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La Commission de l’Union africaine et la Banque africaine de développement lancent un tableau de bord de suivi des progrès en matière de nutrition

Afrique - Societe
« Nous ne pouvons plus nous permettre d’assister, impuissants, à la paralysie de nos économies et à leur stagnation à cause de la faim et de la malnutrition. En tant que leaders responsables, il nous incombe de prendre des mesures »
- Sa Majesté le roi Letsie III du Royaume du Lesotho
La Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement et leurs partenaires internationaux ont lancé, le 11 février 2019, un tableau de bord pour assurer le suivi à l’échelle du continent de la responsabilisation en matière de nutrition. Objectif : sensibiliser les gouvernements africains et renforcer leur engagement à aider à mettre fin à la malnutrition.
La cérémonie de lancement de ce tableau de bord s’est déroulée sous l’égide conjointe de Sa Majesté le roi Letsie III du Royaume du Lesotho, par ailleurs champion de l’Union africaine pour la nutrition, et d’Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, en marge de la 32e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, à Addis-Abeba, en Éthiopie.
« Le tableau de bord de suivi de la responsabilisation en matière de nutrition offre l’opportunité de poser une assise solide à même d’aider les dirigeants africains à agir de façon stratégique et délibérée dans la mise en œuvre des politiques et à investir dans des programmes nutritionnels qui s’attaquent à la malnutrition dans nos pays respectifs », a déclaré le roi Letsie III.
« En tant que leaders responsables, il nous incombe de prendre des mesures pour le bien-être des populations africaines. Nous devons prendre des mesures appropriées et décisives dès à présent et sans plus attendre », a-t-il ajouté.

Étaient présents dans l’assistance, Mokgweetsi Eric Keabetswe Masisi, le président de la République du Botswana, des membres du corps diplomatique, les ministres de la Santé du Malawi, du Botswana, du Kenya, du Sénégal, de la Gambie et du Ghana, ainsi que des représentants des partenaires au développement, dont la FAO, l’OMS, le FNUAP et l’UNICEF.

Le président Masisi a félicité la Banque pour cette initiative : « Je suis vraiment fier de l’implication de la Banque africaine de développement dans cette initiative […]. Le tableau de bord est un outil des plus utiles. Il est important de dresser un état des lieux de notre nutrition à l’échelle du continent, afin que nous nous posions les bonnes questions pour veiller à ce que nos priorités sont bien les bonnes et de les fixer une fois pour toutes », a-t-il déclaré.
Le tableau de bord de suivi de la responsabilisation en matière de nutrition à l’échelle du continent est produit par l’African Leaders for Nutrition (ALN), qui a son siège à la Banque africaine de développement, en collaboration avec ses partenaires, dont le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition et la Fondation Bill et Melinda Gates.
« Nous devons changer la façon dont nous abordons le problème de la malnutrition. Le principal contributeur à la croissance économique ne sont pas les infrastructures physiques, mais les ressources intellectuelles, ce que j’appelle « les infrastructures de matière grise ». S’il est évident qu’une route et un port peuvent contribuer à l’amélioration des échanges commerciaux et à la croissance économique, on reconnaît moins souvent que le rachitisme affecte la taille du cerveau et, partant, qu’il compromet la croissance économique actuelle et future des pays », a lancé le président de Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina.

L’Afrique reste le seul continent à afficher des taux élevés de malnutrition et peine à progresser pour inverser la situation, en comparaison avec le reste du monde. Les données de l’ONU indiquent que le nombre d’enfants affectés d’un retard de croissance en Afrique a considérablement augmenté, passant de 50,6 millions en 2000 à 58,7 millions en 2017. Or, des éléments probants toujours plus nombreux étayent le fait que malnutrition et développement économique sont étroitement liés.
Une mauvaise alimentation est responsable du retard de croissance des enfants et vient pénaliser ainsi leur développement scolaire et les perspectives économiques futures.

Le lancement du tableau de bord de suivi a été l’occasion de présenter des conclusions et des recommandations clés, notamment des appels aux gouvernements en faveur de l’augmentation des crédits budgétaires alloués aux programmes de nutrition multisectoriels. Le tableau de bord invite également à donner davantage de moyens aux femmes et aux adolescentes, et à offrir un soutien nutritionnel au moment le plus critique de la vie de l’enfant – pendant la grossesse de la mère et la petite enfance.
Cet outil d’évaluation de la nutrition donne un aperçu de ce que montrent les indicateurs de la nutrition clés, notamment par rapport aux cibles convenues en la matière au niveau international, aux interventions spécifiques, aux interventions sensibles, aux dispositions politiques et juridiques, au financement de la nutrition et aux impacts socio-économiques.
« Au fil du temps, le tableau de bord de suivi continental de la responsabilisation en matière de nutrition sera plus détaillé, s’enrichira de données et gagnera en utilité, et il aidera à trouver des solutions pour alléger le fardeau de la malnutrition qui a entravé le continent au cours des dernières décennies », a déclaré Mme Jennifer Blanke, vice-présidente pour l’agriculture et le développement humain et social de la Banque africaine de développement.

L’ALN cible les gouvernements africains à leur plus haut niveau pour mobiliser en faveur de l’amélioration de la nutrition à travers tout le continent.
« Levons-nous et faisons ce qu’il faut pour les enfants d’Afrique : assurer leur avenir grâce à une meilleure nutrition. Faisons en sorte que les clignotants au rouge sur ces tableaux de bord passent au vert. Marquons des points en faveur de la nutrition en Afrique », a conclu M. Adesina.