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Statistiques agricoles: Vers une enquête biaisée

Togo -
Le sempiternel bras de fer qui oppose les agents du système permanent d’enquête (SPE) et la Direction des Statistiques agricoles, de l’Information et de l’information (DSID) se poursuit et connaît depuis quelques jours un nouvel épisode. Depuis longtemps, ces agents enquêteurs ont toujours plaidé pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail jugées exécrables. Mais en face, rien ne se fait pour changer leur situation.
Avec le nouveau patron du ministère en charge de l’Agriculture et la nomination de Daoudou Salifou à la tête de la DSID, la nuit des longs couteaux se poursuit, sans espoir d’un dénouement. A moins que les agents recenseur du SPE déployés sur le terrain pour la collecte des données sur les cultures vivrières acceptent de ployer dans le silence devant les desiderata de la DSID. Selon le contrat de travail, il leur est interdit de se livrer à « la tentative d’organiser une révolte ou une contestation sous toutes ses formes ».

Depuis 29 avril dernier, les agents du système permanent d’enquête sont sur le terrain. Ils sont au total 220 sur toute l’étendue du territoire et collectent des données de tous les acteurs du secteur agricole. Mais l’enquête qui doit être bouclée, risque d’être bâclée. Si elle ne l’est pas déjà. Selon les informations qui nous sont parvenues, les enquêteurs travaillent dans des conditions très pénibles.

« Certaines battéries de nos appareils de collecte ne tiennent pas. Rien n’est défini sur le quota, c’est-à-dire le nombre d’acteurs que chaque agent doit enrôler », se plaint un enquêteur.

A côté des outils de travail défectueux, les agents du système permanent d’enquête doivent se serrer la ceinture. « Chaque acteur agricole enrôlé revient à 100 FCFA pour l’enquêteur ! », s’indigne un agent recenseur. Alors que, précise-t-il, « le questionnaire à soumettre à un enquêté est volumineux ». Il est donc difficile pour un enquêteur d’enrôler cinq (05) ou six (06) acteurs agricoles par jour. Dans ce cas, il n’est pas exclu que les enquêteurs soient amenés à bâcler le travail afin de gonfler le nombre d’enquêtés par jour.

Selon le contrat, il apparaît clairement que les agents sont sevrés de moyens et de conditions favorables de travail. Sans doute, les coordonnateurs du MIFA et la Direction de la statistique agricole doivent s’attendre à des chiffres biaisés. Comment en est-on arrivé-là ? Pour le moment, sur le financement pour que l’accompagnement des enquêteurs soient. Alors que l’opération pilote qui a duré deux semaines a cinq (05) enquêtés par jour et les agents enquêteurs sont payés 5000 FCFA par jour.

« L’employé percevra une rémunération mensuelle de quatre-vingt mille (80.000) F CFA. De plus, il percevra quarante litres de carburant pour son déplacement durant toute la durée du contrat et cinq (5000) F de forfait pour la connexion internet », a stipulé l’article 3 du contrat que la DSID leur a proposé. Un contrat qui fait grincer des dents au niveau des agents engagés à titre temporaire pour le compte de la campagne agricole 2019-2020. Ils réclament un contrat à durée indéterminée.

« Monsieur le Directeur,
En effet après concertation des camarades agents enquêteurs sur toute l’étendue du territoire, quant aux conditions de vie et de travail dans lesquelles cette opération s’est déroulée faute de préalables ni contrat en bonne et due forme, il est retenu ce qui suit :
1- Que tous les agents enquêteurs soient payés au même taux, soit cent vingt mille (120 000) francs CFA par mois. Ce qui fait un total de deux cent quarante mille (240 000) francs CFA pour les deux mois d’activités pour chaque agent.
2- Une dotation complémentaire de quarante (40) litres de carburant.
3- Un quota de cent cinquante (150) acteurs à enrôler par mois, vu la complexité du questionnaire et la faible capacité des batteries à pouvoir tenir pendant une journée de huit (08) heures de travail.
4- Permettre à ceux qui pour des raisons diverses n’ont pas atteint le quota requis de rattraper le retard dans leurs zones du SPE.
5- Que le paiement soit effectif main à main à tous les agents enquêteurs au plus tard, le 11 juillet 2019 », ont-ils proposé dans une correspondance adressée à M. Salifou.

Dans son courrier réponse, le Directeur de la DSID ne compte pas céder. Il a réitéré aux interlocuteurs les termes du contrat. Selon lui, le statut juridique de sa structure ne lui permet pas de signer un contrat à durée indéterminée avec les agents recenseurs.

« La signature d’un contrat à durée indéterminée dans une structure relevant de la fonction publique comme la DSID est subordonnée à une autorisation préalable du Premier ministre et ensuite du ministre de la Fonction publique qui demeure l’autorité habilitée à signer ces contrats. Conformément au Statut général de la fonction publique en son chapitre 3, article 254, il est stipulé que « les contractuels sont recrutés exclusivement par la voie d’un appel à concurrence. Par conséquent ,la DSID n’est autorisée à signer que des contrats à durée déterminée portant sur des objets ou des missions spécifiques comme cela se fait jusqu’à présent avec l’ensemble des services statistiques », précise-t-il dans son courrier réponse.