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Vers le procès le plus médiatisé et politisé de l’histoire !

Togo - Politique
"Oui, nous irons à la cour d’assises, et ce qu’il y a à dire, nous le dirons". Ces paroles sont celles de Me Zeus Ajavon. Des nuits du 09 au 10 janvier et 11 au 12 Janvier 2013 où les économies de nos mères évaluées à coups de milliards de F CFA ont péri sous les flammes dans les grands marchés de Lomé et de Kara, on en est arrivé là. Des crimes économiques reconvertis en ballet des politiques. Mais, quid des victimes, des populations assoiffées de justice ?
La politique, la justice, l’économie et le social sont autant de facteurs qui viennent se jumeler dans l’histoire des incendies des grands marchés de Kara et de Lomé. En deux nuits, l’économie sociale s’effondre dans des incendies d’origine criminelle, confirmé par des experts français et israéliens.

Des inculpations à relents politiques, sévères violations des droits de l’homme, dossier vide et sans preuves

Au lendemain des drames, les responsables politiques de l’opposition sont rapidement cernés et inculpés. Jean-Pierre Fabre et Zeus Ajavon, respectivement président de l’ANC et Coordonnateur du CST seront en tête d’inculpations car cités dans les fameux aveux d’un certain Mohamed Loum qui s’est rétracté quelques jours après, pestant qu’il aurait été "monté" par le chef de l’Etat en personne pour tenir de tels aveux.

Malgré les millions de F cfa du contribuable engrangés pour payer les expertises française et israélienne, aucune autre preuve supplémentaire ne sera communiquée par la justice dans cette affaire, si ce n’est l’éternel récit selon lequel les incendies auraient été préparés au siège de l’ANC en coordination avec les acteurs du CST : une version démentie jusqu’à la dernière rigueur par les accusés qui poussent et établissent un rapport issu de leurs propres enquêtes, rapport qui met en cause des individus proches du régime RPT/UNIR.

Malheureusement, les démentis n’empêcheront pas les incarcérations, avec en toile de fond les tortures et de graves violations des droits de l'Homme sur les militants de l’opposition. C’est le cas d’Etienne Yakanou mort en détention pour cause de privation de soins.

Mieux, Hervé Sénou n’a pu assister aux obsèques de sa chère épouse morte pendant qu’il était en détention. Le hic, c’est qu’il a été disculpé (sans autre forme de procès) la semaine dernière après 3 années de détention abusive. Est-ce toujours facile d’évoquer des chefs d’accusation pour mettre des citoyens derrière les barreaux ? Se demande-t-on.

L’affaire est devenue 100% politique, c’est clair

"Depuis l’inculpation, toutes mes sorties devraient être signalées au juge. Il me fallait constamment des autorisations du juge pour mes voyages y compris les petits déplacements hors de Lomé", raconte Jean Pierre Fabre.

Zeus Ajavon viendra confirmer l’information en ajoutant qu’il fallait, pour ses voyages d’avocat jusqu’à cinq lettres de demande d’autorisation par semaine ; en l’occurrence lorsqu’il fallait d’un point, rallier un autre avant de regagner le pays.

On sait qu’en janvier 2013, deux enjeux électoraux profilaient à l’horizon : les législatives et surtout la présidentielle redoutée d’avril 2015. Et si tout était fait pour contrôler les actions devenues très virulentes de ces figures politiques ? Jean-Pierre Fabre et Zeus Ajavon en sont convaincus.

Ils affirment faire l’objet d’une chasse à l’homme et récusent. "Il y a lieu de dénoncer toutes manœuvres en cours depuis le début de cette affaire, tendant à désigner un bouc émissaire pour assouvir la volonté de décapiter l’ANC et de la réduire au silence face à l’incurie du gouvernement", écrit Jean-Pierre Fabre.

Et Zeus Ajavon de révéler qu’il serait victime des répressions pour avoir contribué à la libération de trois innocents inculpés dans l’affaire de braquage de l’aéroport International de Lomé ; et d’ajouter : "j’irai à la Cour d’assise et je parlerai devant le monde entier (…). Je vous assure que le jour du procès sur les incendies, il y aura des journalistes internationaux", a relevé Zeus Ajavon.

Un avocat, doyen devant la cour ainsi que le chef de file de l’opposition, ça suscite beaucoup d’intérêts. Mais c’est surtout tout le peuple togolais meurtri qui fera le déplacement. On parle d’Août prochain, reste la confirmation.

Le dossier est purement politisé, et les frustrations sont grandes devant la peur de ne jamais connaître la vérité.

A.L