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Cherté des produits de première nécessité, Mévente : Commerçants et Consommateurs Crient leur Détresse

Togo - Societe
L’un des secteurs clés de l’économie togolaise, le secteur commercial, connaît d’énormes difficultés ces derniers jours. Au centre de ces difficultés, la mévente. Une conséquence de la réduction en continue du pouvoir d’achat des Togolais. La situation s’est empirée ces derniers mois par la hausse du prix de plusieurs produits de première nécessité.
Depuis quelques années, le pouvoir d’achat des Togolais régresse lentement. Conséquence, les Togolais ont du mal à faire leurs achats. La recherche du prix le plus bas possible devient une règle d’or. La qualité est reléguée en second rang. Les périodes de fêtes (Paques et Fête des travailleurs) célébrées dans notre pays sont venues confirmer la grande détresse des commençants. Ce qu’on peut appeler, « une épidémie » de la mévente s’est propagée dans tous les marchés. Des grands aux petits marchés de quartiers, le constat est le même.

Le samedi 11 mai, nous nous sommes rendu au marché d’Akodésséwa, l’un des plus anciens de la capitale situé dans la banlieue sud-est, c’est le jour où le marché s’anime. Mais ce samedi, le constat est amer : malgré l’affluence relative, les clients achètent moins. Mme Sagbo, 55 ans environ, revendeuse d’ignames depuis une quinzaine d’années, le sourire crispé, un foulard autour de la tête,

un pagne en bandoulière, confie : « Nous sommes dans ce marché depuis plusieurs années. Et la situation de ces derniers temps, on ne l’a jamais vécue. Les clients se font de plus en plus rares. La situation se détériore jour après jour». A quelques mètres des étales d’igname de Mme Sagbo, on retrouve Mme Adjanon Adaku. Cette dernière, la quarantaine, vend de l’épinard, des tomates et des piments. Elle commerce dans ce marché depuis 5 ans. Toute seule depuis son étale, dans une robe jaune, très nerveuse, déclare : « Depuis ce matin j’ai rendu. Et ce n’est pas la première fois. Ça dure depuis des mois. Et je ne sais quoi faire. Nos produits se gâtent. Je suis endettée jusqu’au coup ». « On vient au marché, si on ne trouve pas ce qui correspond à notre bourse, on repart. Aujourd’hui c’est difficile de manger et de s’habiller convenablement à Lomé », affirme Akou, 32 environ, coiffeuse, venue acheter des condiments.

Pourquoi une telle situation ?

En effet, depuis quelques années les Togolais sont confrontés à une hausse des prix des produits de première nécessité. Dans un contexte où les revenus sont quasi constants, ce phénomène engendre la cherté de la vie et accentue la dégradation des conditions de vie dans le pays. En fait, ce n’est pas une flambée des prix, mais une escalade régulière. « Le niveau général des prix à la consommation a poursuivi sa hausse amorcée depuis février 2014 », a confié une source officielle.

Entre 2000 et 2010, les prix auraient augmenté de 33 % en moyenne, ce qui a entraîné une baisse du pouvoir d’achat de près de 25 % durant la même période. Produits alimentaires, carburant, transport etc…Au Togo, tout augmente, sauf le pouvoir d’achat. Malgré une hausse constante de la croissance, le pouvoir d’achat continue de s’éroder et les conditions de vie des Togolais ne se sont pas améliorées. Dans un contexte où les revenus sont quasi constants, ce phénomène engendre la cherté de la vie et accentue la dégradation des conditions de vie des populations.

La situation s’est empirée avec l’augmentation il y a quelques mois du prix de l’essence et de certaines taxes. « Quand on augmente le prix des produits pétroliers, automatiquement cela a des répercussions sur les transports et les prix des produits. Ainsi, les commerçants augmentent aussi leur prix, même si parfois eux aussi en font trop », explique Gédéon, employé dans une entreprise de fabrication de produits plastiques.

« On ne peut pas augmenter sans penser au panier de la ménagère qui est toujours vide », a déclaré, en avril dernier lors d’un entretien, Ephrem Tsikplonou le porte-parole de la coordination de six centrales syndicales sur les sept que compte le Togo.

Source : Fraternité No.313 du 15 mai 2019