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Assemblée nationale/reformes : Compteur à zéro, immunité à vie pour Faure, collaborateurs sans aucune protection

Togo - Politique
Dès l’arrivée du texte du gouvernement sur la table de la commission des lois, il était clair qu’au-delà de cette mouture, un dernier coup d’éclats était en préparation. C’est la mission confiée à Pacôme Adjourouvi par qui on sait avant qu’il ne se rétracte.
Sans trop discourir, il faut noter au bout du compte que sur les 29 articles modifiés, Faure Gnassingbé a réussi son nouveau coup de force avec ses députés nommés, à savoir remettre le compteur à zéro pour lui permettre d’être en course en 2020 et 2025. L’ancien président du groupe parlementaire UNIR de la législation sortante menaçait presque les Togolais de guerre civile si le compteur n’était pas ramené à zéro afin de permettre à leur champion de rester le plus longtemps possible à la tête du pays. C’est désormais chose faite sur un simple claquement des doigts mais avec une prime d’impunité à vie.

Faure s’offre une immunité à vie et oublie les exécutants de ses ordres

Les députés nommés n’ont pas fait un grand effort intellectuel pour mettre leur champion à l’abri d’éventuelles poursuites. Il leur a suffi de faire un tour en RDC pour plagier intégralement la disposition qui permet à Joseph Kabila, malgré ses crimes, d’être à l’abri de toute poursuite judiciaire pour l’instant. Et c’est le fameux article 75 nouveau qui se décline en ces termes : « Les anciens présidents de la République sont de plein droit, membres à vie du Senat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni jugés pour les actes posés pendant leurs mandats présidentiels. Ils prennent immédiatement rang et préséance après le Président de la République en exercice dans l’ordre inverse de l’ancienneté du dernier mandat, du plus récent au plus ancien. Une loi organique détermine le statut des anciens présidents de la République, notamment en ce qui concerne leur rémunération et leur sécurité».
Ce passage copié de la RDC et collé au Togo traduit au moins une réalité qui tourmente la conscience des tenants actuels du régime, particulièrement Faure Gnassingbé. Sa conscience est tellement alourdie par les crimes de sang et économiques durant son règne qu’il croit s’octroyer une immunité à vie derrière un article pareil. Que des illusions ! Quoi qu’il en soit, si cela peut le soulager en lui donnant l’assurance d’être à l’abri de toute poursuite demain, tant mieux. Mais les lois sont faites et défaites par les hommes selon les circonstances et il n’est pas exclu que demain en moins d’une minute, cette disposition soit rapidement abrogée dès que les circonstances changent.

La surprise dans cet article 75 qui doit faire réfléchir certains, sinon beaucoup au sein d’UNIR aussi bien dans les forces armées que les civils qui se rendent responsables avec un zèle inouï des crimes de sang et économiques, c’est son caractère narcissique, individualiste ou personnel. En effet, le parapluie de l’impunité, Faure Gnassingbé ne l’a cherché que pour lui et lui seul. Ceux qui travaillent à consolider son régime, à tuer, piller, à se rendre coupables des exactions de toutes sortes et de toutes les autres dérives pourront au moment venu être livrés à la justice. Voilà le double jeu de Faure Gnassingbé avec ceux qui l’aident à mettre le pays en coupe réglée.

Faut-il le rappeler, après le rapport de l’ONU sur les massacres en 2005 et suite aux pressions diplomatiques du Haut-Commissariat des Nations Unies à travers des courriers, le major Kouloum et le Général Felix Kadanga, à l’époque colonel et patron de la FIR ( Force d’intervention rapide), ont failli être livrés à la justice internationale. L’article 75 de la nouvelle constitution est taillée sur mesure pour Faure Gnassingbé. Les autres collaborateurs qui font preuve de zèle pour consolider son régime se débrouilleront au moment venu. Il leur revient d’apprécier à partir de cet article la méthode et les intentions de leur champion.

Compteur à zéro mais l’heure du peuple arrive

Aucune constitution taillée sur mesure, modelé, moulé aux humeurs ou aux caprices d’un prince ne vient à bout de la détermination d’un peuple. Ce n’est pas parce que quelques députés souffrants de légitimité criarde se sont permis de charcuter un texte pour permettre à leur donneur d’ordre de se maintenir indéfiniment à la tête du pays que rien n’arrivera. La majorité des togolais malgré les erreurs, les faux pas, les trahisons de la classe politiques sont déterminés à faire partir ce régime qui une honte pour l’Afrique. Les actes comme ceux posés à l’Assemblée nationale ce mercredi 8 mai ne sont que les ferments de cette détermination du peuple à se débarrasser définitivement des imposteurs.

Qu’ils se réjouissent de leur exploit, qu’ils sablent le champagne en riant sous cape mais l’heure du peuple arrive. Abdelaziz Bouteflika et Omar El Bachir n’auraient pas imaginé une fin aussi mouvementée et tragique, traqués par leurs peuples, humiliés par la même armée qui les protégeait depuis des décennies. Tant que le peuple togolais est décidé à faire partir ce système la fin arrive inexorablement et aucune loi votée par une assemblée nommée n’empêchera ce dénouement historique parce que le temps est le tombeau des rois et des princes.