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Qui pour sauver le CHU Sylvanus Olympio ?

Togo - Sante
Cette question, les Togolais se la posent depuis plusieurs décennies. Elle revient avec acuité ces derniers jours, surtout lorsqu’avec un tapage médiatique sans pareil, on annonce la construction d’un hôpital de référence dans 12 mois, pendant qu'ici et maintenant, les gens continuent de mourir dans les centres de santé au Togo.
Les hôpitaux sont devenus des mouroirs au Togo. C’est une vérité incontournable que même les dirigeants ne peuvent pas contester. Il ne se passe de jour où un Togolais ne décède à cause du manque de matériels dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU) ou autres centres de santé à travers le territoire (CHR, CHP, CMS, etc.). Parmi ces hôpitaux, la situation du CHU Sylvanus Olympio scandalise plus d’un Togolais.

Le CHU Sylvanus Olympio, le plus grand hôpital du Togo qui devrait être une référence en matière de prise en charge des populations, se retrouve aujourd’hui dans un état comateux. Comme d’autres centres de santé dans le pays, il est devenu un mouroir qui constitue un véritable épouvantail pour ces Togolaises et Togolais qui, faute de moyens pour recourir aux cliniques dont les prestations reviennent chères, confient leur sort aux tradithérapeutes.

La plupart des malades qui entrent au CHU S.O ne ressortent que les pieds devant, même si le mal dont ils souffrent ne présage pas un tel sort. L’hôpital manque de tout.

Difficilement la porte d’entrée au bloc opératoire ferme. Les chirurgiens sont obligés de composer avec les mouches au moment des opérations. Même l’eau pour se laver les mains après les soins administrés aux malades, manque cruellement. « Souvent, c’est avec de l’eau communément appelée pure water que nous nous lavons les mains. L’eau ne sort plus des robinets au CHU Sylvanus Olympio, et c’est regrettable pour cet hôpital », avait confié un agent de santé dans une enquête effectuée dans ce centre de santé.

Le personnel soignant, déjà en nombre insuffisant, se retrouve la plupart du temps impuissant devant des cas qui conduisent les patients vers l’irréparable, à cause de l’absence criarde de matériels adéquats pour des soins. « Ma mère a fait une crise à la maison. L’ambulance qui la conduisait au CHU Sylvanus Olympio ne disposait de l’oxygiène qui puisse la maintenir en vie jusqu’à l’hôpital. Cinq (05) minutes après l’arrivée à l’hôpital, elle a rendu l’âme », nous a raconté un Togolais vivant à l’étranger.

C’est devant cette situation chaotique qui crée une panique générale au sein de la population togolaise qu’on annonce la construction d’un hôpital de référence à Agoè. Et pourtant, plusieurs financements pour redonner au CHU Sylvanus Olympio son lustre d’antan ont été détournés. Le cas du projet BIDC pour doter cet hôpital d’un scanner digne de ce nom est encore vivace dans les mémoires. Et ceux qui ont opéré ces malversations courent impunément les rues.

Pourquoi le PND ne prend pas en compte le CHU S.O ?

Construire un hôpital de référence, ultramoderne n’est pas mauvais en soi. C’est un projet qui, d’ailleurs, mérite d’être salué. Mais le souci, c’est le sort qu’on réserve à ces patients qui continuent de mourir dans les hôpitaux qui manquent de tout dans le pays.

Le bon sens aurait voulu qu’on pense à équiper les centres de santé qui existent, afin de sauver ceux qui y sont actuellement. C’est ensuite qu’il faut penser mettre sur pied cet hôpital de référence, après 50 ans de gouvernance. Aujourd’hui, la contractualisation devenue la panacée (à en croire le gouvernement) pour voler au secours de ces centres de santé ne semble pas donner les résultats attendus. Malgré l’existence de cette politique de santé, le mal qui ronge les hôpitaux au Togo demeure toujours.

Il est regrettable que le Programme national de développement (PND) qu’on chante sur tous les toits depuis l’année dernière, n’ait pas pris en compte la situation actuelle dans les centres de santé. Tout semble indiquer que les Togolais sont abandonnés à leur sort. Visiblement, ils peuvent continuer par mourir. Dans 12 mois (encore que ce délai soit respecté), un hôpital de référence sortira de terre pour sauver ceux qui seront encore en vie. Ainsi va le pays.


I.K