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Me Dodji Apévon : « On les a condamné parce que les magistrats ont reçu des ordres »

Togo - Politique
La libération des membres du mouvement NUBUEKE n’a pas laissé indifférent Me Paul Dodji Apevon, président national des Forces démocratiques pour la République (FDR), membre de la Coalition des 14 partis de l’opposition. Se prononçant sur le sujet, il trouve que « c’est douloureux » toutes ces manœuvres judiciaires qui s’opèrent contre des citoyens togolais qui dénoncent la mauvaise gouvernance dans le pays.
Me Dodji Apevon a d’abord dénoncé les conditions dans lesquelles sont détenus ces activistes. L’un des avocats qui défendent ces nombreux dossiers, il ne comprend pas pourquoi ces personnes qui n’ont commis aucun délit, ne sont pas totalement libérées. Il s’indigne de cette libération à compte-goutte et souhaite que tous ces détenus qui croupissent dans les geôles de la prison à de la politique, recouvrent rapidement la liberté.

« La première chose qu’il faut d’abord dénoncer, c’est les conditions dans lesquels ces gens ont été arrêtés, le motif qui a été mis en avant pour les arrêter. La plupart d’entre eux ont été arrêtés dans des conditions scabreuses. On est dans le dossier, on a vu que dans la plupart de ces cas, ceux qui poursuivent n’ont pas rapporté la moindre preuve de leur culpabilité, donc ce sont des affaires totalement bancales et on les a condamnés parce que les magistrats ont reçu des ordres », a-t-il indiqué.

Le premier responsable des FDR s’indigne de la manière dont on rend les décisions au niveau de la justice togolaise. Il s’interroge sur le statut de l’avocat dans la société.

« Nous en tant qu’avocat, parfois on se demande quelle est réellement notre place aujourd’hui dans la société lorsque vous allez plaider des dossiers dans lesquelles d’une manière flagrante vous voyez qu’il n’y a pas de preuve et que le procureur vous dit quand même qu’il faut retenir la charge et que le juge de siège condamne. Je me dis qu’il y a quelque chose qui ne va pas », a regretté Me Apévon.

Prenant l’exemple du cas de Foly Satchivi, porte-parole du mouvement « En aucun cas », condamné à 36 mois de prison dont 12 avec sursis pour apologie de crimes et délits, il estime que cette condamnation est faite exprès pour dissuader ceux qui nourrissent l’ambition d’emboiter le pas à ce dernier, afin de leur montrer qu’ils ont la capacité de réprimer ceux qui veulent dénoncer les bassesses du régime.

A en croire l’acteur politique, au début du dialogue inter togolais, le président du Ghana Nana Akufo Addo, avait conseillé au gouvernement togolais de traiter ces dossiers sur le plan politique et non sur le plan juridique. Pour lui, le régime de Faure Gnassingbé n’a que faire de ces recommandations, puisqu’il a son objectif propre à lui.

Il a poursuivi : « Le fait de libérer certains d’entre les détenus aujourd’hui, c’est une bonne chose parce que la plupart de ces gens ne méritent pas d’être là. Mais en prenant cette décision de les libérer, il faut les libérer entièrement ». Il a indiqué en outre que cette libération à compte-goutte traduit une forme de méchanceté dans la gestion de ces dossiers.



Nicolas