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Les malaises du pouvoir décrits par les journaux camerounais

Cameroun - Societe
C’est un régime acculé dans ses derniers retranchements, face à l’interminable crise anglophone et aux malaises endogènes, que décrivent les journaux camerounais parus mardi.
«Torture, prisons secrètes, traitements inhumains… Bras de fer entre l’ONU et le Cameroun» est le titre qui trône en couverture d’Émergence, à propos de l’enquête de la Commission des Nations Unies contre la torture, décidée à voir clair dans les nombreux cas de violation des droits de l’homme dans le pays, répertoriés dans le cadre de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, la répression des manifestations publiques et le conflit sécessionniste anglophone.

La crise anglophone est justement, selon la version gouvernementale, présentée aux Nations Unies et que répercute The Guardian Post, en phase de résolution avec, entre autres, la création d’une commission du bilinguisme, d’un comité de désarmement et de réinsertion et d’un ministère en charge de la Décentralisation.

S’agissant des atrocités et tueries commises dans la zone et qu’une certaine opinion impute aux forces de défense et de sécurité, le régime de Yaoundé se veut, là aussi, rassurant en annonçant des enquêtes en cours.

N’empêche que, tacle Émergence, les sanctions contre les éléments déviants ont toujours été promises par le pouvoir, mais personne n’a jamais rien vu.

Las ! Sans attendre les résultats des investigations promises, The Voice présente, en grande manchette et photos à l’appui, l’exécution par l’armée à Wum (Nord-Ouest), d’un jeune homme simplement soupçonné d’appartenir à l’armée sécessionniste.

Dans la localité voisine de Kumbo, où plusieurs maisons ont été incendiées dans la nuit du 16 au 17 février, le gouvernement, selon The Horizon, met les choses au clair en expliquant que l’armée a essentiellement vocation à assurer la protection du territoire national, ainsi que celles des personnes et des biens.

Selon le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, cité par ledit journal, après la déroute des assaillants, l’armée a juste procédé à des actions ciblées, détruisant les abris leur servant de refuge et récupérant tout leur arsenal de guerre.

Face à la persistance du bain de sang, à la radicalisation des positions et à l’impasse dans les initiatives prises ici et là pour exorciser le cycle infernal, Eden, autre hebdomadaire de langue anglaise, annonce l’avènement d’une dynamique dénommée Mouvement pour la cessation des violences dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Il s’agit, explique la publication, d’une nouvelle approche citoyenne rassemblant des intellectuels, la société civile et bien d’autres bonnes volontés, qui s’éloigne des chapelles partisanes et offre une plus grande neutralité aux belligérants.

N’empêche, renchérit Le Jour, que les effets de la guerre sécessionniste sont de plus en plus perceptibles dans la région voisine et francophone de l’Ouest avec l’afflux des réfugiés, le changement d’habitudes et d’attitudes des populations et, surtout, la promiscuité la vie qui s’avère de plus en plus chère sur les marchés de produits de première nécessité.

Vulnérable et «si seul» semble être, aujourd’hui et selon le constat de L’Épervier, le président Paul Biya dont gestes, actes et agendas se retrouvent quasi-instantanément sur les réseaux sociaux : sans doute, soupire le quotidien à capitaux privés, les ennemis les plus dangereux du système sont dans la maison.

Le Messager, encore plus cruel, a diagnostiqué une lutte de clans au sein du pouvoir, actuellement marquée par des règlements de comptes dans les hautes instances du pays, opposant de proches collaborateurs du chef de l’État et qui refluent jusque dans les tribunaux, à travers des accusations de mauvaise gestion destinées à éliminer des concurrents au trône.