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Se faire établir une carte d´identité à Sokodé, un véritable parcours de combattant: une autre persécution du pouvoir dont personne ne parle.

Togo - Societe
Ville assiégée avec son corollaire de check-point aux principales entrées, de va-et-vient de camions et jeeps militaires remplis de soldats lourdement armés, de patrouilles inopinées dans les quartiers et villages environnants entraînant une psychose auprès des populations. Telle est la situation qui prévaut à Sokodé et dans toute la préfecture de Tchaoudjo; situation que tout le monde connaît à peu près. Mais il y a une autre persécution qui ne dit pas son nom, invisible mais plus pernicieuse. Une injustice d´état qui consiste à marginaliser, à discriminer les populations de cette grande région de notre pays.
En effet, depuis bientôt deux ans, sous prétexte que l´un des commissariats de police de la ville de Sokodé aurait été incendié par des manifestants le 19 août 2017, toutes et tous ceux qui désirent avoir une carte nationale d´identité doivent se rendre soit à Kara, soit à Sotouboua ou à Tchamba. D´après nos enquêtes, la plupart des postulants préfèrent faire le déplacement de Tchamba, cette ville étant géographiquement plus proche de Sokodé et de la préfecture de Tchaoudjo. Et il n´est pas rare que beaucoup en revienne bredouilles malgré les sacrifices en argent et en temps qu´ils ont dû faire avant d´entreprendre un tel déplacement. Si ce ne sont pas les quittances qui sont épuisées, il y a toujours un alibi bidon pour décevoir la masse de personnes candidates à l´obtention d´une carte d´identité; ce qui normalement devrait être un droit pour tous les citoyens. On a l´impression que tout est mis sciemment en oeuvre pour punir les populations de cette préfecture, vu le grand nombre de personnes qui doivent faire plusieurs fois le déplacement sur Tchamba avant de pouvoir faire le dépôt de leurs dossiers.

Comment en est-on arrivé là?

L´argument selon lequel les populations de Sokodé et de Tchaoudjo doivent être punies parce que l´incendie du commissariat et la supposée destruction des appareils seraient leur oeuvre, ne nous convainc pas. En plus, c´est un argument antipatriotique et diviseur. Tout d´abord, connaissant les méthodes voyous de ce régime, rien ne prouve que l´incendie du commissariat de police soit vraiment l´oeuvre des manifestants le jour du soulèvement du 19 août 2017. Même si c´était le cas, dans tous les pays du monde, surtout dans les pays où il y a contestation politique, ce sont les symboles du pouvoir qui sont visés par les manifestants. Ce n´est donc pas une raison pour priver des citoyens d´origines diverses d´une préfecture des services de l´état. Bien que Sokodé soit une ville volontairement oubliée et lésée sur tous les plans depuis des décennies, cette ville reste, après Lomé, la plus grande agglomération en population et le plus grand centre commercial qu´on ne devrait pas négliger à ce point, quelle que soit la raison.

Ce qui nous renforce dans notre doute que l´incendie du commissariat de police de la Barrière à Sokodé soit vraiment l´oeuvre des manifestants du 19 août 2017, c´est la destruction de la poste, l´incendie de l´UTB, des locaux des Affaires Sociales, et de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale par les miliciens du RPT-UNIR la nuit de l´arrestation de l´Imam Alfa Hassan Mollah. S´il est vrai que de tels dégâts sont volontairement commandités et causés par des individus bien connus, pourquoi ne serait-il pas alors possible que les mêmes mains noires aient pu être derrière l´incendie du commissariat et la destruction du matériel? Qui a oublié le gros mensonge de la fameuse séance d´égorgement de militaires par des sympathisants du PNP chez un certain colonel à Sokodé que personne n´a pu prouver jusqu´à ce jour?

Au moins deux commissariats de police sont encore en fonction à Sokodé, dans les quartiers Komah et Bama-Bodoloh (Tchawanda), mais les autorités de l´administration territoriale sont incapables de réactiver, depuis deux ans, le service de la carte d´identité. Même problème pour tous ceux qui ont besoin des services de La Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Ils doivent faire le même trajet pour se rendre à Tchamba.

Après avoir assiégé militairement Sokodé et Tchaoudjo pour baillonner et estampiller une population, comme si la soif pour la liberté et la démocratie était une question d´ethnie ou de région, ils n´ont encore rien compris et continuent à croire que l´acharnement, la persécution et l´humiliation d´autres Togolais pouvaient régler leurs problèmes. Eux qui parlent de réconciliation en étant les premiers à ne pas y croire. Hélas!!!!!

Samari Tchadjobo

Allemagne