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Bilan positif de la campagne de financement agricole 2015 par la CNCAS (Responsable)

Sénégal - Economie et Finances
Dans cet entretien avec APA M. Malick Ndiaye Directeur Général de la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS) fait le bilan de la campagne de financement du secteur agricole en 2015. Il évoque aussi l’impact de la convention de financement de 10 milliards FCFA que la CNCAS a conclu avec de l’Agence française de développement (AFD)

M. le Directeur Général, quel bilan pouvez-vous dresser de la CNCAS en matière de financement du secteur agricole pour l’année 2015 au Sénégal?
Nous tirons un bilan positif de la campagne de financement de façon globale. Quand je parle de financement, je parle du financement de l’ensemble des interventions de la banque du secteur primaire. Les premières interventions sont celles à l’accompagnement des producteurs qui on besoin d’intrants de semences, de matériels agricoles, bref de tous les facteurs de production pour investir dans l’agriculture et les programmes agricoles. Il y a le riz qui occupe une place prépondérante dans la vallée du fleuve Sénégal compte tenu non seulement du potentiel de cette zone, mais aussi du programme d’autosuffisance en riz. En 2015, nous avons pour la première fois, pour la campagne de contre-saison chaude, mobilisé plus de 6 milliards FCFA de financement alors qu’en année normale, nous n’étions même pas à la moitié. Cela veut dire qu’il y a un effort important lié au fait que les agriculteurs ont voulu faire une grande campagne. Nous avons encadré précocement cette campagne. Dès le mois de novembre, nous avons pu ouvrir les comités de crédit et permettre à ce que 40.000 à 45.000 ha puissent être emblavées. D’ici quelques semaines, on pourra mesurer l’effort de production fait grâce aux interventions de la banque.
A coté du riz, il y a les autres spéculations qui profitent de ce crédit. C’est notamment l’arachide qui a connu une production record qui est passée de 600.000 tonnes à plus d’un millions de tonnes en 2015. La plupart des facteurs de production ont été financés par la CNCAS. Il en est de même pour les autres spéculations : les maïs, le sorgho, le sésame etc. Toutes ces productions sont accompagnées par la CNCAS dans les différentes régions du Sénégal à travers un réseau d’agences.
A coté de l’ accompagnement sur la parcelle, il y a l’accompagnement sur les intrants. Là aussi il y a une intervention forte de la banque. En 2015, nous avons pu mobiliser pas moins de 18 milliards FCFA pour aider les opérateurs-engrais à acheter de l’engrais soit aux Industries chimiques du Sénégal (ICS), soit hors du pays, pour que cet engrais soit mis à la disposition des agriculteurs sur la base de commandes fermes exprimées par le Ministère de l’agriculture et de l’équipement rural. Il en est de même des semences d’arachide. C’est la CNCAS qui préfinance les opérateurs stockeurs, collecteurs de semences d’arachide certifiées ou écrémées et qui gardent ces semences jusqu’au moment de la cession. Ils cèdent les semences sur la base de commandes formulées par le ministère de l’agriculture et de l’équipement rural.
Au plan de la commercialisation, nous avons aussi des interventions fortes sur la collecte de l’arachide lorsque le dispositif est bien opérationnel. Et sur le riz, pour la première fois nous avons démarré l’accompagnement de la commercialisation du paddy avec un fonds de commercialisation de 5 milliards FCFA. Nous avons utilisé à peu près les 3 milliards FCFA pour accompagner les opérateurs industriels qui achètent le riz et le mettent sur le marché. Sur l’arachide, on n’a pas pu faire beaucoup de choses en 2015 compte tenu du fait que les industriels n’avaient pas collecté plus de 30.000 tonnes. Vous comprendriez que l’arachide a un déficit structuré en financement. Les meilleures années, la CNCAS a été toujours devant en tant que chef de file pour accompagner la SUNEOR pour lever les fonds dont elle a besoin pour ses huileries. Donc nous avons de bonnes perspectives. Tout dépend, bien sûr, des niveaux de production, de commercialisation et des acteurs clés notamment des agro-industries qui doivent formuler des requêtes conséquentes et le crédit en conséquence. De ce point de vue, on a noté des évolutions majeures et nous restons aussi dans la même direction pour, chaque fois que nécessaire, mobiliser les ressources en vue de permettre une bonne commercialisation des productions sans laquelle on ne pourra pas rembourser le crédit.
Quel sera l’impact de la convention de financement de 10 milliards FCFA que la CNCAS a conclu avec de l’Agence française de développement ?
Avant d’arriver à la convention, Il faut noter qu’l’un des points sur lesquels nous avons beaucoup travaillé avec l’AFD est de répondre à l’utilisation des 10 milliards FCFA, les secteurs ciblés, la durée du prêt etc. Le différé du prêt est de cinq ans et le remboursement interviendra dans 10 ans. Donc, il faut absolument consommer les ressources avant les cinq ans. Nous avons, sur la base de notre requête, identifier des points de consommation de crédit. C’est essentiellement les aménagements hydro-agricoles sur la vallée du fleuve Sénégal, les équipements lourds (parce que les équipements légers étaient pris en charge ailleurs avec d’autres dispositifs). Quand je parle d’équipements lourds, je pense aux moissonneuses batteuses, aux tracteurs de grande puissance qui coûtent très cher et aux équipements d’irrigation. Ici, pour la première fois, nous allons aider les agriculteurs à renouveler les électro-pompes qui sont dans les stations de pompage qui coûtent plus de 50 millions FCFA par unité. Vous comprendriez que les agriculteurs ne peuvent pas eux mêmes renouveler ces équipements.
Les capacités de stockage constituent une contrainte. La logistique de façon globale dans la chaine de valeur riz, constitue une préoccupation parce que quand vous faites une grande production et que vous n’avez pas où la stocker ou la transformer, vous avez des problèmes.
Pouvez revenir sur les cibles du financement de l’AFD ?
La CNCAS, qui a 30 ans d’expérience, connait bien aujourd’hui ses clients. Ceux qui sont en exploitation familiale, grand producteurs ou producteurs indépendants, nous les connaissons bien et voudrions que 80% des ressources soient destinées aux exploitations familiales. Ensuite, les femmes seront prioriser, accompagner afin qu’elles puissent accéder aux ressources dans des conditions meilleures qu’on ne le faisait déjà puisque nous voulons aider les leaders féminins qui sont dans la production, la transformation de riz et aussi dans le processus du consommer local. En allégeant les conditions d’apport personnel pour les femmes on va créer les conditions de leur permettre d’accéder à des ressources moins chères et d’améliorer leur compte d’exploitation.