Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 2:08:16 PM Jeudi, 28 Mars 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 

tsevie-de-la-boue-a-la-place-de-l-eau-potable

Tsévié : De la boue à la place de l’eau potable

Togo - Societe
A Tsévié, ville située à 35km seulement de la capitale Lomé, l’eau potable est devenue une denrée rare. Depuis plus d’une semaine, la population de cette partie du Togo mène une bataille acharnée pour trouver cet élément vital que les autorités togolaises disent laisser à la portée des Togolais des coins reculés à travers des forages, grâce au Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) et autres projets qui engloutissent plusieurs centaines de millions de FCFA.
A Tsévié depuis quelques jours, c’est pratiquement de la boue qui sort de la pompe. Là aussi, privilégiés sont ceux qui arrivent a se procurer cette boue. Ailleurs dans la ville, les bornes fontaines sont devenues sèches. Il faut faire de longues distances pour trouver une pompe qui fait couler la boue. Le comble, c’est qu’il faut faire une queue kilométrique et attendre des heures pour se faire servir.

La situation devient chaotique à Tsévié. La population, à en croire les témoignages recueillis, n’en peut plus. Ceux qui ont les moyens sont contraints de s’approvisionner dans la capitale (35km de Tsévié) pour se mettre à l’abri de la pénurie, seulement pendant quelques heures. Et cela aussi comporte ses risques. « Dans ces allers-retours entre Lomé et Tsévié, tout peut arriver, surtout que la route n’est sécurisante, vu les accidents qui s’y passent presque quotidiennement », s’est inquiété un habitant de la ville.

« Nous n’avons plus d’eau potable à Tsévié. Regardez vous-mêmes ce qui sort de la pompe (en montrant l’eau mélangée à de la boue). Et ceci continue depuis plusieurs jours. Personne ne nous dit rien. Pour faire la cuisine ou boire, nous sommes obligés d’aller payer des sachets de pure water. Mais ce n’est pas tout le monde qui a les moyens de se donner ce luxe. Nombreuses sont ces personnes qui utilisent cette eau que vous voyez là dans leur ménage. Comment peut-on vivre dans un pays comme ça ? Tsévié, c’est à 35km seulement de la capitale », a déploré un cadre de l’administration dans la ville.

Quelques jours avant ce cri de détresse de la population de Tsévié, c’est celle de Kara, plus précisément de Pya (village natal du chef de l’Etat) qui a donné l’alerte de la pénurie d’eau potable. Actuellement, la denrée devient rare dans cette ville aussi, et Pya est particulièrement touché.

Et pourtant, d’énormes ressources ont été consacrées pour résorber ce problème. Seulement que les fonds injectés dans ces projets servent à faire autre chose qu’à soulager les populations qui ne demandent qu’à être dirigées autrement.

Le 18 septembre 2013, devant les députés à l’Assemblée nationale lors de la déclaration de la politique générale de son gouvernement, l'ancien Premier ministre Arthème Séléagodzi Ahoomey-Zunu qui était reconduit, déclarait ceci : « Il est indispensable que chaque famille togolaise puisse disposer d’un point d’alimentation en eau potable. Cet objectif doit être couplé avec le développement de l’assainissement urbain. Des ressources importantes ont, du reste, déjà été consacrées au secteur de l’eau et de l’assainissement. De 2009 à ce jour (Ndlr, 18 septembre 2013), ce sont au total plus de 75 milliards de FCFA qui ont été investis pour le secteur de l’eau. Ces investissements sont intervenus dans le cadre du Plan d’actions national pour le secteur de l’eau et de l’assainissement ».

Il est regrettable qu’on investisse cette mirobolante somme d’argent dans ce secteur, mais que les populations continuent par souffrir du mal. On comprend bien que cet argent à servi à autre chose ou que la grande partie s’est retrouvée dans certaines poches qui jouissent d’une impunité criarde dans ce pays.

Il est donné de constater aujourd’hui que les quelques forages érigés çà et là peinent à ravitailler les populations, puisque régulièrement tombés en panne.

La situation chaotique que vivent les populations dans ce secteur est illustrative des détournements dont sont victimes les fonds alloués par les partenaires du Togo pour doter les milieux ruraux d’eau potable. Il faut préciser que même dans certains quartiers de la capitale, l’eau potable manque cruellement.

Aux dernières nouvelles, on apprend que la préfecture de Zio organise une réunion jeudi prochain pour parler de la pénurie d’eau à Tsévié et décliner les solutions qu’elle compte apporter à la situation. Et ce sera en présence de la presse.


I.K