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Les enfants pris dans des conflits prolongés sont trois fois plus susceptibles de mourir d’une maladie transmise par l’eau que de la violence

Togo - Societe
Les enfants de moins de 5 ans vivant dans des pays touchés par des conflits prolongés sont, en moyenne, près de 20 fois plus susceptibles de mourir d’une maladie diarrhéique provoquée par un manque d’eau salubre, d’assainissement et d’hygiène que des effets directs de la violence, affirme l’UNICEF dans un nouveau rapport paru aujourd’hui.
Ce rapport, intitulé L’eau sous le feu des bombes, explore les taux de la mortalité dans 16 pays exposés à des conflits prolongés et révèle que dans la plupart d’entre eux, les enfants de moins de 15 ans ont 3 fois plus de risques de mourir d’une maladie diarrhéique liée à un manque d’eau salubre et d’assainissement que des effets directs de la violence.

« Le combat est perdu d’avance pour les enfants qui vivent dans des pays touchés par des conflits prolongés sachant que beaucoup n’ont pas accès à des sources d’eau salubre », indique Henrietta H. Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « Le fait est que le manque d’eau salubre tue plus d’enfants que les balles. » Ce constat est malheureusement vrai également dans les pays de l’Afrique Sub-Saharienne comme le Togo.

Au Togo, le pourcentage de la population ayant accès à une source d’eau améliorée est passé de 57.3% en 2010 à 74.6% en 2017, selon la MICS6. Toutefois, des disparités existent. Environ 93.4% de la population urbaine utilise de l’eau potable contre 61.8% seulement en milieu rural. Dans le domaine de l’assainissement de base, le Togo connait une nette amélioration. En effet, 44.6% des ménages utilisaient une toilette améliorée en 2017, contre 13.3% en 2010 au niveau national. Cependant seul 27.6% de la population du pays a accès à une toilette amélioré gérée en toute sécurité.

« C’est la raison pour laquelle, l’UNICEF continue de soutenir toutes les interventions qui permettent aux filles et aux garçons les plus vulnérables de par leur situation géographique, leur niveau de pauvreté et de connaissances ainsi que par leur sexe, d’avoir accès à des sources d’eau potable. Un accent particulier est mis pour leur assurer également un environnement qui soit favorable à leur développement et à leur d’épanouissement », tient à préciser le Dr Isselmou Boukhary, Représentant résident de l’UNICEF au Togo. « Cela fait partie non seulement de notre vision de l’équité mais c’est aussi un des objectifs de développement durable pour lesquels nous sommes tous redevables », ajoute-t-il.

En l’absence de services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène sûrs et efficaces, les enfants risquent d’être victimes de malnutrition et de contracter des maladies évitables, dont la diarrhée, la typhoïde, le choléra et la polio. La situation est encore plus compliquée pour les filles. Elles s’exposent aux violences sexuelles lorsqu’elles vont chercher de l’eau ou sortent utiliser les latrines. Elles voient leur dignité bafouée au moment de se laver ou de gérer leur hygiène menstruelle. Et elles manquent les cours pendant leurs règles si leur école n’est pas équipée d’installations adaptées en matière d’eau et d’assainissement.

Ces menaces sont amplifiées en période de conflit, lorsque les attaques, qu’elles soient portées délibérément ou non, détruisent les infrastructures, blessent le personnel et coupent l’alimentation électrique qui permet aux systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène de fonctionner. Les conflits armés restreignent en outre l’accès à du matériel et à des produits de consommation essentiels, tels que le carburant ou le chlore, qui s’épuisent ou sont rationnés, ou dont la livraison peut être détournée ou bloquée. Bien trop souvent, les services indispensables à la population sont volontairement coupés.

« Prendre intentionnellement l’eau et l’assainissement pour cible revient à prendre les enfants pour cible », déplore Henrietta Fore. « L’eau est un droit fondamental. Sans eau, il est impossible de survivre. »

Dans les pays touchés par des conflits comme dans les pays en voie de développement où cette agence est présente, l’UNICEF s’efforce de fournir des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement sûrs et adaptés. Pour cela, l’organisation modernise et répare les systèmes de distribution d’eau, achemine de l’eau par camion, installe des latrines et sensibilise la population aux bonnes pratiques en matière d’hygiène.

L’UNICEF exhorte les gouvernements et ses partenaires :

• À cesser de prendre les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement ainsi que leur personnel pour cible ;
• À associer les interventions humanitaires d’importance vitale au développement de systèmes d’eau et d’assainissement durables pour tous ;
• À renforcer les capacités des gouvernements et des organismes d’aide humanitaire à fournir de manière systématique des services d’excellente qualité en matière d’eau et d’assainissement dans les situations d’urgence.

Source : UNICEF