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Une affectation suspecte à Kpalimé comme nouvel épisode dans l´acharnement du pouvoir sur le PNP

Togo - Opinions
Depuis le soulèvement du 19 août 2017 le pouvoir de dictature de Lomé, qui a peur de toute opposition sincère, a fait du Parti National Panafricain(PNP), un parti légalement constitué, sa bête noire. Le Président national Tikpi Atchadam est dans le maquis pour sauver sa vie, beaucoup de responsables et militants du parti sont en prison, et il y a une semaine, le conseiller du président national M. Ouro-Djikpa, après plus de 3 mois de détention arbitraire au SRI, a retrouvé la liberté. Les réunions hebdomadaires du PNP à Sokodé et dans ses environs sont empêchées manu militari sur ordre du préfet depuis au moins un mois, avec destruction de chaises et des appareils de sonorisation. Samedi 17 août 2019, à Sokodé, policiers, gendarmes et militaires ont encore envahi le lieu de la réunion hebdomadaire pour réduire en morceaux au moins 400 chaises déjà disposées pour la circonstance, et blessé par bastonnades plusieurs militants.Tel est le tableau sombre de la persécution au vu et au su de tout le monde par le régime Gnassingbé d´une formation politique légalement constituée.

Ce qui attire notre attention aujourd´hui c´est cette affectation qui n´a rien de strictement professionnel de Monsieur Yacoubou A. MOUTAWAKILOU sur Kara. M. Moutawakilou est employé comme professeur de secrétariat au Centre Régional d´Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (CRETFP)de Kpalimé où il exerce depuis 16 ans. Et comme il est également Secrétaire Général du PNP Kloto, et vu l´épée de Damoclès du pouvoir qui plane aujourd´hui sur son parti, la connotation politique de son affectation est vite établie par tout observateur sincère. Les déboires de l´enseignant Moutawakilou ne datent pas d´aujourd´hui. En effet, il fait partie de la vague d´enseignants licenciés en 2000 quand il exerçait à Kara à la suite d´une grève des enseignants pour l´amélioration de leurs conditions de travail. Réintégré après avoir réussi au concours de recrutement, il fut envoyé à Dapaong et en 2003 à Kpalimé où il a travaillé jusqu´à ce jour.

Sur le plan politique, Monsieur Moutawakilou connut également la prison: arrêté le 11 avril 2018 lors d´une manifestation de l´opposition, il fut condamné et écroué à la prison civile de Kpalimé. Il sera libéré le 16 juillet 2018. Dans le cadre de son militantisme pour le Parti National Panafricain, personne ne peut oublier les menaces du Préfet sur sa personne, et l´embrigadement des chefs coutumiers de Kloto qui menacèrent de faire intervenir les chasseurs tradittionnels pour empêcher la manifestation du PNP du 13 avril dernier. Depuis, suite aux menaces du préfet, aucune réunion hebdomadaire n´avait pu se tenir jusqu´à aujourd´hui. Vu tout ce qui précède, nous ne croyons pas exagérer en parlant d´une affectation motivée par des raisons autres que professionnelles. Monsieur Moutawakilou avec qui nous avons échangé depuis Kpalimé, s´étonne de cette décision de l´affecter de nouveau sur Kara, une ville où il avait déjà servi. Il se dit victime d´un acharnement politique pour l´éloigner d´une ville où le PNP a eu à organisder dans un passé récent de gigantesques manifestations.

Un régime qui parle de démocratie, d´état de droit et de réconciliation, mais dont les attributs sont la loi de la jungle, la terreur, la division et l´impunité. Le silence et surtout l´inaction du reste de l´opposition ne contribuent-ils pas à encourager un tel comportement d´un pouvoir qui sait désormais qu´il n´a plus rien à perdre?


Samari Tchadjobo
Allemagne