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La diversité en couverture des journaux camerounais

Cameroun - Societe
L’interminable crise anglophone, avec ses multiples implications pernicieuses, se réinstalle en couverture des journaux camerounais parus jeudi avec, tout à côté, des sujets à caractère politique et économique.
C’est un chiffre préoccupant qu’affiche de nouveau Émergence, s’agissant des conséquences de la guerre sécessionniste dans les zones anglophones du pays : la Cameroon Development Corporation (CDC), plus gros employeur après l’État, est quasiment en mode dépôt de bilan avec, a compté le quotidien à capitaux privés, 43 milliards FCFA de pertes déjà enregistrés à côté d’un outil de production vandalisé et un personnel martyrisé dans la région du Nord-Ouest.

C’est dans ce contexte chaos économique et social qu’une autre pratique a vu le jour, qualifié par Mutations de «business des enlèvements», de plus en plus de personnes, kidnappées par de présumés indépendantistes, étant libérées après le paiement d’importantes sommes d’argent.

Le phénomène d’enlèvements-libérations contre rançons consacre le glissement de la crise des revendications sécessionnistes vers le grand banditisme, constate la publication : les rapts, notamment de personnalités, visaient à faire pression sur le pouvoir afin qu’il fasse des concessions aux séparatistes, la libération de leaders et combattants de la république autoproclamée d’Ambazonie, par exemple, et cela permettait accessoirement aux sécessionnistes d’arracher aux populations l’«effort de guerre» afin d’acheter armes et munitions.

La confusion s’est finalement installée au fur et à mesure de l’enlisement de la crise, soupire la publication, pour qui même les leaders séparatistes, en exil, perdent leur latin dans la cacophonie ambiante.

C’est dans cette ambiance hors de contrôle que l'armée, selon The Guardian Post, a déjoué le kidnapping programmé d’un haut responsable administratif à Buea (Sud-Ouest), une ville fantôme où, renchérit The Post, s’intensifient les arrestations massives contre de présumés activistes alors que, dans le Nord-Ouest voisin, ce sont aujourd’hui 90% des mairies du qui sont fermées du fait de l’insécurité.

La situation pourrait vite évoluer dans le bon sens, semble rassurer L’Anecdote à la lumière des récents développements de la situation sur le terrain notamment dans le Nord-Ouest, où 27 ex-combattants de groupes sécessionnistes viennent de se rendre aux autorités et se trouvent dans un centre régional de désarmement, de démobilisation et de réintégration.

Et, pendant que les choses paraissent se normaliser dans les régions anglophones, un autre front de contestation vient, si l’on en croit Émergence, de naître chez les syndicats de transporteurs interurbains, vent debout après la suspension d’activités de plus de 80 agences de voyages pour activités illégales.

Ici et là, rapporte la publication qui salue au passage la mesure jugée «salutaire» du ministre des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe, on crie au loup, la mobilisation prend de l’ampleur et les menaces d’arrêt de travail se multiplient.

Grogne pour grogne, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune se penche sur le cas de ces «camions qui dérangent» sur les principaux axes routiers du pays : entre pannes, mauvais stationnement et manœuvres dangereuses, les gros porteurs occasionnent de nombreux accidents, un phénomène qui se répète et s’accentue sur l'axe reliant les métropoles économique et politique du pays, Douala et Yaoundé respectivement, distantes de quelque 300 kilomètres et qu’il faut parfois parcourir de 6 à 7 heures d’horloge.
La surchauffe se manifeste également sur le front de la politique où, selon Défis Actuels, The Post, Mutations et The Guardian Post, l’opposition accuse le gouvernement de manœuvres d’obstructions pour fausser le jeu démocratique aux prochaines élections régionales, législatives et municipales.

La première publication citée, sous le titre «Les partis s’opposent à une tenue imminente des régionales», rend compte des critiques qui s’élèvent contre le canevas proposé par le pouvoir en place pour l’organisation des premières élections régionales du pays, les dés étant pipés d’avance en faveur du parti au pouvoir pour ce scrutin.

Il n’est pas raisonnable, estime l'opposition, que les régionales se tiennent avant les municipales alors que, selon les dispositions constitutionnelles, ce sont les conseillers municipaux qui élisent les délégués régionaux.