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Les mutineries de prisonniers en vedette dans les journaux camerounais

Cameroun - Societe
Les mutineries du début de la semaine, dans les prisons de Buea (Sud-Ouest) et Yaoundé (Centre), sur fond de revendications sécessionnistes, sont en vedette dans les journaux camerounais parus jeudi.
Mais que veulent donc les 117 émeutiers sécessionnistes de Kondengui, du nom du pénitencier de la capitale ? A travers cette interrogation, Défis Actuels revisite les doléances de ceux qui ont mis le feu aux poudres : l’accélération des procédures judiciaires, dans le cadre de leur dossier ainsi que les conditions de détention.

Accusés de violences sécessionnistes, des prisonniers de Buea (Sud-Ouest) avaient pris le relais avec les mêmes récriminations, qui tournent autour des lenteurs judiciaires et des maltraitances, selon The Post, qui relaie également la réaction de l’Ong Amnesty International condamnant l’usage disproportionné de la force par l’armée pour mater la rébellion.

D’ores et déjà, la première évaluation qui s’impose à l’issue de ces violences fait état, rien qu’à Yaoundé, d’importants dégâts matériels, soupire le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, se fondant sur les sources gouvernementales faisant état de l’incendie de la bibliothèque de la prison, de l’atelier de couture des femmes et du bureau du responsable de la discipline des détenus, ainsi que le pillage des petits commerces internes au pénitencier.

Dans les colonnes de son confrère Mutations, le Front social démocratique (Sdf) et l’Union démocratique du Cameroun (Udc), deux formations de l’opposition, semblent plutôt prendre fait et cause pour les mutinés, en particulier et pour tous les détenus du pays, en général.

Le premier parti cité constate ainsi, une fois de plus, l’incapacité du gouvernement à gérer voire anticiper une crise séparatiste pourtant perceptible, rend celui-ci responsable de cette situation au regard de la transformation de la justice en comptoir commercial et d’antichambre du régime, abusivement utilisé par ce dernier à ses fins de conservation du pouvoir.

Le Sdf note également que la mal gouvernance du gouvernement a fait son nid dans le pénitencier avec des prisons saturées : à titre d’exemple, celle de Yaoundé qui, construite pour 800 détenus, en contient un peu plus de 5000 aujourd’hui avec au moins 90% de prévenus.

Quant à l’Udc, elle demande lui aussi au gouvernement de dégager toutes les responsabilités de la mutinerie, d’administrer les sanctions conséquentes et de tirer toutes les leçons des événements graves du même type enregistrées ces derniers jours dans les prisons de Yaoundé et de Buea pour décongestionner les prisons, afin d’arrimer les effectifs de la population carcérale aux standards recommandés, d’humaniser davantage le traitement des prisonniers et d’entreprendre la délocalisation de certaines maisons d’arrêt.

Au fait, où sont passés les prisonniers interpellés à Yaoundé ? s’interroge Le Jour. Alors que le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, annonce le chiffre de 117 personnes «en exploitation», le collectif d’avocats mobilisés pour leur cause affirme n’avoir aucune idée sur leur lieu de détention, n’a pas davantage accès au dossier et exprime ses inquiétudes.

La prison n’est pas un lieu de plaisance, ce n’est non plus un enfer, c’est un lieu de réinsertion. Ce n’est pas un logement forcé. Rien ne justifie qu’au mépris ostentatoire de la loi, la justice dépasse le délai légal de détention préventive (18 mois). La protection de l’humain doit aussi trouver sa place en prison. La responsabilité de cette protection incombe au premier chef au personnel pénitentiaire, appuie l’Alliance pour la fraternité et le progrès dans Défis Actuels.