Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 9:44:08 PM Mardi, 23 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 

les-activistes-africains-demandent-la-liberation-de-folly-satchivi

Les activistes africains demandent la libération de Folly Satchivi

Togo - Politique
Ces activistes africains regroupés dans plusieurs mouvements et associations viennent de saisir l’Union africaine, l’ONU et des ambassades occidentales. Lire la lettre !
Lettre ouverte des activistes, syndicats étudiants et mouvements citoyens d'Afrique à l'ONU, à l'Union Africaine ( UA), au parlement Européen et aux chefs de gouvernement Français, Allemand, Anglais et Américains sur la situation inquiétante des droits humains au Togo et particulièrement au sujet du cas de l'activiste Foly SATCHIVI.


Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etats et de gouvernement,
Messieurs les responsables de l'ONU et de L'UA,
Honorables mesdames et messieurs les Eurodéputés,

Nous, défenseurs des droits humains, activistes, syndicalistes et leaders d'opinion d'Afrique, profondément attristés et choqués par les violations massives des droits de l'homme au Togo et plus particulièrement par les persécutions et arrestations arbitraires dont sont victimes les défenseurs des droits humains de ce pays, avons décidé de saisir les grandes nations et augustes institutions dont vous avez la charge au sujet du cas de l'activiste Foly SATCHIVI, en grève de la faim depuis le 12 novembre 2018, malgré sa santé très fragile et inquiétante.

En effet, cet activiste, président de la Ligue Togolaise des Droits des Étudiants (LTDE) et Porte-parole du Mouvement EN AUCUN CAS, un regroupement d'organisation de jeunes qui s'est donné pour mission de promouvoir, défendre et protéger les droits démocratiques et sociaux de la population, d'œuvrer pour l’émergence et l’enracinement de la culture de l’alternance et la transparence dans la conduite et la direction des affaires publiques et participer activement à la lutte du peuple Togolais pour la justice, la liberté, la démocratie et le progrès véritable a été arbitrairement arrêté le 22 août 2018 et détenu depuis cette date à la prison civile de Lomé alors qu'il s'apprêtait à animer une conférence de presse sur la feuille de route de la CEDEAO en vue d'une résolution pacifique de la crise que traverse le Togo.
Deux fois de suite, son conseil a introduit une demande de mise en liberté provisoire. Mais, la justice Togolaise étant inféodée à l'exécutif, il est toujours maintenu en détention malgré la dégradation de son état de santé et ses crises à répétition.

Indignés et révoltés par la situation, le refus des autorités de le laisser se soigner et les conditions ignobles de sa détention, des dizaines de partis politiques, d'organisations de la société civile Togolaise et plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'homme à l'instar de Frontline Defenders, de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), de l'Organisation Mondiale contre la Torture et de Africa Rising sont montées au créneau pour dénoncer cette injustice et appeler à sa libération.

Refusant également de laisser la lutte pour sa libération aux mains des seules organisations précitées, des milliers de citoyens ont manifesté les 5 octobre et 03 novembre 2018 dans les rues de Lomé pour demander sa libération et celle d'autres défenseurs des droits humains, également écroués à la prison civile de Lomé depuis plusieurs mois.

Lors de la 63e session de la commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP), plusieurs organisations sont revenues sur leurs cas. A l'issue des travaux, la commission a, dans ses recommandations invité le gouvernement Togolais à abandonner toutes les charges retenues contre eux et à procéder à leurs remises en liberté.

Mais depuis lors, rien à bouger. Le gouvernement semble toujours inerte.

Rappelons que le gouvernement n'est pas à sa première persécution contre le sieur Foly SATCHIVI.

Voici quelques faits qui pourront vous permettre de mieux évaluer le danger qui plane sur cet activiste, devenu pour le gouvernement de Monsieur Faure GNASSINGBE un animal à abattre à tout prix.

- Le 29 novembre 2016, il a été injustement arrêté à l'entrée du campus de Lomé et relâché le même jour après avoir été effroyablement humilié au commissariat central de la ville de Lomé.

- Le 5 mai 2017, il a avait été violemment arrêté par des agents de la police universitaire, séquestré et torturé pendant des heures dans le bureau du chef de ce corps à la présidence de l'université de Lomé. À sa libération, racontait-t-il dans sa lettre ouverte rendu public y a quelques jours sur le site Togolais d'information IciLomé.com, il ne pouvait ni marcher ni voir clairement. Il avait été tellement battu au point que son nez saignait.

- Le 14 juin 2017, il avait encore été arrêté et déféré à la prison civile de Lomé après avoir été passé à tabac dans la voiture et au commissariat central. Il n'a été libéré que deux semaines après, à l'issue d'un simulacre de procès, placé sous une très haute surveillance policière et au bout duquel il a finalement été condamné à 12 mois d'emprisonnement avec sursis. Rappelons que son arrestation avait déclenché une grande crise qui paralysa l'université de Lomé pendant les jours que durèrent sa détention.

- Deux semaines après sa libération, c'est-à-dire le 13 juillet 2017, sa chambre fut complètement incendiée pendant qu'il y dormait. Mais il a pu miraculeusement s'en sortir. Ses pieds et une bonne partie de son corps furent brûlés.

- Dix jours après, des agents de la police universitaire vinrent le débarquer de la salle d'examen au motif qu'il n'était pas inscrit à l'université de Lomé pour le compte de l'année académique 2016-2017. Ce qui était totalement fausse. Puisqu'il disposait de tous les supports authentiques attestant la validité de son inscription. Ses pièces avaient d'ailleurs été publiés dans les colonnes d'un organe de presse.

- Le 06 février 2018, il fut de nouveau arrêté, en compagnie d'autres camarades étudiants au domicile d'un ami, par des miliciens, torturé puis remis à la police et enfin détenu au secret pendant deux jours à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) avant d'être libéré sous contrôle judiciaire.

- Les résultats de ses évaluations comptant pour l'année académique 2017 - 2018, même en l'absence cette fois, de fausses accusations sur son inscription, n'ont pas été rendus publics. Les réclamations qu'il a introduites, depuis lors, sont restées sans suite

Vous comprendrez donc que nous ne pouvons rester insensibles et indifférents face à cette situation, car de près ou de loin elle nous interpelle tous.

" L'oppression se nourrit du silence et de l'inaction ", disait le prix Nobel de la paix, Desmond TUTU. Notre responsabilité, tout comme le vôtre devant l'histoire en ce moment est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à l'injustice et l'oppression qui s'abat sur ce militant pacifique et pro-démocratie et lui éviter ainsi une condamnation à une lourde peine ou la mort. Notre silence sera synonyme de complicité, d'abdication ou encore d'encouragement des gouvernements liberticides.

Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etats et gouvernement,
Messieurs les responsables de l'ONU et de l' UA,
Honorables mesdames et messieurs les Eurodéputés,

Foly SATCHIVI a besoin de vous. Il est accusé de divers délits et crimes passibles de lourdes peines d'emprisonnement (Rébellion, provocation et apologie aux crimes et délits, trouble aggravé à l'ordre public).

L'objectif du gouvernement Togolais étant, par ces arrestations arbitraires de museler la société civile et toutes les voix dissonantes et de créer au sein de la la communauté Togolaise toute entière un sentiment de panique, de découragement, de soumission passive et de résignation totale face à l'arbitraire et l'oppression.

Volez donc à son secours. Nous vous en supplions.

Nous restons foncièrement convaincus que votre réaction ou votre implication permettra de décanter la situation. C'est pourquoi nous vous prions, une fois encore de peser de tout votre poids en mettant la pression suffisante sur le gouvernement Togolais afin que Foly SATCHIVI et les siens puissent recouvrir leurs libertés.

D'ores et déjà, nous saluons tous vos efforts en faveur d'un monde meilleur, apaisé et prospère et vous félicitons pour votre contribution à l'éclosion des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Espérant que vous accuserez bonne réception de notre requête, nous prions de recevoir l'expression de nos remerciements anticipés et de notre profonde gratitude.

Ont signé :

1- Mouvement Y EN A MARRE (Sénégal )
2- Mouvement Citoyen LUCHA ( RDC)
3- FILIMBI ( RDC)
4- BALAI CITOYEN (Burkina - Faso)
5- IYINA (Tchad)
6- NO VOX ( Côte d'Ivoire)
7- Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire - FESCI (Côte d'ivoire)
8- Union Générale des Étudiants Burkinabè - UGEB (Burkina-Faso)
9- Union Nationale des Scolaires et Étudiants Béninois - UNSEB ( Bénin)
10- Ligue Togolaise des Droits des Étudiants ( LTDE)
11- ONG TOURNONS LA PAGE
12- SINDUMUJA (Burundi)
13- GON SA BOPA (Gambie)
14- Jeunes et Forts ( Cameroun)
15- Mouvement Citoyen EN AUCUN CAS (Togo)
16- ONG ACTION S. U. D (Togo)
17- Solidarité Planétaire, branche du Togo (SP-BT)
18- African Rising
19- Mouvement Citoyen WAKE UP (Madagascar)
20- Mouvement RAS-LE-BOL (Congo Brazzaville)
21- Claudy Siar (Animateur RFI - France)
22- Élie KAMANO (Artiste Guinéen)

Contacts utiles :
- Victor KOUTOWOU (EN AUCUN CAS - TOGO) : (+228) 97 41 30 37
- Aliou SANÉ (Y EN A MARRE) : (+221) 77 517 63 05
- Mbolatiana RAVELOERIMISA (WAKE UP) : (+261) 34 05 523 94