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La répression post-présidentielle émeut les journaux camerounais

Cameroun - Societe
Le sort de militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), interpellés voici trois jours par la police alors qu’ils protestaient contre le «hold-up électoral» de la présidentielle du 7 octobre dernier, émeut les journaux du pays parus mardi.
Ils sont 15, explique Le Messager, les militants de cette formation, interpellés dimanche sur le parvis de la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé, la capitale du pays alors qu’ils brandissaient des bouts de papier dénonçant la victoire du chef de l’État sortant, Paul Biya.

Emmenés à la police judiciaire, ces femmes et ces hommes restent incarcérés alors qu’aucun chef d’accusation ne leur a été signifié, et ce, constate le même quotidien à capitaux privés, au moment où la capitale vit un étrange phénomène d’ultra-militarisation par le pouvoir.

Le Jour, de son côté, a compté jusqu’à 18 protestataires interpellés au même endroit et dont certains, selon les avocats du MRC, sont détenus au secret au mépris des lois en vigueur.

Les acteurs des soulèvements post-électoraux subiront toute la rigueur des lois, prévient, dans l’hebdomadaire La Veuve, le ministre en charge de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji, «plus que jamais déterminé à asseoir l’autorité de l’État».

À travers cette mise en garde, précise L’Équation, le membre du gouvernement vise directement le leader du MRC, Maurice Kamto, arrivé second à la présidentielle avec 14,23% des suffrages valablement exprimés et qui se présente comme le véritable vainqueur du scrutin.

«Avoir été candidat à l'élection présidentielle ne vous dispense pas d'être arrêté en cas de trouble à l’ordre public», précise le MINAT dans NewsWatch.

Mais jusqu’où peut aller Atanga Nji par rapport aux actes de défiance de M. Kamto contre Paul Biya? s’interroge pour sa part The Guardian Post au sujet de la bataille à distance entre l’insoumis, ses troupes et le président réélu (71,28%).

«Manifestations illégales du MRC : jusqu’où ne pas aller ?» s’insurge le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune : «Après la profanation de la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé et la marche illégale organisée à Douala (la métropole économique, la veille), la classe politique et les citoyens condamnent cette autre provocation» de la formation d’opposition, accusée de chercher «visiblement à créer un incident».

Reste que le gouvernement, note Le Quotidien de l’Économie, soucieux de donner des gages de démocratie à l’opinion, reste englué dans une détérioration accélérée de la gouvernance au regard de l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG) pour l’année 2018.

«Même si le pays passe de la 37ème place sur la période 2008-2017 à la 36ème position, son rang, sur 54 États, n’enlève rien sur les réformes à enclencher.»