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Crise au CAR : Me Agboyibo a tenu un conseil national au lieu d'un congrès

Togo - Politique
Le mercredi dernier, dans un précédent article, nous révélions que Me Agboyibo préparait en catimini un congrès pour parachever son coup d’Etat contre Me Apévon. Nous écrivions que la rencontre allait se tenir samedi.
Les nombreuses réactions de désapprobation des internautes et au sein de l’opinion nationale contre cette attitude de Me Agboyibo, président d’honneur du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), l’ont contraintes à retarder le dernier acte du coup qu’il a préparé minutieusement pour faire destituer Me Paul Dodji Apévon, président national du parti, élu au congrès d’octobre 2008 pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois.

La rencontre s’est vraiment tenue samedi 18 juin 2016 à l’hôtel la MUGET dans le quartier Djidjolé sous une forme pas très claire. Agboyibo et son camp n’ont pas eu le courage de l’appeler congrès, alors qu’elle en avait pourtant l’allure. En effet, chaque fédération était censée être représentée à la rencontre par trois délégués. D’après les confidences d’un président fédéral, avec qui nous avons échangé, d’habitude, lorsque les militants sont convoqués selon un tel format, il s’agit soit d’un conseil national ou d’un congrès.

La veille de cette rencontre, plusieurs sources ont informé notre rédaction que le président national, Me Paul Dodji Apévon, y sera destitué. Mais comme l’écrivons tantôt, notre précédent article et les critiques acerbes qu’il a suscitées ont contraint le ‘’Maradona de la politique togolaise’’ (nous parlons bien sûr de Me Agboyibo) à retarder son coup.

Il a remis à plus tard son désir de renverser Me Apévon, mais il ne l’a pas abandonné. En effet, lui et les partisans de son retour à la tête du CAR qui sont les têtes pensantes de cette rencontre dont ils ont simplement confiée l’organisation à des faire-valoir, ont donné un mois au président Apévon pour organiser le congrès, faute de quoi, il sera chassé de son poste de président national élu, comme un mal propre.

En tout cas, c’est ce que dit la résolution prise au cours de la rencontre qui s’est d’ailleurs tenue pendant que Me Apévon se trouve hors du pays pour une mission parlementaire à Genève. Selon nos investigations, le président national n’a même pas été informé officiellement de cette rencontre qui prétend pourtant se pencher sur la crise que le parti connaît.

Après cette rencontre, nous avons cherché à savoir le point de vue des légalistes, ceux qui au CAR, s’opposent héroïquement au coup d’Etat du président d’honneur contre Me Apévon. Nous avons réussi à faire parler le commissaire à la communication et à la mobilisation du parti ; il s’agit de monsieur Binafame Kohan Kidékiyime.

Nous lui avons posé la question de savoir ce qu’il pense de l’ultimatum qui est adressé au président Apévon par les participants à la rencontre de la MUGET. Voici sa réponse : « Nous avons appris que suite à la réunion que Me Agboyibo a fait organiser par les tenants de son retour à la tête du CAR, réunion à laquelle ont pris part des délégués des fédérations du parti, un ultimatum d’un mois a été donné au président Apévon pour organiser le congrès. Nous constatons tout simplement que par cette manœuvre, Agboyibo et ses partisans sont pris en flagrant délit de mensonge. Nous disons bien flagrant délit de mensonge, parce que ce n’est pas le président Apévon qui a empêché jusqu’ici la tenue du congrès. C’est bien Me Agboyibo dans un message adressé le 26 février aux militants, il leur a demandé d’empêcher la tenue du congrès en ces termes : ‘’… On ne voit pas comment dans un tel climat, le congrès peut se tenir et parvenir à mettre en place des organes où les différentes couches de militants se retrouvent pour travailler ensemble en vue de la victoire du parti aux prochaines élections. C’est pourquoi, en ma qualité de Président fondateur du parti, je convie les uns et les autres à œuvrer en sorte que le prochain congrès ne s’ouvre qu’après règlement de la crise que le CAR traverse par une structure à créer à cet effet’’. Je fais juste ce rappel, pour permettre à tous les Togolais qui fréquentent votre prestigieux site de savoir que Me Agboyibo et ses partisans n’ont pas le courage d’assumer leurs actes. Ils veulent, à travers la manipulation, faire porter la responsabilité de la non -tenue du congrès par le président national ; c’est honteux.

Ceci étant, il faut que vous sachiez que l’instance qui s’est réunie hier n’existe pas dans nos statuts, donc, elle est illégale. Par conséquent, le président national ne peut pas être concerné par des décisions prises par une instance, illégale ; donner une suite favorable à l’appel lancé par les personnes qui se sont réunies à l’hôtel la MUGET, furent-elles des militants du parti, c’est cautionner non seulement le coup de force de Me Agboyibo, mais aussi et surtout la violation de nos statuts.

Que personne n’attende cela du président national qui est censé être le garant du respect scrupuleux des statuts que le parti s’est librement donné. En effet, les statuts du CAR, en leur article 48 disposent clairement que ‘’Le président national préside les organes nationaux du parti à savoir : le congrès, le conseil national, le comité directeur, le bureau national, la conférence des présidents fédéraux.

Il établit l’ordre du jour de ces différents organes à l’exception de celui des réunions du congrès et du conseil national’’. Or, la rencontre d’hier a été présidée par le président fédéral de Wawa, monsieur ETADJI Yawo, l’un des plus fervents défenseurs du retour de Me Agboyibo à la tête du CAR.

On voit clairement qu’il s’agit ni plus ni moins d’un acte de parachèvement du coup de force entamé depuis des mois par Me Agboyibo et ses suppôts contre le CAR et son président national. Nous ne l’accepterons jamais. C’est Me Agboyibo qui a organisé ses partisans pour perpétrer la violence lors des réunions du parti, y compris celles du comité directeur, obligeant ainsi le président national, par souci d’éviter les affrontements entre militants, de suspendre temporairement ces dernières.

C’est donc malhonnête que de chercher à faire croire que c’est le président national qui a refusé d’organiser le congrès. Et d’ailleurs, c’est le comité directeur qui prend la décision et non le président seul.

Pour donner un peu de crédibilité à leur forfaiture et tromper les populations, Agboyibo et ses soutiens annoncent, tambour battant, que trente-trois (33) fédérations sur les trente-six (36) que compte le CAR ont pris part à cette rencontre. Cela ne veut rien dire pour toute personne honnête, parce que tout le monde sait que le parti est divisé du sommet à la base ; et donc que Me Agboyibo, même minoritaire, a des partisans dans toutes les fédérations qu’il peut réunir pour des besoins de la communication.

Donc les conclusions d’une rencontre des amis de Me Agboyibo de toutes les fédérations ne peuvent pas avoir force de loi sur le parti et son président national. Où avez-vous vu une situation pareille ? Et nous savons par quels artifices cette rencontre a eu lieu.

Pire, à part les cerveaux de cette rencontre, tous les autres participants ne connaissaient même pas l’ordre du jour avant le début. C’est dire qu’aucun responsable fédéral n’a pris l’avis des militants sur ce qui a été discuté avant de signer la déclaration donnant ultimatum au président national. Or, nos statuts font obligation aux fédérations de tenir d’abord des assemblées fédérales pour recueillir l’avis des militants. Aucune fédération ne l’a fait. Tout s’est fait dans l’illégalité totale.

Si les circonstances permettent de tenir le congrès, le comité directeur prendra la décision et le président national signera la convocation. Mais croyez-moi, ce ne sera pas sur les injonctions des gens qui, en refusant de respecter les statuts du parti, ont montré qu’ils sont des anti-démocrates achevés ».

Comme on le voit, le bras fer entre les deux camps au CAR se poursuit. Il n’est pas exclu que dans les jours à venir, les légalistes, ceux qui soutiennent le président national, apportent la réplique au camp Agboyibo.

Il apparaît clairement, au vu de ces explications que Me Agboyibo et ses soutiens violent allègrement les statuts du CAR depuis le déclenchement de cette crise. Il s’est même prévalu du titre de président fondateur qui n’est prévu nulle part dans les statuts. Tout ceci montre très bien que Me Agboyibo ne considère pas le CAR comme un parti politique, mais comme une secte dont il est le gourou, comme l’a écrit l’hebdomadaire ‘’Le combat du peuple’’ dans l’une de ses parutions.

Dans ces circonstances, l’on se demande pourquoi, Me Apévon et les nombreux cadres et militants du CAR qui le soutiennent ne quittent pas cette secte pour faire autre chose qui peut rendre service au peuple. Il est important de rappeler que cinq vices présidents du parti sur les six que compte le CAR sont opposés au retour du bélier noir qui, de toute évidence, n’est pas dans le cœur des Togolais. Tous les cinq vices présidents ont boudé la rencontre d’hier.

LAT