on dit beaucoup de biens et que je félicite d’ailleurs ici au vu de ses deux prestations. Ce dernier n’ayant aucune expérience sur le plan international et vu l’importance du match de Lomé, ne devrait pas commencer un match pareil. C’est un joueur plein d’avenir, mais Tom Saintfiet (sélectionneur des Eperviers limogé le 6 avril, NDLR) pour moi l’a brûlé. Je me pose la question de savoir comment et par quelle alchimie Henri Eninful et Prince Ségbéfia ont été sortis du onze de base par rapport au match aller », dit-il.
C’est un euphémisme de dire qu’il n’est pas du tout tendre avec ses ex-partenaires. Depuis la Belgique où il réside, il trouve qu’Emmanuel Adébayor a livré un match « à l’image de ses bouderies » et a invité Mathieu Dossevi à « mettre la même intensité et la même vitesse dans son jeu comme dans la Jupiter Pro League, car à Kégué il n’y a pas de flash ».
Une anomalie constatée dans le nid des Eperviers le fait aussi réagir. La presse en parle chaque fois, mais rien ne change. Il s’agit d’Abraw Camaldine toujours convoqué, mais jamais mis sur le terrain. L’intéressé semble préférer ce statut, sinon il y a longtemps qu’il ne devrait plus répondre favorablement aux convocations. En huit matches sous l’ère Tom Saintfiet, Abraw Camaldine a été toujours appelé sans jouer. Fo Doh-Laba convoqué pour la première fois par le Belge a joué à Monastir, puis titularisé à Lomé. Apparemment Abraw adore la banquette plutôt que la pelouse. L’essentiel, c’est d’avoir la prime de campagne et de victoire ou de match nul, dirait l’autre.
Tom Saintfiet, selon Nibombé Daré, a apporté quelque chose (discipline et rigueur) à la sélection nationale de notre pays « avant de sombrer dans les équations togolaises comme ses prédécesseurs. Il était aussi une raison de la crise dans le nid en attestant l’importance d’un joueur au-dessus des autres ».
Daré dézingue encore Adébayor
Nibombé Daré et Emmanuel Adébayor ne sont pas les meilleurs amis du monde bien qu’ils aient évolué pendant plusieurs années en sélection du Togo. Tout le monde le sait. Le premier titille souvent le second qui est certes talentueux, mais reste un éternel capricieux aux écarts de comportements dégoûtants.
L’attaquant de Crystal Palace, lui lance-t-il, « de par ses comportements, s’est isolé du groupe et perd au fil des regroupements l’estime de ses coéquipiers et les prérogatives qui vont avec l’éternel capitaine qu’il veut demeurer. Après la Coupe du monde 2006, voire notre dernière CAN en 2013, nous n’avons plus tiré le maximum de ce joueur qui, pour tout un peuple, est une icône ».
Le problème de femme qui oppose l’ancien Gunner à son partenaire chez les Eperviers Serge Akakpo est réel, confirme Daré, et de souligner qu’il constitue la partie visible de l’iceberg. Le problème est plus profond et constitue des épines sous le pied de Kossi Akpovy, président du Comité exécutif de la Fédération togolaise de football (FTF), croit-il savoir.
Sur ces propos du capitaine des Eperviers se vantant d’avoir une fortune que ne peut avoir Serge Akakpo, Daré fustige : « C’est anormal et irrespectueux que de tels propos soient tenus par Sheyi devant une autorité et président de la FTF vis-à-vis de son coéquipier Akakpo sans conséquences ».
Comment sortir de la crise ?
Il faut véritablement et toute urgence instituer une charte de bonne conduite dans le nid des Eperviers. Et sanctionner les joueurs indélicats, les déserteurs, les indisciplinés ; écarter éventuellement les démarcheurs qui gravitent autour de la Fédération togolaise de football et du ministère en charge des Sports. « Pour y arriver, il faut toucher les vrais problèmes du doigt et les régler à la source. Le code disciplinaire doit être rédigé avec la dernière rigueur, soumis aux joueurs et respecté littéralement sans hésitation ni murmures. Ceux qui veulent faire de l’équipe nationale leur patrimoine doivent revoir leur ambition à la baisse, se refondre et se mettre à la disposition du collectif. Tout le monde trouvera son compte et en bénéficiera », souhaite-t-il.
Fabrice KA (L’ALTERNATIVE)
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