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Père Gustve Sanvee du CENJP : « Nous serons là en 2020 »

Togo - Politique
C’est connu de tous que le gouvernement togolais a refusé aux organisations de société civile togolaise l’observation des élections municipales tenues le 30 juin dernier. Notamment, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, par des arguments non fondés, a refusé de donner des accréditations aux 3 000 observateurs de la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix du Togo (CENJP). Une situation injuste, selon les responsables de cette organisation.
L’attitude du ministre Payadowa Boukpessi a été dénoncée par la CENJP dans un communiqué rendu public le samedi 29 juin dernier. Le document a fait cas de l’indignation et de la surprise de la commission qui, toutefois, « compte explorer toutes les voies légales pour clarifier cette mesure injuste afin de permettre une collaboration franche et sincère comme par le passé ».

Ce matin, le Secrétaire Général et Coordinateur national de la Commission Episcopale Justice et Paix (CEJP) au Togo, Abbé Gustave Sanvee est revenu sur le sujet à travers une interview accordée à nos confrères de la radio Kanal FM à Lomé. Le prélat se dit triste du fait que les autorités togolaises n’aient pas compris la démarche de la commission qui veut contribuer à la paix et à la justice. « Des Togolais, des citoyens, des chrétiens qui s’engagent pour leur devoir citoyen, qu’on le leur empêche avec des prétextes, c’est quand même dommage », a regretté le Père Gustave Sanvee.

S’agissant du doute que le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi émet sur la source de financement de la CENJP, le prélat indique que ce dernier pourrait demander à discuter avec les responsables de la Commission au lieu de se lever de son propre chef et décider du refus des accréditations.

« Lorsque le pauvre sait qu’il n’a pas d’argent, il a une autre stratégie. Et la simple stratégie que nous avons eue, c’est de demander l’engagement citoyen, l’engagement chrétien, l’engagement patriotique, et nous avons bel et bien dit que ne sera observateur que celui s’engage dans le bénévolat. Nous avons été nous-mêmes surpris de voir tout ce nombre venir pour observer de manière à ce que les conditions ne créent pas de polémique. En fait, je crois que le ministre aurait pu nous approcher pour chercher à comprendre pourquoi nous avons pu mobiliser 3 000. Je ne le cache pas, mon intention n’est pas seulement d’atteindre le chiffre de 9 000, mais de 9 000 fois 3 », a-t-il indiqué.

Ce n’est pas seulement pour le vote, a-t-il poursuivi, que ces observateurs seront déployés sur le terrain. La vocation de justice et paix, c’est de tout faire pour créer la paix là où il y a des conflits. Il donne l’exemple du rôle que pourraient jouer ces observateurs dans le conflit foncier entre les Tchokossi et les Gnagan dans la région de l’Oti-Sud, où on a dénombré 4 morts et plusieurs blessés lors des affrontements qui se sont produits le 26 juin dernier. Et ces observateurs qui sont prêts à faire ce travail, a-t-il précisé, ce sont des bonnes volontés.

Et de revenir sur les voies de recours que son organisation compte explorer pour rentrer dans ses droits. « Si cette idée m’est venue, c’est peut-être le ministre qui me l’a donné. Si l’administration attend 19 heures pour nous envoyer un mail pour nous dire de ne pas observer, elle est bien consciente que nous, comme les autres organisations de la société civile, ne pourrons pas faire recours au juge administratif pour qu’on lui dise que ce qu’il a dit n’est pas normal », a-t-il relevé.

Pour le Père Gustave Sanvee, la mission d’observation de la CENJP n’a fait que suspendre le travail qu’elle aurait dû faire le 30 juin dernier. Elle ne l’a pas annulé, puisqu’il y a d’autres échéances devant. Il note par ailleurs qu’il n’y avait pas eu beaucoup d’affluence lors du vote de dimanche dernier.

« Il y avait eu beaucoup d’écueils. Je pense que c’est parce que le ministre ne voudrait pas qu’on regarde tout cela, et il ne nous a pas donné l’accréditation », a-t-il dit.

Le Secrétaire Général de la CEJP compte se remettre au travail pour bien se préparer pour les prochaines échéances électorales. Et de se projeter pour l’année prochaine. « Nous y travaillons. Et je crois que nous serons là en 2020 », a-t-il promis.


I.K