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METTRE FIN À LA SYNARCHIE AU TOGO : Société civile et Diaspora sont capables d’organiser la transition

Togo - Opinions
ANALYSE CONJOINTE DU RESEAU DE LA COORDINATION DE LA DIASPORA TOGOLAISE INDEPENDANTE (RCDTI) ET DU COLLECTIF POUR LA VÉRITÉ DES URNES TOGO – DIASPORA
15 novembre 2018

Contact : [email protected] qui transmettra

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Entre service minimum des représentations diplomatiques au Togo dites le « G5 », la Coalition des 14 partis politiques du Togo, après avoir accepté le principe des élections 1, fait du rétropédalage à 360 degrés. Elle demande, le « boycott conditionné » qui commence par une refonte des actes de la CENI et la composition de la Cour Constitutionnelle, un nouveau recensement 2 des populations, des réformes avant les élections et avec Faure Gnassingbé, des élections locales et législatives 3 vraisemblablement pas le 20 décembre 2018, date imposée unilatéralement par le couple CEDEAO et le pouvoir exécutif togolais.

Dans le même temps la CEDEAO mesure son impuissance institutionnalisée à faire respecter sa règle commune du deux mandats présidentiels maximum, inscrite dans la Constitution originelle de 1992. Après quelques mois de tergiversations et d’expectative, le Peuple togolais semble émerger de sa grande candeur pour se rendre compte finalement que sa demande de changement de système politique au Togo n’est même pas en voie de réalisation. Au contraire, toute l’intelligence déployée à ce jour se résume à aller à des élections imposées et vraisemblablement ne répondant pas aux critères de transparence qui seuls permettent l’expression de la vérité des urnes et des comptes. Donc sans transition démocratique avec des acteurs indépendants, les élections et les réformes ne pourront être qu’un « remake » du passé ou seront bâclées. Le Peuple togolais doit en prendre conscience et trancher.

1. LE DILATOIRE POUR IMPOSER UNE CONSTITUTION SANS « EN AUCUN CAS »
Comme à son habitude, le pouvoir civilo-militaire de Faure Gnassingbé a choisi la stratégie des manœuvres dilatoires en utilisant : les prisonniers politiques comme otages, la Commission électorale Nationale indépendante comme champ de bataille pour gagner du temps, la Cour constitutionnelle révisée pour s’assurer une victoire par K.O. sur la C14.

Bref, la volonté du Peuple togolais – mal représenté – n’a pas été prise en compte par ceux qui ont été invités à la table du « dialogue ». Au cours des discussions assortie d’un manque de transparence manifeste, la partie censée représenter le Peuple togolais a dû avaler l’inacceptable, à savoir passer par la CEDEAO pour faire adopter une feuille de route sans chronogramme et adopter aux forceps le principe d’élections bâclées et en urgence. Entretemps, la société belge ZETES, unilatéralement choisie par le Gouvernement été sans appel d’offres, a mis en place un système de vote électronique fallacieux – déjà éprouvé dans d’autres pays d’Afrique -, où la règle est claire : « qui perd, gagne » ! C’est cela que proposent ensemble et en synarchie, Faure Gnassingbé et son système militaro-civil, la CEDEAO, « le G5 constitué de quatre chancelleries occidentales et les Nations Unies en poste au Togo, et par mimétisme l’Union africaine et les pays occidentaux parties prenantes de la crise togolaise.

Au plan opérationnel, il s’agit de retrouver un rapport de force intelligent qui devrait conduire au triptyque : démission de Faure Gnassingbé pour non-respect de la Constitution du Peuple, transition sans Faure Gnassingbé et réformes constitutionnelles, institutionnelles, électorales, etc., préalables indispensables à toute élection fondée sur la vérité des urnes.

Alors, grâce à une société civile agissante au Togo comme dans la Diaspora, une partie du Peuple togolais a choisi de prendre ses responsabilités et s’est fixée l’objectif de ne plus se laisser « rouler dans la farine de manioc » par ceux qui devraient les représenter. La raison est simple. L’inefficacité des stratégies et les nouvelles perspectives d’humiliation que le parti présidentiel au pouvoir va lui infliger grâce aux forces armées togolaises (FAT) non républicaines, violentes agissant parfois en catimini et hors-la-loi, semblent enfin sortir de la torpeur ce peuple togolais. Celui-ci a parfois le sang éruptif et produit des manifestations au Togo et dans la Diaspora de type volcanique. L’absence d’efficacité récurrente de la C14 et qui fait office de représentation politique pour le moment pourrait réactiver une forme alternative de représentativité du Peuple.

La situation actuelle est confuse. Les résultats obtenus sont maigres et sous-tendent un échec pour le Peuple à savoir pour l’essentiel :

une Commission électorale dirigée par un étranger,
une Cour constitutionnelle décriée dont le remaniement dépend totalement de Faure Gnassingbé et ses affidés,
une Constitution toilettée par la CEDEAO pour remettre les éléments de la Constitution originelle de 1992 en omettant sciemment la partie la plus importante : « EN AUCUN CAS, le Président ne peut se représenter après deux mandats », ceci avec un effet démarrant en 2015, date à laquelle Faure Gnassingbé est devenu un Président illégitime au Togo.


Faure Gnassingbé et ses partisans font semblant de l’oublier, mais l’histoire de la sanctification du sol togolais risque de les rattraper avec une voie de sortie sans issue pour lui et ses affidés.

Mais comme l’opposition en son temps arejeté les résultats des élections présidentielles de 2005, dénonçant « un scrutin frauduleux » validé par la Cour Constitutionnelle de l’époque mais a refusé de le contester formellement 4, la France et les autres membres de la communauté internationale se sont engouffrés dans cette erreur stratégique pour imposer une légitimation extravertie de Faure Gnassingbé.

Pour le reste, il suffit de rendre inclusive – pour une poignée de bénéficiaires et par ruissellement sur quelques amis du sérail -, la distribution les richesses extraites des sources d’hydrocarbures, par ailleurs non déclarées dans les comptes publics de l’Etat, pour que les affidés du système RPT/UNIR s’arc-boutent sur le statu quo et la perpétuation ad aeternam du système actuel. Pour réussir cette mission, il fallait absolument mettre en prison et refuser de les libérer tous les citoyens et démocrates togolais courageux qui luttaient pour l’avènement de cette démocratie. Alors pourquoi dans sa Conférence de presse du 13 novembre 2018, la C14 soumet-elle comme préalable la visite des prisons avant la libération des 44 prisonniers politiques encore en détention et les sympathisants non identifiés ? Surtout que la dernière fois, suite à une visite de la C14, les prisonniers n’ont pas été libérés. On peut se demander s’il s’agit d’obtenir des bons d’essence ou autres facilités avant la libération des citoyens défenseurs de la Démocratie au Togo 5.

2. LE G5 SOUTIENT LA SYNARCHIE AU TOGO : LA GOUVERNANCE EN SECRET DES ELITES
Suite à la Déclaration conjointe du 13 novembre 2018 à Lomé, des Ambassades d’Allemagne, des Etats-Unis d’Amérique, de France, de la Délégation de l’Union européenne et de la Coordination du Système des Nations Unies au Togo dit le Groupe des 5 (G5), le Peuple togolais doit savoir qu’il y a une connivence et une complicité contre les responsables de ces institutions bilatérales et multilatérales et le pouvoir de Faure Gnassingbé. Ceci au motif proclamé de préserver la paix, une paix synonyme de statu quo, mais surtout en réalité aux fins de faciliter la prolongation de leur mission au Togo 6, d’être « bien vu » par le pouvoir togolais, ou encore de terminer les projets en cours pour défendre les intérêts des affairistes ou entreprises de leur pays respectif au Togo. Certaines voix au Togo comme à l’étranger n’hésitent plus à y voir « un complot international contre le Peuple togolais 7 ».

« Préserver un climat de paix » d’une part, et « éviter toute forme de violence » d’autre part au Togo relèvent du bon sens. Sauf qu’au Togo, les formes de violences observées qui perturbent la paix et plus particulièrement les marches pacifiques de la société civile togolaise consciente sont l’œuvre unilatérale du pouvoir de Faure Gnassingbé, pris en otage par l’aile extrémiste de son parti Union pour la République (UNIR), les caciques de l’ex-parti du père, le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) et les militaires et leurs démembrements sous formes de milices, bien connues du pouvoir mais systématiquement non identifiées par les autorités officielles.

Les pays du G5 se contentent du service minimum afin de mieux préserver leurs intérêts dans le pays, tant pour leur secteur privé (entreprises) que pour leur gouvernement au plan géopolitique et géostratégique.

Alors le G5 a un parti pris. Le G5 est partial avec une compréhension bien partielle de la résolution de la crise togolaise. En réalité, le G5 ne s’intéresse pas au Peuple togolais mais uniquement à ceux qui leur ont donné une accréditation pour s’occuper des affaires de leur pays au Togo. Alors, de grâce, que le G5 reste neutre puisqu’il a choisi l’indifférence, voire l’amnésie, sur les délits et crimes de ce régime, surtout lorsque le pouvoir bafoue les droits humains élémentaires et les libertés fondamentales. En fait, les responsables du G5 apprécient lorsque le Togo améliore son classement dans le rapport de la Banque mondiale dit « Doing Business 8 ». Car le rapport de force, en faveur de leur pays et de leurs entreprises dans le cadre d’un marché togolais qui promeut l’actionnaire et non l’emploi décent, facilite l’émergence d’une synarchie sans frontières à savoir : la gouvernance en secret des élites.

A ce jeu, le G5, comme au demeurant les dirigeants visibles comme invisibles du RPT/UNIR et certains membres de la C14 se coalisent pour tromper le peuple en jouant la carte du « dialogue », des « diversions », des retards, et bien sûr du fait accompli. Alors face la mauvaise surprise que constitue la trahison en bande organisée d’un processus fondé sur des manœuvres dilatoires eu égard à sa demande initiale, le Peuple togolais risque de ne plus contenir sa colère, colère largement sous-estimée par tous les acteurs qui le nient copieusement.

Comment expliquer que depuis l’insurrection populaire du 19 août 2018 initiée par le Parti National Panafricain (PNP), avec en tête son Président Tikpi Atchadam, l’on soit passé d’une très forte mobilisation populaire à une neutralisation quasi-complète des marches, à une amnésie totale sur les revendications originelles à savoir le retour à la Constitution de 1992 du fait d’un vice de procédure, du non-respect de cette même Constitution et du refus de son application immédiate par l’exécutif togolais. Autrement dit, Faure Gnassingbé est illégitime depuis 2015 et doit normalement démissionner gentiment, car la Constitution originelle de 1992 prévoit qu’en aucun cas, il ne pouvait se représenter. Toutes les manœuvres de son parti RPT/UNIR a consisté à amender frauduleusement la Constitution de 1992, puis de reproposer une « nouvelle Constitution » réformée grâce à la connivence de la CEDEAO et de leur faire adopter par un parlement togolais fondé sur la contre-vérité des urnes où son parti domine. La condition « en aucun cas » a disparu de la nouvelle Constitution. Cela devrait permettre à Faure Gnassingbé après avoir usurpé le mandat de 2015 à 2020, de se représenter en 2020 comme s’il était vierge en démocrature.

Le G5 est soudainement frappé du mal d’un singe africain connu qui ne voit pas, n’entend pas et surtout ne parle pas, ou plutôt parle selon la voix de son « maître » pour soutenir, dans un « climat de paix » et tout en « évitant toute forme de violence », la démocrature instituée par le système Gnassingbé avec ses appuis militaro-civils. Pourtant, la démocrature n’existe pas en Allemagne, aux Etats-Unis d’Amérique, en France, au niveau de l’Union européenne ou encore au niveau du Système des Nations Unies. Quoique le débat existe… !

Bref, le G5 fait évoluer la synarchie au Togo en passant de la gouvernance en secret des élites à la Gouvernance secrète des élites anti-peuple togolais. Autrement dit, il faut bien se rendre à l’évidence : aucun peuple des pays représentant le G5 n’accepterait que soient organisées dans son propre pays des élections dans les conditions proposées au Togo par la CEDEAO, le pouvoir RPT/UNIR et cautionnées par le G5. On ne peut humilier un peuple indéfiniment !

Paradoxalement, lorsque le pouvoir de Faure Gnassingbé est déstabilisé comme lors de l’insurrection du 19 août 2017, il y a toujours des stratégies et actes incompréhensibles qui viennent lui sauver la mise. Quand ce n’est pas Tikpi Atchadam du PNP qui remet sa lutte dans les mains de Jean Pierre Fabre, l’ANC qui conduit la voiture de la démocratisation du Togo avec la main sur le frein à main, c’est la Coalition des 14 partis politiques qui se fourvoie en acceptant contre on ne sait quoi, le principe de refuser des négociations et de préférer un « dialogue 9 » dont l’issue ne pouvait qu’être en faveur du pouvoir présidentiel. Lorsque malgré cela, la mouvance présidentielle est en difficulté grâce à un Peuple togolais qui refuse obstinément de se faire traiter de « peureux », alors cette même C14 accepte le choix unilatéral du pouvoir pour faire intervenir la CEDEAO. Mais qui a consulté le Peuple togolais ? Qui a consulté la Diaspora togolaise plurielle et indépendante ?

3. RECOMMANDATIONS DE RCDTI ET CVU-TOGO-DIASPORA : CITOYEN TOGOLAIS DEBOUT !
Les marches pacifiques de la société civile, que ce soit avec la non-objection des Forces vives « Espérance pour le Togo » ou à l’appel du « Front Citoyen Togo Debout », ou encore de la Diaspora togolaise non alignée sur le pouvoir en place prennent de plus en plus l’allure d’une insurrection qui risque d’aller crescendo.

La faute et la responsabilité en incombe principalement à la mouvance présidentielle et au Gouvernement qui refuse obstinément, après 27 Dialogues infructueux, de poser les conditions préalables de libération des prisonniers politiques, conditions pourtant avalisées par la Communauté Economique et de Développement des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), actuel médiateur-facilitateur dans la crise togolaise, ce à la demande unilatérale du pouvoir de Faure Gnassingbé.

Quand les fonctionnaires de la CEDEAO, les affidés des Etats et non du peuple africain, choisissent de nier la société civile togolaise et la Diaspora togolaise indépendante dans le soi-disant « dialogue », avec comme résultat un échec de la facilitation, tant du Président ghanéen que du Président guinéen, alors pour sauver les « meubles », c’est le G5 qui vole au secours de la CEDEAO.

Celle-là même qui est co-responsable des 1200 morts et multiples blessés et handicapés, ainsi que les dizaines de milliers d’exilés, suite aux élections frauduleuses de la présidentielle de 2005, qu’elle a avalisé sans sourciller. Si personne ne doute de la compétence des responsables de la CEDEAO, il faut néanmoins constater que la stratégie choisie avec le résultat qui risque probablement d’en résulter, relève de l’amateurisme et de l’abus des rapports de force. Cette situation est involontairement favorisée par la C14, lorsque cette Coalition refuse obstinément d’élargir ses appuis et ses sympathisants et récuse de faire confiance à la société civile, à la Diaspora indépendante, et aux partis d’opposition non membres de la C14. Cette Coalition annihile en réalité un soutien précieux que tous ces apports positifs peuvent lui apporter.

Mais dans le combat pour la démocratie, il n’est jamais trop tard.

Si les marches pacifiques demeurent un mode de revendication, l’approche la plus pacifiste pour clarifier le fond de la crise togolaise et de trouver une ou des solutions inclusives et consensuelle demeure celle proposée par RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA, à savoir : l’organisation en trois étapes de conférences inclusives avec les cinq principaux protagonistes à savoir :

la mouvance présidentielle/le Gouvernement ;
la C14 ;
les partis non membres de la C14 dans le cadre de regroupement ;
la société civile togolaise non financée par le RPT/UNIR ou le pouvoir et ;
la Diaspora togolaise non alignée sur le pouvoir de Faure Gnassingbé.


Le problème est que la CEDEAO, les représentants des chancelleries au Togo, dits le G5, la Coalition des 14 partis politiques et même certains membres de la société civile et de la Diaspora affiliés au système Gnassingbé, souvent pour des raisons pécuniaires, y sont défavorables. Alors, en définitive, l’insurrection demeure la seule alternative pour inverser les rapports de force.

Si la CEDEAO, le G5, la Mouvance présidentielle, certains partis politiques, une certaine société civile financée par le pouvoir en place et une certaine Diaspora alignée sur le pouvoir veulent continuer à soutenir le statu quo, alors que la partie du Peuple togolais qui souhaite son indépendance et le retour de son droit à l’autodétermination ne doute pas d’elle-même.

Ainsi cette fois-ci, la société civile et la Diaspora indépendantes devront prendre leurs responsabilités et exiger d’être représentées par un des leurs et non par des partis politiques, dans les futures vraies négociations devant passer par une conférence inclusive.

La société civile togolaise et sa Diaspora plurielle et indépendante comptent dans leurs rangs autant de compétences que les partis politiques pour organiser la transition pacifique au Togo, car elles ont le savoir-faire, la clairvoyance, la stratégie et les bases inclusives du Programme pour l’avenir du Togo.

Qui tient à les en empêcher ? Qui a intérêt à les en empêcher ?

Le 15 novembre 2018.



La Direction du :

Réseau de Coordination de la Diaspora togolaise indépendante (RCDTI) et du

Collectif pour la Vérité des Urnes-Diaspora Togo (CVU-TOGO-DIASPORA)



Dr Yves Ekoué AMAÏZO

Jean Pierre Akoete BALIKPO

François FABREGAT

Apelete Félix KODJO
Christian MENSAH

Dr Antoine RANDOLPH



Contact : [email protected]

© RCDTI & CVU-TOGO-DIASPORA et CVU-TOGO-DIASPORA