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Une opposition qui attend le fauteuil sur un plateau d’or ?

Togo - Politique
Au lendemain des tueries de 2005, l'on s’était empressé de signer un accord sur le dos des cadavres. Le Fils d’Eyadema, dos au mur, obtempéra avec des promesses dont il était conscient de ne jamais pouvoir honorer. Aujourd’hui, rassuré que feu son père Eyadema a déjà fait le boulot à sa place (modification de la constitution en 2002), Faure Gnassingbé tourne l’opposition en bourrique, et celle-ci, apparemment dépourvue de tout moyen de recours, semble encore espérer que le peuple verse du sang pour libérer le fauteuil présidentiel.
En effet, l’APG aussi légitime que le veuille l’opposition paraît le plus bancale de tous les accords du siècle car, ne prévoyant aucun délai de rigueur dans son application, ni de mesures coercitives en cas de non-respect. Et pourtant, les signataires de cet accord savaient bien que dès qu’ils quitteront la table des négociations, l’armée se rangerait de côté du Prince et que plus rien ne leur reviendrait comme flèche dans leur carquois.

Le peuple, lui, avait déjà versé son sang. Aujourd’hui, nombreux sont ces militants qui ont gardé des cicatrices des tortures de 2005, … combien n’étaient-ils pas prêts à s’emballer dans le soleil torride, les rues boueuses pour réclamer un Etat de droit dans les méandres des forces loyalistes armées jusqu’aux dents contre leur peuple ?

C’est quand même étonnant quand on entend encore certains opposants gémir que le peuple doit terminer le travail. Le peuple s’est levé à maintes reprises et a mis son gourou à terre. Mais quand il s’agissait de l’achever et porter la couronne de la liberté devant le laborieux peuple, il n’y avait que des indécis, inhérents à des clashs, fervents adeptes du beurre et de l’argent du beurre.

N’est-il pas temps que notre opposition cesse de faire l’idéale politique pour embraser la real politique ? Qu’on cesse de croire qu’un jour, au nom de tel ou tel autre accord, la communauté internationale viendra retirer le pouvoir et le leur confier, ou que le peuple fera le labour à sa place ?

Faure Gnassingbé est de plus en plus clair que non seulement il n’a aucune considération pour ses concitoyens, mais en aucune manière il ne sera un homme de parole. Et d’ailleurs, qui a dit qu’il y avait des paroles à respecter en politique ? Il n’y a que des coups bas où tout le monde essaie de berner le peuple que tous les efforts concourent à son bonheur.

En 50 ans, l’opposition n’a-t-elle donc pas retenu que la chance n’a qu’un seul cheveu et qu’en politique chaque opportunité est ultime ? Qu’on ne peut pas gagner à tous les coups et que des concessions sont nécessaires ?

Qu’on ne se trompe pas, chacun doit revoir sa définition du mot « traître » ou même celui « d’invité à la mangeoire ». Car, personne ne voit Nelson Mandela aujourd’hui comme un traître ; sinon, comment appeler ceux qui se sont bornés à signer un accord, sans pouvoir déterminer un délai pour son application.

A.L