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Aboka Kossi ou l'impossible réconciliation au Togo

Togo - Politique
Samedi à la soirée de récompense organisée par « Togo Top Impact 2018 », une scène « insolite » s’est produite, laissant bon nombre d’observateurs ahuris. Nombreux étaient ceux qui se demandaient si la « (vraie) réconciliation » que le régime de Faure Gnassingbé prêche sur tous les toits pourra un jour devenir une réalité au Togo.
Sérieusement, la fameuse cérémonie de purification du Togo organisée par dame Awa Nana et son Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN), et qui a englouti des millions au grand dam du contribuable, peine à donner son rendement.

L'on est tenté de donner raison à ces observateurs que la réconciliation est chose impossible au Togo, et que ce pays est une véritable poudrière. Puisque les Togolais, à cause de leur conviction politique, se détestent. Ils sont divisés.

Les répressions des forces de sécurité et des individus armés appelés "groupe d'auto-défense" sur les paisibles citoyens (aux mains nues) lors des manifestations populaires et pacifiques en disent long. Le comble, c’est ceux-là mêmes qui invitent les Togolais à cultiver la paix, la réconciliation, l’amour, le pardon pour la cohésion nationale qui attisent la braise de la division.

Aboka Kossi ou l'impossible réconciliation

Il faut d’emblée le dire. Le président de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe est l'un des chantres du Prince de la Marina qui aime évangéliser les Togolais sur la notion de la paix, la réconciliation, l'amour, le pardon et la cohésion nationale. Dans tous ses discours de circonstance, il consacre toujours un paragraphe sur le sujet. Mais samedi dernier, lors de la soirée de récompense de Togo Top Impact 2018, le député de l'Union pour la République (UNIR) s'est donné en spectacle.

Comme dans toutes les cérémonies de récompense, ce député issu des dernières législatives controversées, sûrement considéré par les organisateurs de la soirée comme une autorité « respectable » du pays, a été invité sur le podium pour remettre les prix de reconnaissance aux lauréats dans la catégorie « de personnalité politique de l’année ». Mais dès que le chair-man a prononcé le nom de Tikpi Atchadam comme troisième personnalité politique de l'année 2018, le sieur Aboka est subitement entré en transe.

Alors que toute la salle criait « fair-play, fair-play ...», le chantre de la paix a créé la surprise en refusant de décerner le prix au représentant du président du Parti National Panafricain (PNP). « Non, je ne peux pas. Je ne peux pas… », a-t-il pesté après avoir secoué plusieurs fois la tête. Et immédiatement, il quitta le podium.

Ce comportement « satanique, cynique et anti-républicain » (comme l'a défini le MMLK) a scandalisé toute la salle, y compris le préfet du Golf Komlan AGBOTSE, l’ancien ministre Joseph KOFFIGOH... Cette attitude du président de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe montre à suffisance que ce pays est assis sur une braise. « Si seulement Tikpi Atchadam était lui-même présent à la soirée ce samedi, que se serait-il passé ? », s’interrogeait Pasteur Edoh Komi, président du MMLK, au sortir de la soirée.


Tikpi Atchadam, l’ennemi à abattre ?

Il faut reconnaître que ce n'est pas la première fois que le nom de Tikpi Atchadam mettait les barons du régime dans tout leur état. Bien avant les événements malheureux du 19 août 2017, le natif de Kparatao était ciblé par les barbouzes du régime. Il a été caricaturé d'extrémiste. Un djihadiste, pour être clair. Pour sauver sa vie, l'homme politique a été contraint à l'exile. Mais il va sans dire que depuis son exile, le nom Tikpi Atchadam fait toujours trembler le régime.

La violence gratuite des militaires et des individus armés sur les militants du PNP à Agoè à Lomé en est la preuve. On se rappelle encore le temps où les militaires passaient à tabac toute personne ayant porté un T-Shirt rouge dans le quartier Agoè.

Tout porte à croire que le régime de Faure Gnassingbé en veut au leader du PNP d'avoir réveillé les Togolais de leur sommeil profond. Le comportement du sieur Aboka Kossi samedi dernier montre à suffisance que Tikpi Atchadam ne sera plus le bienvenu dans ce pays tant que les Gnassingbé seront au pourvoir.

Godfrey Akpa avec iVisages-Togo