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La CPI reste aussi vigilante face aux violences à Tripoli

Libye - Societe
Mon Bureau est très attentif au conflit armé qui sévit dans les alentours de Tripoli depuis début avril de cette année et se tient prêt à enquêter et poursuivre toute personne ou partie au conflit en cours qui se livrent à un comportement constituant un crime relevant de la compétence de la CPI, a déclaré mercredi la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI) lors de son exposé devant le Conseil de sécurité portant sur la Libye.
« Alors que je m'adresse à vous aujourd'hui, à mon grand regret, les combats en Libye se poursuivent sans relâche », a lamenté devant les Quinze, Fatou Bensouda.

Elle a souligné que plus de 432 vies avaient déjà été perdues, dont au moins 23 civils, et plus de 50.000 personnes avaient été contrainte de se quitter leurs foyers, alors que la sécurité des migrants et des réfugiés détenus dans des centres situés à proximité de zones de conflit suscite de graves préoccupations.

Mme Bensouda a signalé que la violence s'est intensifiée et que des affrontements armés ont lieu dans plusieurs régions de Libye, notamment à Derna à l'est, Murzuq au sud et à l'ouest de Tripoli.

« Mon Bureau se tient prêt à enquêter et poursuivre toute personne ou partie au conflit en cours qui se livrent à un comportement constituant un crime relevant de la compétence de la CPI », a affirmé la Procureure. «La souffrance du peuple libyen doit cesser ».

Al-Tuhamy, Al-Warfalli et Khaddafi sont toujours en liberté

Selon Mme Bensouda, les trois suspects dans la situation en Libye, Tuhamy Mohamed Khaled, Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli, et Saif Al-Islam Gaddafi, le fils de l’ancien dirigeant Muamar Khaddafi, sont toujours en liberté.

« Le fait que ces suspects n'aient pas été arrêtés compromet les enquêtes en cours …et envoie un message aux victimes que les auteurs présumés peuvent échapper à la justice et continuer à commettre des crimes en toute impunité. Cela dissuade les témoins de se manifester et de faire confiance à la CPI, et les met en danger inutilement », a précisé la Procureure de la CPI.

« A terme, ce manque de responsabilisation nuit au respect de l'état de droit et entrave les progrès vers la stabilité et la sécurité en Libye », a martelé la juriste.

Elle a par ailleurs attiré l’attention sur une décision de la Chambre préliminaire de la Cour constatant que « l'octroi d'amnisties et de grâces pour des actes graves tels que le meurtre constituant des crimes contre l'humanité est incompatible avec les droits de l'homme internationalement reconnu » et que celles -ci « dénient le droit à la vérité, à l'accès à la justice, et de demander réparation des victimes ».

Les personnes déplacées et les migrants sont parmi les plus vulnérables

Mme Bensouda a expliqué les dizaines de milliers de personnes demeuraient déplacées à l’intérieur du pays, dont des femmes et des enfants, étaient parmi les plus vulnérables du pays, souffrant non seulement des séquelles économiques et sociales de leur sort, et faisant l’objet des violences.

Le sort des migrants dans le pays est selon très similaires, et continuaient de faire l’objet de violences et de crimes, y compris de torture, d'emprisonnement illégal, de viol et d'esclavage.

La Procureure a expliqué que son équipe continuait d'évaluer la faisabilité de porter devant la CPI des affaires relatives à des crimes contre les migrants tout en s’associant avec nombre d’États et d’associations qui ont trait au passage de clandestins et au trafic d'êtres humains à travers la Libye afin de mettre fin à l’impunité.

Enfin Mme Bensouda a salué le courage des nombreux Libyens qui ont collabore avec son Bureau depuis 2011, soulignant que la Libye demeure une de ses priorités

Elle a rappelé qu’il était impératif d’exécuter les mandats d’arrêt afin de ne pas ternir la réputation du Conseil et de donner aux victimes de crimes supposes l’occasion de participer aux procédures, d’être écoutées et de voir que justice soit faite.