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Les conséquences du boycott des législatives du 20 décembre 2018

Togo - Politique
C'était prévisible, avec une Assemblée nationale en majorité UNIR et alliés, les espaces de liberté dont disposent les Togolais vont être restreinte, surtout que le régime reste dans la logique de conservation du pouvoir. Le vote de la loi portant modification de la loi 2011-010 du 16 mars 2016, hier mercredi, en est l'illustration parfaite de cette situation. A qui la faute ?
L’une des conséquences directes du boycott des élections législatives du 20 décembre 2018 par l’opposition est que l’Assemblée nationale est aujourd'hui composée en grande partie des députés du pouvoir en place et ses alliés.

A travers cette configuration, l’Union pour la République (UNIR), le parti présidentiel créé sur les cendres du Rassemblement du peuple togolais (RPT), compte mener la vie dure à l'opposition. Et ainsi continuer à gouverner, malgré le fait que la majorité des Togolais exige un changement, une alternance au sommet de l’Etat.

Le premier exemple reste la réforme constitutionnelle adoptée tout récemment dans l’hémicycle qui autorise Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 à la suite du décès de son père qui a dirigé le Togo pendant presque quatre décennies, de briguer encore au moins deux autres mandats à partir de l’année prochaine. Le fait que le compteur soit remis à zéro pour le fils d’Eyadéma Gnassingbé, reste au travers de la gorge de l’opposition dite radicale. Et cela n’est que la première étape de l’intention du pouvoir.

L’estocade est arrivée ce mercredi 7 août. A l’Assemblée nationale, la loi Bodjona a été édulcorée, sa quintessence a été vidée au profit des dispositions liberticides, qui restreignent considérablement la liberté de manifester publiquement.

« Dans le cadre des réunions ou manifestations ou réunions pacifiques publiques, l’itinéraire comporte un seul point de départ, un seul tronçon de route et un seul point de chute », stipule clairement l’article 9-1 de la nouvelle loi.

Les manifestations publiques sont désormais interdites sur « les routes nationales », « les axes et zones où se déroulent de fortes activités économiques, dans les centres urbains, « les axes et zones proches des institutions de la république », « les axes et zones proches des chancelleries et résidences des ambassadeurs et représentants d’organisations internationales », « les axes et zones proches des camps militaires et des camps de service de sécurité ».

Ces nouvelles dispositions restreignent les conditions de manifestation pacifique, seule arme dont semble disposer de nos jours l’opposition. Cette dernière doit regretter d’avoir appelé au boycott du scrutin législatif de 2018, et d’avoir refusé de siéger à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Ce n’est pas la première fois que le boycott de l’opposition débouche sur un boulevard qu’exploite à son profit le pouvoir. Tout le monde se rappelle l’épisode de 2002 où l’opposition avait refusé de participer aux législatives à l’issue desquelles le verrou de limitation de mandats présidentiels a été sauté pour permettre au « Timonier » de briguer un mandat de plus.

Peut-être que le régime de Faure Gnassingbé n'a pas encore fini ses exploits, avec l'actuelle Assemblée nationale. D'autres surprises pourraient encore arriver.

A.H.