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De la nécessité d’accorder la grâce présidentielle à Kpatcha Gnassingbé.

Togo - Politique
Incarcéré à la prison civile de Lomé depuis le 17 avril 2009, Kpatcha Gnassingbé a bouclé 10 ans de détention en avril dernier. 10 ans sur les 20 ans de prison ferme à laquelle il a été condamné en septembre 2011 dans une affaire de complot contre la sûreté de l’Etat. Maintenu en détention en dépit de la décision de la Cour de Justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’avis du Groupe de travail sur la détention arbitraire, le frère de Faure Gnassingbé n’espère qu’une chose aujourd’hui, être gracié par le chef de l’Etat et retrouver sa famille.
Le calvaire dure 10 années déjà. Dix années auxquelles s’ajouteront 10 autres si Kpatcha Gnassingbé devait purger la totalité de sa peine si rien n’est fait pour le sortir de prison.

Détenu depuis 2009, l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, en plus d’être privé de sa liberté, n’a pas toujours été au mieux de sa forme. L’ancien député a, à plusieurs reprises été confronté à de sérieux ennuis de santé qui ont failli lui couter la vie.

Hospitalisé d’urgence au pavillon militaire du principal centre hospitalier de Lomé en 2015 parce que souffrant d’une embolie pulmonaire, de diabète et de tension artérielle, Kpatcha Gnassingbé ne s’est jamais totalement remis de ses graves problèmes de santé.

En mai 2018, certains médias, citant des sources proches de l’administration pénitentiaire, ont fait état d’une blessure que traînerait le frère de Faure Gnassingbé et qui l’obligerait à se déplacer à l’aide d’une béquille. Il aurait même échappé de peu à une amputation du membre inférieur. La question est de savoir jusqu’à quand il va pouvoir supporter cette situation ?
Beaucoup ont plaidé pour sa libération

En dehors de ses avocats qui ont toujours milité pour sa remise en liberté, bien d’autres personnes ont tenté de rapprocher Faure et Kpatcha Gnassingbé pour ainsi faciliter la libération de l’ancien ministre de la Défense. C’est le cas par exemple de Monseigneur Nicodème Barrigah.

Quelques temps après avoir été porté à la tête de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), le prélat a rencontré Kpatcha dans sa cellule de la prison civile de Lomé. Une rencontre qui lui a permis d’échanger avec le demi-frère du Chef de l’Etat.

Ayant la lourde mission de réconcilier les Togolais, Mgr Barrigah avait conscience que l’arrestation et la détention de l’ancien directeur de la SAZOF et de certains de ses proches et amis, n’était pas de nature à lui faciliter la tâche. Il a donc tenté de rapprocher Faure et Kpatcha, conscient des rancœurs engendrées par la détention de ce dernier.

De sources proches de la CVJR, l’évêque d’Atakpamé aurait, par la suite, proposé au Président de la République de gracier son frère.
Récemment, après une visite rendue à Kpatcha, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, Archevêque émérite de Lomé, a fait part à l’opinion des bonnes intentions de l’ancien député de la Kozah. « J’ai eu un entretien à cœur avec lui (Kpatcha Gnassingbé, ndlr). Il m’a parlé comme un chrétien parle à son prêtre, ou à son pasteur », déclarait le prélat.

Outre ces tentatives, le chef canton de Pya serait également intervenu pour mener une conciliation à l’amiable en vue de la libération de Kpatcha et contribuer ainsi à ce que ‘’le linge sale soit lavé en famille’’.

La libération de Kpatcha, un atout pour réconcilier la famille Gnassingbé.

A en croire certaines sources, Kpatcha Gnassingbé aurait, à plusieurs reprises, demandé pardon à son frère. Nombreux étaient donc les Togolais qui croyaient qu’il serait parmi les 44 détenus graciés par le chef de l’Etat lors du Conseil des ministres du 30 janvier dernier. Mais son nom n’y figurait pas, à la grande déception de sa femme et de ses enfants.

Mais rien n’est encore perdu pour l’ancien député de la Kozah.

Envoyé à la Cour Pénale Internationale et jugé depuis 7 ans pour meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Laurent Gbagbo a été acquitté en début d’année 2019. Idem pour Jean Pierre Bemba qui a également bénéficié d’un acquittement après avoir passé 10 ans à la Haye. Est-ce le même sort qui attend Kpatcha Gnassingbé ? Toujours est-il que des chefs d’Etats de la sous-région continuent d’œuvrer pour une sincère réconciliation entre les deux fils d’Eyadema, auparavant très proches.

La détention de l’ancien ministre divise les Gnassingbé dans la mesure où la plupart des membres de cette famille ne sont pas d’avis avec la manière dont cette situation a été gérée. Une libération du prisonnier contribuera donc à mettre fin au clivage que connait la famille Gnassingbé et réconcilier les uns et les autres.

Par ailleurs, qu’en sera-t-il de la nature des relations entre les enfants de Faure, ceux de Kpatcha et leurs autres cousins si ce clivage s’enracine ? La question mérite d’être posée.


M. A