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Alédjo-Défalé : Une route sur « contrat clef en mains avec la Chine » !

Togo - Politique
Les dessous de la prétendue politique chinoise d'accompagnement au développement du Togo ne sont pas moins des scandaleux. Tant que c’est la Chine qui finance, elle se réserve le droit absolu sur l’exécution des travaux et le contrôle technique, a expliqué Ninsao Gnofam dans son argumentaire à l’Assemblée nationale hier. Surtout quand il s'agit de projets pré-financés sur "contrats clefs en mains".
Pour les élus du peuple ce jeudi 16 mai, il s’agissait de comprendre les différentes contorsions liées au retard accusé dans les réceptions provisoire et définitive de la route de contournement Alédjo-Défalé dont les travaux ont été lancés en 2010.

Ouverte puis refermée à la circulation à maintes reprises, il a aujourd’hui été clairement établi que l’entreprise devra reprendre les travaux d’exécution de cette route.

Pour ce qui est de la nature du financement et de l’attribution du marché, le ministre des Infrastructures et des Transports répond que c’est un projet préfinancé par la Exim Bank de la République populaire de Chine sur un contrat de type "clef en mains" avec le gouvernement chinois.

"Clefs en mains", à en croire au ministre Gnofam, c’est que le gouvernement chinois sur cette base, se réserve le droit de recruter sa propre entreprise, ainsi que le cabinet de contrôle des travaux. Le gouvernement devrait "attendre de réceptionner tout simplement l’ouvrage après, sous réserve d’une garantie d’un an".

C’est donc suite à un appel d’offres lancé en Chine que le gouvernement a retenu la Société Nationale Chinoise des Travaux de Ponts et Chaussées (SNCTPC) pour le travail.

"Néanmoins, nous nous sommes débattus, et nous avons réussi à engager un cabinet de contrôle qui a suivi de près l’exécution des travaux sous le financement de la BOAD", a-t-il souligné tout en poursuivant que le bureau CIRA S.A engagé par le maître d’ouvrage (ministère des infrastructures et des transport) bien évidemment sur appel d’offres, a régulièrement signalé les insuffisances constatées sur le chantier.

Le gouvernement a également pour sa part attiré l’attention de l’entreprise chinoise (SNCTPC) sur ces irrégularités. De temps en temps, des corrections ont été faites jusqu’à ce qu’au demeurant, on conclut que les travaux devraient être repris "aux frais de l’entreprise".

Comment est-ce que pour un prêt que le contribuable devra rembourser avec intérêts, c’est le gouvernement chinois qui prend la part du lion dans l’exécution des travaux, à tel enseigne qu’il faut chercher des fonds ailleurs pour engager un autre cabinet indépendant de contrôle ?

Ninsao Gnofam répond que c’est l’exigence chez la plupart des investisseurs "eux aussi, ils veulent donner de l’emploi à leurs citoyens". Partout en Inde, au Japon comme en Chine, c’est la procédure pour ce qui concerne des projets préfinancés sur "des contrats clefs en mains".

Une explication qui fit terreur chez les députés préoccupés par le sort qui sera réservé à leur nouveau siège dont la construction revient aussi de droit à une entreprise chinoise.

A.L