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De l’indépendance aux masques de la démocratie au Togo

Togo - Politique
Bientôt le Togo fête ses cinquante-six années d’indépendance. Bien entendu, cette souveraineté est acquise de manière franche, sans voile et avec à la clé un hymne, un drapeau, une devise et un territoire. Les dirigeants d’alors se sont battus pour le pays. Tous les Togolais en jouissent encore pleinement aujourd’hui, et en sont fiers.
D’un autre côté, il y a vingt-six ans maintenant, le Togo a engagé son processus de démocratisation qui a très vite été transformé en un bal masqué imposé au peuple dans un rythme orchestré par le régime RPT devenu UNIR. Les dirigeants d’aujourd’hui se battent pour la minorité privilégiée. Tous les Togolais en pâtissent encore grandement aujourd’hui, et en sont malheureux.

Le modèle politique togolais ressemble à la démocratie, porte des attributs de la démocratie mais, je l’affirme, ce n’est pas la démocratie. En effet, certaines élections sont organisées régulièrement, des institutions incarnant la démocratie existent, certaines libertés publiques tenues en laisse agrémentent le paysage politique.Tout cela présente l’essentiel des attributs d’une démocratie. Mais lorsque l’on regarde de près, on constate aisément que la composition et le fonctionnement des institutions sont dimensionnés pour être au service unique de l’exécutif, les privant ainsi de toute la substance démocratique. On voit tout de suite la supercherie qui est servie au peuple togolais.

Les Togolais savent qu’ils ne vivent pas dans un pays démocratique. Ils savent qu’ils n’ont pas la possibilité de choisir par eux-mêmes leurs gouvernants. La diaspora Togolaise sait qu’elle est privée de son droit de vote alors qu’elle représente à elle seule près du tiers de la population togolaise vivant sur le territoire national.

En matière de justice sociale, nos compatriotes savent dans leur écrasante majorité qu’ils n’ont pas les mêmes opportunités que ceux qui gravitent dans les cercles du pouvoir. La seule issue qui leur est laissée pour avoir une chance de se réaliser, c’est d’adhérer au parti au pouvoir. Aucun fonctionnaire n’évolue sérieusement s’il n’émarge au parti UNIR. Aucune entreprise privée ne se développe si son premier dirigeant ne fait allégeance au régime, du moins s’il ne s’éloigne des partis d’opposition. Même dans les entreprises privées, les cadres s’abstiennent d’afficher leur penchant pour l’opposition, afin de préserver leur carrière. Ils ont peur. Aucun cadre dirigeant une entreprise d’Etat ne peut laisser paraitre sa sympathie pour un parti d’opposition. Cette pression sur les entreprises ne favorisera pas le retour tant souhaité par le pouvoir, des Togolais de la diaspora dont le gouvernement veut mobiliser l’investissement.

Les élections au Togo ? Rien qu’une recette de fraudes dont le grand maître porte le masque approprié.

Les Togolais courent après les élections locales depuis 1987. Comment peut-on estimer que nous sommes un pays démocratique lorsque les hautes autorités du pays sont réfractaires à la démocratie à la base ? Tout le peuple togolais est en attente de connaître la feuille de route qui conduira aux élections locales. Le gouvernement s’enferme, refusant d’aborder le sujet avec les Togolais et les partis politiques. Le gouvernement, prendra-t-il le risque d’organiser ces élections locales dans les mêmes conditions que la présidentielle de 2015 ? Quel fichier électoral envisage-t-il utiliser ? Le consensuel ? Quelle CENI pilotera ces élections ? Ferme-t-il les yeux sur les réformes politiques ?
Avec 13% d’extrême pauvreté dans le Grand Lomé, le gouvernement doit être plus attentif à la voix du peuple, et le Premier ministre doit prendre ses responsabilités.

Nathaniel Olympio
Directeur de Cabinet
Parti des Togolais