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Gangstérisme fiscal au marché de Vogan/Gabriel Sassouvi Dosseh-Anyron sollicite le préfet pour mettre fin à l’hémorragie : « Avec cette taxe, le marché Gbéké se meurt »

Togo - Societe
Depuis quelques temps, les usagers du marché « Gbéké » de Vogan et le président de la Délégation Spéciale de la Commune de Vogan ne parlent plus le même langage. En effet, pour des raisons qui lui seraient propres, ce dernier se met à soumettre sur chaque produit acheté dans ce marché, une imposition variable qui ne répondrait à aucun principe de fiscalité en vigueur au Togo. Ce «gangstérisme fiscal» qui se déroule chaque vendredi au nez et à la barbe du préfet de Vo, commence à faire déserter les usagers au profit des marchés périphériques. D’où des grincements de dents et des spéculations plus ou moins élogieuses à l’encontre du représentant du pouvoir central et des autorités municipales.
Au marché «Gbéké » de Vogan, qui constitue avec celui de Kétao, les deux plus grands marchés du Togo, plus rien ne va. Ce haut-lieu d’échanges commerciaux entre producteurs, commerçants locaux et ceux des pays voisins, réputé pour ses produits vivriers de qualité à des prix sacrifiés, de jour en jour, pers de sa superbe, de son animation et de son ambiance légendaire. Raison principale : l’institution par la commune de Vogan d’une taxe dénommée « taxe de sortie de marchandises » appliquée aux clients qui ne finit pas de susciter la colère. « Depuis la création de cette taxe par le maire Atchon, le marché est déserté par les clients qui achètent en quantités impressionnantes, nos marchandises. Estimant la mesure trop exagérative, ces derniers se ruent vers les marchés d’Anfoin, de Togoville, de Badougbé, de Tsihonou etc. Ici dans le marché Gbéké, c’est la galère ; ce n’est plus comme avant » nous a déclaré l’air mécontent une grossiste de farine qui renchérit « Le drame pour nous, c’est que les vendeurs de ticket ordinaire eux ne prennent pas en compte la nouvelle situation, ils continuent de nous harceler ».

« Gbéké est devenu de l’enfer pour nous depuis l’introduction de ce ticket. En plus des tickets d’entrée que nous payons, nous devons aussi supporter un autre ticket dit ticket de sortie. Comment pouvez-vous demander à un client qui vient acheter pour vendre de payer encore un ticket sur sa marchandise ? C’est de l’aberration! Et c’est ici à Vogan qu’on voit ça. Les gens ne viennent plus dans notre marché surtout nos clients qui viennent du Bénin et les Ibos du Nigeria qui achètent nos moutons. Tenez, si vous achetez 3 ou 4 béliers ou moutons, vous payez 1000F ou 2000F par animal selon sa grosseur. Si vous achetez 10 ou 15, alors vous payez 15000F ou 20000F. Pour les petits, vous payez 300F par animal» s’indigne une dame.

A Vogan, dans tous les ménages, dans les petits marchés qui s’animent au quotidien, sur les chantiers divers, les méfaits de cette taxe agitent les conversations et parfois même, cristallisent les débats et font craindre une grogne et pourquoi pas des troubles aux conséquences incalculables à Vogan. Nous avons tenté en vain de rencontrer à l’Hôtel de Ville de Vogan le maire Atchon Kodjo contre qui les usagers du marché et les habitants de la commune de Vogan ne manquent pas de mots assez durs pour avoir institué cette fameuse taxe.

Au regard des problèmes subséquents que pose l’institution de cette taxe à savoir la dégradation drastique du tissu économique et social de la préfecture de Vo en général et de la commune de Vogan en particulier, la suppression pure et simple de cette fameuse taxe s’impose en vue de redorer le blason à ce haut-lieu d’échanges commerciaux qu’est le marché « Gbéké » de Vogan. Pour ce faire, l’implication des députés de la préfecture de Vo s’avère indispensable.

Déjà, le président du parti politique Le NID à qui la situation n’échappe pas, a entreprend des démarches en vue de la normalisation de la situation au marché de Vogan. D’après nos informations, Gabriel Sassouvi Dosseh-Anyron puisque c’est de lui qu’il s’agit, a écrit au préfet de Vo M. Lèguèdè Kokou en vue de l’application de l’article 136 de la loi n°2007-011 du 13 mars 2007 sur la décentralisation et liberté locale. Contacté, l’intéressé confirme et nous déclare : « Nous demandons la suppression de cette taxe préjudiciable au marché. Avec cette taxe, Gbéké se meurt ».

Pour l’heure, tous les regards sont tournés vers le préfet de Vo ainsi sollicité par le leader du parti politique Le NID pour arrêter ce gangstérisme fiscal au marché de Vogan alors qu’il en est encore temps.

Nicolas Ekué (LE BÂTISSEUR n° 171 du mercredi 22 juin 2016 )