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Remous internationaux des crises et tribulations judiciaires d’un dignitaire à la Une au Cameroun

Cameroun - Societe
Les répercussions internationales des crises sociopolitiques et les tribulations judiciaires d’un dignitaire du régime, tombé en disgrâce, meublent les colonnes des journaux camerounais parus mercredi.
«Affaire Kamto et crise anglophone : l’Union européenne interpelle le Cameroun» ; «Pressions : les États-Unis et l’Union européenne exigent la libération sans condition de Maurice Kamto» ; «L'UE rappelle Biya à l'ordre sur la crise anglophone, et demande la libération de Kamto» ; «Situation politique et sécuritaire : colère diplomatique» ; «Affaire MRC : le ‘’Monsieur Afrique’’ de Donald Trump pour sauver Kamto ?» sont les principales manchettes de Le Jour, Émergence, The Guardian Post, Mutations et Le Messager, respectivement.

Dans une déclaration publiée la veille, explique le premier journal cité, l'Union européenne, par la voie de sa cheffe de la diplomatie, Federica Mogherini, met en garde le gouvernement de Yaoundé contre une détérioration de la situation politique et sécuritaire, déjà fort tendue avec la crise sécessionniste anglophone, à laquelle s’ajoute désormais l'arrestation, fin janvier, du principal opposant et leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto et de plusieurs de ses sympathisants.

Pour l’UE et les États-Unis, renchérit Émergence, toujours sur la base des prises de position internationales, M. Kamto est un prisonnier politique, et le régime Biya a tout intérêt à desserrer l’étau sur ses adversaires politiques, au moment même où la guerre indépendantiste se fait persistante sur fond violence et de violations des droits humains dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest.

Le gouvernement aura du mal, selon le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post, à mener de front en même temps une crise séparatiste qui s’enlise, et les pressions internationales autour de la détention des opposants qu’on affuble de tous les crimes, pour avoir manifesté pacifiquement contre ce qu’ils considèrent comme le «hold-up» de l’élection présidentielle du 7 octobre 2019.

C’est à un dialogue inclusif qu’appellent l’UE et Washington, poursuit Mutations, l’UE et les États-Unis estimant que la réponse aux défis importants auxquels le pays est confronté ne pourra que passer par cette voie, ainsi que par le respect des libertés fondamentales.

Attendu dans le pays dans le cadre d’une tournée sous-régionale, le secrétaire d'État adjoint américain en charge des Affaires africaines, Tibor Nagy, en a remis une couche sur ces situations préoccupantes et pourrait profiter, à en croire Le Messager et L’œil du Sahel, de ses échanges avec les officiels du pays pour solliciter la remise en liberté du président du MRC et de sa centaine de cadres et militants.

Et c’est dans les colonnes du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune que le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a choisi de donner la réplique aux critiques de l’UE et de Washington, invoquant une méconnaissance des enjeux, des réalités et des faits concernant l’arrestation de M. Kamto et nombre de ses partisans, d’une part, et la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, d’autre part.

Pour lui, ces réactions internationales trahissent une grave velléité d’immixtion à peine voilée et inadmissible, dans les affaires intérieures du Cameroun : Maurice Kamto et ses partisans sont détenus pour des faits de droit commun, entre autres, d’insurrection, d’hostilité contre la patrie, de rébellion et de destruction de biens publics, tant à l’intérieur du pays que dans plusieurs ambassades du Cameroun à l’étranger, sans oublier que, dans le cas de la crise anglophone, toutes les mesures sécuritaires prises jusqu’ici par le gouvernement sont conformes aux conventions internationales en matière de droits humains.

Abordant les misères judiciaires de l’ex-ministre de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o, dans l’étau du Tribunal criminel spécial (TCS) pour diverses malversations financières, The Sun, mais aussi Le Messager, annoncent la mise sous mandat de dépôt de celui qui, il n’y a pas longtemps, était encore considéré comme l’un des hommes les plus puissants du pays et les plus proches du président Paul Biya.

Certes, depuis quelques heures déjà, courait le bruit de sa mise en détention provisoire et d'un transfert pour la prison, renchérit Le Jour en toute prudence, se gardant bien d’annoncer l’emprisonnement de celui qui fut également directeur du cabinet civil de la présidence de la République et patron de la police.

Et c’est InfoMatin qui semble tenir le fin mot de l’histoire : M. Mebe Ngo’o, au même titre que d’anciens collaborateurs et un haut cadre de banque, gestionnaire de ses comptes à plusieurs zéros, aux mouvements et transactions alambiqués, ont passé la nuit non pas en prison, mais en garde à vue au TCS.

Quant à l’objet de leurs tourments judiciaires, cet autre quotidien à capitaux privés évoque «l’affaire MagForce, du nom de cette société française, spécialisée dans la fourniture d’équipements et tenues militaires», un gros prestataire auprès de l’État du Cameroun, du temps où M. Mebe Ngo’o officiait à la tête du département des Armées, une histoire qui mêle des pots-de-vin aux rétro-commissions en passant par les surfacturations, dont la première évaluation porte sur 4,5 milliards FCFA.