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Quand les députés se font faciles à duper

Togo - Politique
Le contrôle de l’action gouvernementale est l’une des prérogatives de l’hémicycle. C’est donc à cœur joie que les citoyens apprennent les différentes interpellations des commissaires du gouvernement par les élus du peuple.
Yark Damhane de la sécurité et de la protection civile, André Johnson de l’Environnement en 2015, Ninsao Gnofam des infrastructures et même Moustafa Mijiyawa sont passés tout récemment devant les députés.

Entre autres partisans de l’échappatoire, Cina Lawson de l’économie numérique et Adji Othèt de l’Economie et des Finances. Les deux ministres ont comme alibi, leurs occupations aux côtés du chef de l’Etat en déplacement en Chine et en Allemagne au moment même où ils avaient prévu répondre aux interpellations. Là n’est pas encore la fin du monde.

Devant la tribune de l’hémicycle jeudi dernier, Ninsao Gnofam a, de fil à aiguille, décrit comme un ange les différentes précautions administratives liées à la gestion des marchés des travaux publics (contrats sur appels d’offres, les conventions de financements, types de financements des projets …)

Le hic, c’est que les députés dont les critiques ont fait tempête dans les médias sont restés cloîtrés, se contentant de quelques interrogations supplémentaires à l’affût d’aveux d’insatisfaction.

Aucune requête de documents justificatifs, aucune exigence de contre-expertise ! Ils se contentèrent d’un interrogatoire où il faut être juste beau parleur, et trouver chaque argument à la place qui convient. Ça, nos ministres savent bien le faire et c’est d’ailleurs ce qui leur donnait droit au poste.

C’est ainsi que le Colonel Yark Damehane nargua les Togolais en 2015 avec une histoire de balles qu’on tire en l’air qui retombent à l’abdomen des citoyens.

Quand aucun justificatif n’est requis, tout le monde peut débarquer au parlement avec sa rhétorique, et emballer les députés.

Si les interpellations à l’Assemblée nationale commencent à rentrer dans les habitudes au Togo, il serait judicieux de relever le niveau de cette pratique.

Autant laisser l’exécutif dans sa logique que de leur donner le podium de l’hémicycle pour flatter encore le peuple, comme sur une aire de campagne électorale, avec des affirmations gratuites.

A.L