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Vulgariser l’accord de paix en tant que femmes journalistes ou bloggeuses

République Centrafricaine - Societe
« Éduquer une femme, c’est éduquer une nation ». Ces mots de Boris-Ephrem Tchoumavi, Assistant du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général en charge des affaires politiques à la MINUSCA, résument bien le sens des deux jours de sensibilisation des femmes journalistes et bloggeuses qui se sont tenus les 27 et 28 juin au Stade ‘’20 000 places’’ de Bangui. L’objectif de cette rencontre était d’expliquer aux communicatrices le contenu et les étapes de la mise en oeuvre de l’Accord politique de paix et de réconciliation (APPR), pour leur permettre de mieux communiquer sur ce sujet d’intérêt national.
Le préambule de l’APPR reconnait en effet « le rôle fondamental des femmes centrafricaines dans la prévention et la résolution des conflits ainsi que dans la construction d’une paix durable ». Comme le confirme Vladimir Monteiro, Porte-parole de la MINUSCA, « pour être soutenu, l’Accord doit inclure toutes les parties de la société, et notamment les femmes et les jeunes ». Aussi, la Résolution 1235 ‘’Femmes, Paix et Sécurité’’ du Conseil de sécurité insiste sur la dimension sexospécifique des conflits et sur l’importance du rôle des femmes dans la prevention et dans la consolidation de la paix. D’où l’importance de ce 3eme atelier de vulgarisation de l’APPR dans l’univers de la presse spécifiquement consacré aux femmes.

« Il est nécessaire de lire et de comprendre l’APPR, et à défaut de demander des explications aux gens qui l’ont rédigé. Ensuite il faut aller sur le terrain pour avoir accès à l’information de manière directe et rapporter les faits de manière juste”, explique Malika Groga du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Toutes les panelistes présentes ont ainsi insisté sur la nécessité de lire beaucoup sur l’Accord afin de ne pas douter au moment d’en parler. Pour Lydie Solange Yahoumbi, Présidente de l’Observatoire des médias centrafricains (OMCA), c’est une mission dont les femmes sont toutes aussi capables que les hommes, même si elle pointe du doigt un obstacle majeur : « Nous faisons face à des difficultés supplémentaires : le harcèlement sexuel et le difficile accès à l’information ».

Ce sont précisément ces freins à leur émancipation dans le métier qui, selon Sylvie Panika, Directrice de Radio Ndeke Luka, a motivé des femmes à s’organiser. « C’est comme ça qu’est née, en 2008, l’Association des femmes professionnelles de la communication (AFPC) »

Mais pour Julie Ewango du Ministère de la communication et des médias, les femmes ne doivent pas se focaliser sur ces discriminations, au risque d’oublier l’essentiel. « Il faut se battre contre cette idée qu’il y a le terrain des hommes auquel il ne faut pas toucher. Les femmes sont capables, comme les hommes, d’aller dans l’arrière-pays où règne l’insécurité, pour couvrir des actualités ayant trait à l’APPR et aux groupes armés ».

Pour que les médias deviennent des vecteurs de paix et de réconciliation nationale, tout le monde s’accorde sur le rôle vital que doivent jouer les femmes journalistes et bloggeuses dans la vulgarisation de l’APPR. Les difficultés auxquelles font face ces dernières méritent de trouver une solution, pour leur permettre de contribuer à la hauteur des attentes placées en elles.